C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
Arrivée à mi-carrière, l’Alfa Romeo Giulietta a été restylée à la fin de l’année 2013 (voir nos essais en 170 ch essence et en 175 ch diesel). Pour l’été 2014, c’est au tour de la version sportive Quadrifoglio Verde (QV) forte de maintenant 240 ch de subir une cure de jeunesse avant de disparaître dans quelques années conformément au nouveau plan de la marque de Milan annoncé par Sergio Marchionne. Une nouvelle plateforme permettra à la firme italienne de renouer avec la propulsion !…
Actuellement, nous avons donc affaire à la Giulietta QV qui devrait être la plus aboutie. D’ailleurs, Alfa en a profité pour lui apporter quelques modifications esthétiques, mais surtout le moteur 1750 TBi déjà en place sous le capot du fameux et très exclusif coupé 4C (voir notre essai) !
De subtiles retouches
Comme nous l’avions vu avec la nouvelle Mito QV (voir notre essai), la Giulietta QV non plus ne joue pas la carte de la surenchère stylistique contrairement à certaines de ses concurrentes.
Cette version, qui est la plus musclée de la compacte, se remarque grâce à de petits détails spécifiques tels que les trèfles sur chacune des ailes avant, l’assiette légèrement abaissée ou encore le nouveau traitement bruni « Dark Chrome » présent sur la calandre, l’entourage des antibrouillards, les poignées de porte et les coques de rétroviseur.
La panoplie est complétée par des phares avant au fond assombri, des vitres arrière surteintées, des jantes en alliage de 17 pouces (ou 18 pouces pour 500 €) avec étriers de frein rouges Brembo, ainsi que deux sorties d’échappement insérées de part et d’autre dans le bouclier arrière de la belle Juliette.
En somme, ces retouches, passant quasiment inaperçues, ne dénaturent pas les lignes très élégantes et épurées de cette auto qui restent totalement dans le coup après quatre années de service.
Trop peu de changements à l’intérieur
Une fois dans l’habitacle, on y découvre d’inédits sièges sport en cuir et alcantara avec appuis-tête intégrés ornés de surpiqûres blanches et vertes rappelant les couleurs du Quadrifoglio Verde (ou une sellerie cuir classique à 750 € visible sur nos clichés). A cela, s’ajoute une instrumentation distincte décorée du trèfle vert derrière le nouveau volant cuir à méplat, des surtapis spécifiques, ainsi que des seuils de porte arborant le logo QV. Un pédalier en aluminium au dessin travaillé est également de la partie.
Au chapitre technologique, le système multimédia Uconnect doté d’un écran tactile de 6,5 pouces doit être choisi en option (1 000 €) pour bénéficier de la navigation. Un équipement qui se paie cher malheureusement.
La qualité de finition globale a progressé depuis le restylage sans atteindre les références du segment, tandis que certains éléments comme les poignées de porte intérieures font toujours bas de gamme. Certains pourront aussi lui reprocher d’être trop peu exclusive à bord par rapport à ses sœurs motorisées moins puissamment, en particulier lorsque l’on lui retire les siège baquets proposés de série. L’arrivée au catalogue du Pack QV Line, comprenant une bonne partie des éléments de la QV, sur les autres blocs (excepté l’entrée de gamme 105 ch) n’arrangeant pas les choses…
La nouvelle Giulietta QV à l’épreuve de la piste
Réputée confortable sur la route, nous avons choisi de tester l’Alfa Romeo Giulietta QV millésime 2014 sur piste, à domicile, soit le circuit d’essai de Balocco du groupe Fiat en Italie. Ce tracé varié est le lieu idéal pour confronter à toutes les situations notre compacte survitaminée.
D’ailleurs, dès que le moteur se réveille, les dires entendus lors de la conférence de presse se vérifient : oui, la Giulietta QV a nettement plus de voix (les nouvelles sorties d’échappement passent de 80 à 92 mm et le son de l’admission est diffusé dans l’habitacle grâce à une membrane : le QV Intake Engine Sound) et son moteur revu se ressent rapidement en tant que conducteur.
Repris à la 4C, le 1750 TBi Turbo essence de 240 ch (atteints à 5 750 tr/min) et 340 Nm de couple (à 2 000 tr/min en mode Dynamic ou 300 Nm à 1 850 tr/min en Natural) se montre plein de ressources dès les premiers tours de roue. Au chrono, le 0 à 100 km/h est abattu en 6,0 s avec le launch control (départ arrêté), soit 8 dixièmes de moins que sa prédécesseur à boîte manuelle développant 235 ch. Par ailleurs, la Vmax se situe à 244 km/h contre 242 km/h auparavant. Le bloc tout en alu a permis d’économiser du poids (une vingtaine de kilos), mais la boîte auto à 6 rapports a effacé ce bénéfice puisque l’Italienne affiche toujours 1 320 kg sur la balance
En effectuant calmement les premiers kilomètres à son volant, la Giulietta QV révèle un bon agrément moteur. Toujours disponible et plus enclin à monter dans les tours, ce dernier se voit couplé à la transmission à double embrayage de la 4C qui a été remaniée au passage. Les rapports s’égrainent sans à-coup et avec une rapidité satisfaisante. Le châssis se montre très sain. On regrette simplement que, comme souvent aujourd’hui, la direction – pourtant suffisamment ferme – n’offre très peu de ressenti par rapport à la route.
Dès lors que le rythme s’accélère, le freinage puissant (étriers quatre pistons et disques de 330 mm à l’avant) rassure, en dépit d’une consistance variable de la pédale. Preuve que la base de la Giulietta est bonne, la voiture peut s’autoriser des passages en courbe très appuyés à des vitesses particulièrement élevées sans sourciller, les quatre roues demeurant comme verrouillées au sol ! Il faudra vraiment forcer exagérément le trait et utiliser les gros vibreurs du circuit pour réussir à la faire décrocher. Même au freinage ou au lever de pied, la poupe reste scotchée au bitume. Chose un peu dommage tant on aimerait jouer avec Juliette. L’impossibilité de désactiver le correcteur de trajectoire (l’ESP est tout de même moins présent en sélectionnant le mode Dynamic sur le DNA) est d’autant plus regrettable.
En outre, du côté de la boîte automatique TCT, le constat se terni un peu : à l’attaque il se peut que le passage d’une vitesse saute en sortie de virage lorsque la motricité est mise à mal. Aussi, si l’on apprécie l’à-coup lors d’un changement de rapport pour les sensations, le fait que la boîte soit un peu trop restrictive au rétrogradage (obligation d’attendre un régime inférieur pour rétrograder) et qu’elle passe le rapport supérieur avant l’arrivée du rupteur peut agacer.
Malgré ces défauts et le fait que la Giulietta QV rentre davantage dans la case des « GT » que dans celle des « sportives », cette Alfa Romeo cuvée 2014 distille un réel plaisir de conduite à son pilote qui appréciera la rigueur du châssis et la sonorité fort agréable en provenance du moteur dont les chevaux respirent la santé.
Que faut-il en retenir ?
Les plus | Les moins | ||
– Le dessin de la carrosserie élégant et original – Le châssis sain et efficace – La sonorité à l’échappement – La polyvalence de l’ensemble |
– La finition encore en retrait – Le comportement pas joueur – L’ESP non déconnectable – La boîte auto imposée |
Modèle essayé | Prix | |
Alfa Romeo Giulietta QV TCT 6 | 34 400 € | |
Modèles concurrents | Prix | |
Volvo V40 T5 Geartronic 5-cyl 2,5 l 245 ch – 37 740 € | ||
Volkswagen Golf GTi Performance DSG6 4-cyl 2,0 l 230 ch – 36 470 € | ||
BMW Série 1 125i BVA8 4-cyl 2,0 218 ch – 34 550 € |
Un modèle qui mériterait plus d’attention
L’Alfa Romeo Giulietta QV restylée offre de série une dotation plutôt complète avec la climatisation automatique bizone, les jantes alu 17 pouces, les sièges baquets cuir/alcantara, les radars de stationnement AV/AR, les vitres arrière privatives, l’instrumentation, le volant à méplat et les surtapis spécifiques, … Toutefois, le GPS facturé 1 000 € est une déception, d’autant plus que cette auto est privée d’équipements dernier cri tels que des caméras, la détection des angles morts, le freinage automatique d’urgence, …
Vendue à partir de 34 400 € (+ malus écologique passant de 3 000 à 2 200 € grâce à des émissions de CO2 baissant de 177 à 162 g/km), la Giulietta QV 2014 n’est pas bradée. En contre-partie, elle propose un moteur plus agréable et sobre (7,0 l/100 km au lieu de 7,6 l selon le constructeur), ainsi qu’une boîte automatique reposante au quotidien. En observant la concurrence, on se rend compte qu’au final la Milanaise ne force pas trop sur son tarif. Par exemple, une Volkswagen Golf GTI Performance DSG6 5P (230 ch – 36 470 € + 900 €) ou une Volvo V40 T5 Geartronic (245 ch – 37 740 € + 250 €) sont plus chères. Chez les premiums allemands, il faudra se contenter d’une Audi A3 1,8 l TFSI 180 ch S tronic, d’une Mercedes Classe A 250 211 ch 7G-DCT et d’une BMW 125i 218 ch BVA8 pour un prix équivalent. Sous les 35 000 €, ce sont des modèles de marques généralistes (Renault Megane RS, Ford Focus ST, Seat Leon Cupra, …).
Si en plus vous obtenez une remise intéressante en concession (tentez de vous faire offrir le malus, les projecteurs xénon ou le GPS), l’Alfa Romeo Giulietta QV devient la seule GT huppée à ce niveau de prix. A méditer.
Vidéo de l’essai
Présentation intérieure et extérieure de la voiture :
Fiche technique Alfa Romeo Giulietta QV restylée 1750 TBi 240 ch TCT
Informations générales |
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Commercialisation | Juin 2014 |
Pays | Italie |
Carburant/énergie | Essence |
Prix du neuf | 34 400 € |
Mécanique | |
Cylindrée | quatre-cylindres 1,7 l turbo |
Puissance | 240 ch à 5 750 tours/min |
Couple | 340 Nm à 2 000 tours/min, jusqu’à 4 000 tours/min |
Transmission | avant (traction) |
Performances | |
Vitesse max | 244 km/h |
0 à 100 km/h | 6,0 s |
Consommation | cycle mixte : 7,0 l aux 100 km |
Rejets de CO2 | 162 g/km |
Poids et mesures | |
Poids | 1 320 kg |
Dimensions | L : 4,351 m / l : 1,798 m / h : 1,465 m |
Réservoir | 60 litres |
Volume de coffre | 350 litres |
Pneumatique AV/AR | 225/45 R17 – 225/45 R17 |