Essais

Essai Toyota GT86 : l’authenticité comme exception

La Toyota GT86, authentique coupé sportif, trace sa route depuis deux ans de manière relativement confidentielle (500 exemplaires cette année). Néanmoins, sacrée Sportive de l’Année 2012 par le magazine Echappement, ses prestations sont bien connues par nombre de nos confrères comme réjouissantes !

proue Toyota GT86 2014

Adrien avait pu le vérifier l’an dernier au Driving Center et nous avons profité des dernières évolutions de cette année pour reprendre son volant, sur route cette fois-ci.

Sportivité de bon ton

Si elle n’a pas l’élégance d’une Peugeot RCZ ou la prestance d’une Audi TT (prochainement sur votre blog favori !), nous apprécions néanmoins toujours son design. L’avant est ainsi joliment travaillé : le capot est bien formé, les phares intégrant des feux de jours à leds sont bien dessinés et offrent un regard pincé (de quoi rappeler l’Infiniti Q50 que nous avons eue récemment). Ils sculptent aussi la face avant en étant au centre de diverses nervures. Le bouclier hexagonal et les blocs anti-brouillards et clignotants en partie basse finissant d’équilibrer ce joli minois.

avant Toyota GT86 2014

Toyota GT86 2014

Le profil se voit formé d’un assez long capot bombé sur les extrémités, du logo de la GT86 traduisant l’architecture boxer de son moteur sur les ailes, de hanches larges pouvant rappeler une Chevrolet Camaro… et d’un arrière ramassé.

vue 3-4 arriere Toyota GT86 2014

La partie arrière est peut-être alors plus fade avec une malle de coffre très classique et des feux – bien qu’à leds – assez simples. La version 2014 a perdu son aileron arrière un peu disgracieux dans sa forme pour plus d’élégance et opte d’ailleurs pour une antenne « aileron de requin » mieux intégrée que l’ancienne, standard. Finalement, heureusement que la double sortie de gros diamètre située dans le faux extracteur redynamise cette face arrière !

arriere Toyota GT86 2014

feu stop echappement Toyota GT86 2014

La GT86 mêle dans un gabarit compact (4,24 m) un design agréable et assez musclé tout en restant discret : on adhère !

Plus près… de la route !

En s’installant au volant, nous nous retrouvons assis très bas, une sensation de plus en plus oubliée avec le succès des crossovers… Ajoutez à cela des sièges au maintien exemplaire et nous faisons déjà corps avec la machine !

habitacle Toyota GT86 2014

La planche de bord est agréablement dessinée et le placage en faux carbone (une autre nouveauté de ce millésime 2014) continue de nous mettre dans l’ambiance ! Mais qui dit faux carbone, dit vrai plastique… La qualité des matériaux est alors globalement juste correcte dans cet habitacle, mais est-ce la vocation de la voiture ? Non ! Tout juste pourrait-on reprocher le tissu « très japonais » des sièges et pas très qualitatif alors qu’il semble être de l’alcantara vu de loin… Dommage.

interieur Toyota GT86 2014

L’habitacle où le noir domine est parsemé de surpiqûres rouges sur le volant, le levier de vitesse, le frein à main, les sièges, les contre-portes et même les tapis de sol : sympa !

boite manuelle Toyota GT86 2014

air conditionne Toyota GT86 2014

contreporte Toyota GT86 2014

L’instrumentation est réussie avec un compte-tours central à fond blanc, mais le système tactile multimédia ne présente malheureusement pas un graphisme de première jeunesse. Nous avons sinon apprécié les commandes à basculeurs, très inspirées de la Nissan GT-R et le joli et sportif pédalier en aluminium.

tableau bord Toyota GT86 2014

ecran tactile Toyota GT86 2014

Le volant est dénué de bouton, en rapport avec l’authenticité sportive de l’auto. Cependant, l’habitacle restreint et une bonne ergonomie donnent raison à ce choix de simplicité ! Aussi, le réglage de volume par exemple est vraiment juste à côté du volant.

volant Toyota GT86 2014

Si les occupants de l’avant de la voiture seront ravis de faire corps avec la voiture, pas sûr que vous arriviez à convaincre vos amis de faire 500 km à l’arrière ! Rien que l’aspect de la banquette ne montre pas une attention particulière de Toyota à cet espace ! Sinon, ce sera surtout l’espace aux jambes qui manquera, la garde au toit étant honnête quand les dossiers ne sont pas trop droits.

D’un volume de 291 dm3, le coffre est tout à fait honnête pour la catégorie (267 dm3 sur le TT, 359 sur le RCZ), de quoi partir en week-end sereinement.

coffre Toyota GT86 2014

Une conduite 100 % communicative

Au démarrage par bouton-poussoir (quid de « l’authenticité sportive » ?!), le moteur se fixe sur un ralenti élevé commun des moteurs essence. Il laisse alors s’échapper un râle typique de son architecture boxer (à plat) signée Subaru, Toyota s’étant chargé, rappelons-le, de l’injection directe et indirecte. Il se fera juste sentir par des vibrations dans le levier de vitesse : la GT86 est déjà une voiture vivante !

essai Toyota GT86 2014

En tant que sportive, la GT86 demande légèrement plus d’attention en milieu urbain. En effet, la pédale d’accélérateur sensible demande un dosage fin de la part du pied droit. Un petit temps d’adaptation lors des phases de démarrage. Sinon, la fermeté de la suspension vous fera franchir les dos d’âne au ralenti et la visibilité arrière est assez médiocre par des angles morts importants et une plage arrière ascendante. Nous n’aurions pas été contre une caméra de recul pour les manœuvres !

parking Toyota GT86

Cessons de râler et direction les grands espaces ! Là, la GT86 respire pleinement, avec une suspension raffermie cette année. Son moteur sans âme ni voix (malgré quelques accents « boxer ») à bas régime, se réveille doucement à 3 000 tr/min dans une sonorité évoquant le Sound System d’un RCZ THP 200 pour se révéler passé 4 500 tr/min avec une voix pleine et teintée du bruit d’admission évoquant des Honda V-TEC ou Lotus et culminer à 7 500 tr/min !! Rappelons alors que le 2.0 boxer développe 200 ch à 7 000 tr/min, et 205 Nm de couple à 6 400 tr/min. Il autorise un 0-100 km/h en 7,6 s, ce qui dénote la préférence de la voiture pour les sensations que pour la performance pure.

Toyota GT86 restylee

Le fonctionnement de l’engin est alors vite assimilé : rester le plus possible dans cette plage pour les performances et le plaisir ! Un travail facilité par une boite ferme, précise et aux débattements très courts, un pur régal. Ce tempérament moteur s’accorde avec un train avant redoutable d’efficacité associé à une direction précise et très informative – mais que l’on aimerait encore un peu plus ferme. Le comportement est très sain, bien aidé par un centre de gravité bas permis par l’architecture boxer, le différentiel à glissement limité pour la motricité, et une répartition du poids idéale (53 % avant/47 % arrière des 1 230 kg).

Toyota GT86 200 ch 2014

De quoi tracer ses trajectoires au scalpel, notre corps ressentant la route comme jamais, installé aussi bas et aussi bien calé, de quoi se sentir au volant d’une mini-Porsche ! Le train arrière accompagne alors le mouvement, voire même devient très joueur pour peu que le VSC (contrôle de trajectoire) soit déconnecté ou que l’on se trouve sur chaussée humide.

Dans cette dernière condition, le mode « VSC Sport » se révèle particulièrement approprié sur route ouverte en laissant plus de libertés au train arrière : de quoi jouer sans se faire peur, l’électronique calmant le tout rapidement. Lors de ces petites dérives, la voiture montre un équilibre impressionnant : qu’il est facile de contrôler la voiture ! Au final, les sensations ne se font pas attendre, au contraire de tant de voitures modernes, et l’on se fait plaisir à des vitesses raisonnables !

roulage Toyota GT86 2014

Cerise sur le gâteau, notre petit coupé s’est montré très docile sur l’autoroute ; le moteur se fait oublier, la suspension est ferme mais pas inconfortable et direction et boîte sont toujours d’excellents compagnons à rythme plus calme.

Vidéo de l’essai

Un coupé d’exception à un prix… dérisoire !

Pour qui cherche une voiture performante d’environ 200 ch, l’offre est désormais très complète ! Tout dépendra alors de l’utilisation. Nos petites GTI (Clio R.S., 208 GTi et DS 3 Racing) essayées en avril dernier étaient d’excellentes voitures à tout faire, mais manquaient d’un peu de caractère en augmentant le rythme ! La GT86, pour un tarif équivalent à celui de la DS 3, (31 570 € + 2 600 € de malus/180 g de CO2 pour notre modèle d’essai, avec radar de stationnement AR, GPS et peinture métal) y ajoute le plaisir de la propulsion, une position de conduite excellente, un moteur magique dans les hauts régimes et une boite mécanique de haut niveau.

profil Toyota GT86 2014

Attention, elle brillera moins en ville et sera moins accueillante pour les passagers arrière… Elle sait même se montrer raisonnable en consommation au quotidien (7 l sur autoroute, 8 l sur route, un petit 9 l en ville). Nous le savons désormais, la GT86 aura une remplaçante ! Espérons qu’elle garde cette recette authentique.

Galerie photo

Arnaud Lescure

Arnaud Lescure

Etudiant dans l'automobile, la passion pour l'auto est dans mes gènes ... Autant je la gardais plutôt privée étant petit, autant le contexte actuel autophobe m'a poussé à partager cette passion de façon visible ! Après un court séjour en presse auto (l'Automobile-Magazine), me voilà blogueur ! (P.O.A, Abcmoteur) depuis peu ! Passionné également de musique, des marques comme BMW ou Ferrari me comblent !

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