C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
Apparue il y a bientôt vingt ans, l’Audi TT arrive à sa troisième génération. Le petit coupé allemand connait jusqu’à présent un joli succès lui permettant d’ores et déjà se décliner en Roadster et TTS.
Deux versions qu’Abcmoteur a pu essayer sur les routes sinueuses de l’île espagnole Fuerteventura (faisant partie des Canaries). De quoi tester le 2,0 l TFSI en 230 ch cheveux au vent et dans sa version la plus puissante culminant à 310 ch, en coupé cette fois-ci. Qu’apporte le nouveau TT ? Le bloc le plus musclé est-il le meilleur choix ? Réponse dans notre essai à lire ci-dessous !…
Le TT s’affirme
Dès le premier coup d’œil, l’Audi TT troisième du nom aimante le regard. Ses traits de carrosserie rectilignes et son gabarit compact (4,17 m de long) ne la font pas passer inaperçue lorsqu’elle reçoit une teinte de couleur vive.
A l’avant, le TT surprend en affichant une certaine agressivité. Une chose à laquelle les deux précédentes moutures ne nous avaient pas habitué. Cette impression est due à la calandre aux coins biseautés et aux deux optiques aiguisées venant comme s’incruster dans le prolongement de la découpe du capot. Les deux traits verticaux des feux de jour à led – s’assimilant à deux griffes – et les entrées d’air hypertrophiées aux extrémités du bouclier viennent accentuer la virilité du coupé.
De profil, le TT reste très similaire à ce que l’on a connu. La ligne est élégante et épurée, tandis que les passages de roue bombés sont la signature de l’Allemande.
A l’arrière, les designers se sont débarrassés du dessin bien trop fade du modèle précédent. Ici, on retrouve les barrettes dans les feux à l’architecture travaillée, ainsi que des traits marqués pour le hayon, l’emplacement de plaque d’immatriculation et le bouclier.
En somme, et plus particulièrement en TTS avec le Jaune Vegas, cette auto est une réussite esthétique. Il faudrait l’inspecter plus longuement pour tenter de trouver quelque chose à redire !
Un intérieur distançant la concurrence
Après avoir découvert ce joli extérieur, le plus réjouissant nous attend : l’intérieur ! Pour le dernier TT, Audi a repensé une bonne partie de la planche de bord et du tableau de bord. En s’asseyant pour la première fois dans le siège baquet d’apparence davantage chic que racée, c’est une claque visuelle !
A n’en pas douter, Audi a misé sur l’habitacle de son coupé pour séduire. La forme du volant, l’ordinateur de bord remplacé par le tableau de bord entièrement digital (virtual cockpit) et l’intégration des commandes de climatisation dans les aérateurs en témoignent. Les multiples inserts en aluminium viennent rehausser cette présentation très soignée et tirée à quatre épingles.
La faible hauteur de toit du TT ne se fait pas sentir aux places avant. Ses passagers ne souffriront pas d’un sentiment de confinement après quelques heures à son bord
A bord des TT et TTS, les équipements de série comprennent notamment la climatisation auto, le tableau de bord occupé entièrement par un écran, des inserts alu, des sièges sport, le sélecteur de mode conduite, le régulateur de vitesse, les phares au xénon, …
Le fameux virtual cockpit. On se demande pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour tout regrouper sous les yeux du conducteur, une voie à suivre !
Encore une fois, la qualité de finition survole la concurrence. Une BMW M235i (voir notre essai), pourtant bien assemblée, ne peut tenir la comparaison.
Faut-il choisir le 2,0 l TFSI en 230 ou 310 ch ?
Comme vous avez pu le voir sur les photos ci-dessus, la console centrale tournée vers le conducteur et l’absence d’écran sur cette dernière indiquent que le TT est dédié à celui qui le conduit. Il est donc temps de mettre le contact !
Pour commencer, je débute avec un TTS doté d’une boîte manuelle. Voilà une bonne nouvelle : Audi laisse donc le choix de la transmission pour la boîte de vitesse ! Les premiers tours de roue se font tout en souplesse. Comme toujours, chez les Anneaux, les commandes sont douces, mais contrairement à l’embrayage de la S1 (voir notre essai) typé « on/off », ici même celui-ci est progressif.
La suspension peut recevoir une huile dont la viscosité varie (magnetic ride) afin de garantir un confort optimal. A l’usage, c’est convaincant. Le TTS n’est pas aussi inconfortable que l’on pourrait le craindre
Les kilomètres passant, la direction suffisamment ferme, directe et précise se fait apprécier. La route commence à se dégager, il est temps d’enfoncer plus sérieusement la pédale de droite ! A la première accélération, on cherche un peu les 310 ch (disponibles à 5 800 tr/min) du 2,0 l TFSI. Ce dernier ne se montre pas aussi violent qu’espéré et il possède un turbo demandant un petit délai avant qu’il soit chargé (turbo lag). Ce petit désagrément mis de côté, le quatre-cylindres ne manque pas de ressources. Les 380 Nm de couple présents de 1 800 à 5 700 tr/min permettent d’obtenir de vives relances ! Le 0 à 100 km/h s’obtient en seulement 4,9 s (4,7 s avec la très réussie S tronic 7).
Une fois sur les routes sinueuses, le TTS étonne ! Plus léger de près de 50 kg, il passe d’un virage à un autre avec une aisance surprenante ! Le châssis vire à plat, l’auto paraît encore plus légère qu’elle ne l’est (1 365 kg) et le train arrière s’autorise même à enrouler pour un peu qu’on le déleste en entrée en arrivant sur les freins ! Seule la boîte demanderait des débattement un peu plus courts (la Toyota GT86 que nous avons essayée est un modèle du genre).
Pour le reste, bien positionné et calé dans les sièges enveloppants, on savoure la sonorité du bloc qui a de la voix, malgré quelques accents synthétiques (Audi utilise un générateur de son). Néanmoins, le résultat est très satisfaisant par rapport aux possibilités offertes par la suralimentation et les normes actuelles. D’autres constructeurs – tel que Peugeot avec la 308 GT – pourraient s’en inspirer !
Cette configuration avec de belles jantes de 20 pouces style BBS recevant des pneus en 255 large génère malheureusement de bien trop importants bruits de roulement
Du côté du TT Roadster, le curseur est également orienté vers le plaisir de conduire. Plus confortable, celui-ci ne démérite pas face au TTS (Arnaud avait déjà constaté les qualités intrinsèques du TT en testant en coupé le TFSI 230 et le TDI 184 sur les routes aux environs de Nice). Essayé avec la boîte à double embrayage S tronic, cette auto donne le sourire en roulant décapoté sur un filet de gaz ou bien en cravachant les 230 ch (à 4 500 tr/min) et 370 Nm (dès 1 600 tr/min). Le moteur paraît plus facilement exploitable et pas beaucoup moins performant. Chaque passage d’un rapport supérieur s’accompagne d’un « pop » en provenance de l’échappement qui n’est pas ici filtré par l’habitacle.
Seulement 5,6 s au 0 à 100 km/h pour le TT Roadster TFSI 230 S tronic. Il possède déjà la fiche technique d’une sportive d’un bon pedigree
En outre, le comportement routier de la version découvrable est un peu moins frustrant. Si les deux voitures disposent de la transmission intégrale quattro, le 230 se montre un tantinet moins rigoureux, ce qui permet d’approcher légèrement de plus près les limites de l’auto.
Ce qu’il faut en retenir
Les plus | Les moins | ||
– Sans doute le meilleur intérieur de la catégorie ! – Les technologies embarquées – Poids contenu et châssis redoutable d’efficacité – Le comportement très sain à la portée de tous les conducteurs – Choix entre deux bonnes boîtes (BVM6 / S tronic 7) |
– Latence du turbo sur le 310 ch – Bruits de roulements trop importants, en particulier en 20 pouces – Boîte manuelle qui mériterait un traitement plus sportif sur le 310 ch – Comportement trop « parfait » pouvant frustrer les amateurs de sensations |
Modèles essayés | Prix (hors options) |
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Audi TTS BVM6 Audi TT Roadster S tronic |
55 300 € 48 200 € |
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Modèles concurrents | Prix (hors options) | |
Porsche Boxster (52 865 € / 265 ch) | ||
Peugeot RCZ R (43 350 € / 270 ch) | ||
Nissan 370Z Nismo (45 000 € / 344 ch) |
Vidéo de l’essai
Embarquez pour un tour en TTS Coupé et TT Roadster sur les belles routes de Fuerteventura !
Redoutablement efficace, mais peut-être un peu trop bien éduqué ?
Au terme de ces deux jours d’essais, il est indéniable que cette nouvelle Audi TT est une réussite. Sa plastique est très séduisante, son intérieur l’est encore davantage et derrière le volant on est aux mains d’un engin dont les limites ne pourront pas être atteintes sur route ouverte, ce qui est sacrément rassurant… mais aussi terriblement frustrant ! Certes, on pourra jouer avec son postérieur, opter pour le 230 un peu moins « parfait »… ou alors attendre le TT RS et son cinq-cylindres 2,5 l ?
Nos deux modèles sont annoncés à partir de 48 200 € pour le TT Roadster 230 et 55 300 € pour le TTS Coupé. Deux sommes conséquentes – justifiées en partie par la dotation de série et l’arsenal technologique embarqué – qui peuvent faire hésiter avec le Peugeot RCZ R (43 350 € / 270 ch / voir notre essai) qui se place au prix du 230 en étant plus radical, le Porsche Boxster (52 865 € / 265 ch) pour la mélodie authentique de son six à plat et les sensations ou encore le Nissan 370Z Nismo (45 000 € / 344 ch) pour son V6 puissant.
Fiche technique Audi TTS Coupé 2.0 TFSI 310 BVM6 quattro
Informations générales |
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Commercialisation | mars 2015 |
Pays | Allemagne |
Carburant/énergie | essence |
Prix du neuf | 55 300 € |
Mécanique | |
Cylindrée | quatre-cylindres 2,0 l turbo |
Puissance | 310 ch à 5 800 tours/min, jusqu’à 6 200 tr/min |
Couple | 380 Nm à 1 800 tours/min, jusqu’à 5 700 tours/min |
Transmission | intégrale (4×4) |
Performances | |
Vitesse max | bridée électroniquement à 250 km/h |
0 à 100 km/h | 4,9 s |
Consommation | cycle mixte : 7,1 l aux 100 km |
Rejets de CO2 | 164 g/km |
Poids et mesures | |
Poids à vide | 1 365 kg |
Dimensions | L : 4,19 m / l : 1,83 m / h : 1,34 m |
Réservoir | 55 litres |
Volume de coffre | 305 litres |
Pneumatique AV/AR | 245/40 R18 – 245/40 R18 |