En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Si vous êtes actuellement à la recherche d’une petite sportive neuve d’une puissance d’environ 200 ch, vous n’aurez que l’embarras du choix ! La dernière tendance étant de sortir une version « ultime » de ces bombinettes. Peugeot l’a fait avec la 208 GTi (lire notre essai) en présentant une 208 GTi 30th (lire notre essai) devenue depuis 208 GTi by Peugeot Sport et Renault va prochainement proposer sa Clio RS (lire notre essai) en Clio RS Trophy. De son côté, Opel vient d’ouvrir les commandes de sa nouvelle Corsa OPC de 207 ch pouvant recevoir un Pack Performance…
C’est dans cette configuration qu’Abcmoteur a pu essayer sur les routes belges et luxembourgeoises la citadine la plus énervée badgée du Blitz…
Plus sérieuse, mais toujours séduisante
Ce deuxième opus de la Corsa OPC change d’apparence. Nous n’avons plus une auto aux allures de petite bombinette survoltée. La Corsa conserve une silhouette racée, mais elle devient plus mature avec des lignes plus imposantes, raffinées et moins tape-à-l’œil.
La face avant arbore une calandre avec une grille très aérée. Cette allusion à la puissance de la mécanique est renforcée par la prise d’air installée sur le capot et les ouvertures placées aux extrémités du bouclier qui sont dans les deux cas des ouïes factices.
La taille des optiques nous ferait presque penser que nous avons affaire à une Astra, soit à une berline compacte
De profil, on retrouve des similitudes avec l’ancienne génération, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle. La forme du dernier montant dont le vitrage donne l’impression d’avoir une ligne de toit descendante lui apporte selon moi beaucoup de charme. Sous cet angle, la Corsa OPC est relativement sobre à l’exception de ses jantes de 18 pouces bi-ton de série. Les bas de caisse enveloppants sont bien intégrés.
La Corsa OPC est ici en rouge Magma. Elle mesure 4,02 m de long, 1,73 m de large et 1,47 m de haut, soit des dimensions dans la moyenne haute de la catégorie. A noter que l’assiette est diminuée de 10 mm par rapport aux Corsa moins puissantes
En observant la poupe, ce même sentiment de robustesse se dégage comme on peut le remarquer pour la proue. Toutefois, les designers Opel ont, à mon sens, mieux réussi leur coup qu’à l’avant même si certains pourront reprocher à l’ensemble d’être un peu trop timide comparativement à la précédente OPC. L’aileron de toit et la double sortie d’échappement gauche/droite logée dans un diffuseur en noir brillant ne trompent pas sur la nature de la voiture…
Un intérieur trop sage ?
Une fois à l’intérieur de l’Allemande, on a plaisir à découvrir les deux élégants sièges baquets de série en cuir noir (+ 850 €, sellerie mixte de série) de marque Recaro. Le volant en cuir avec un léger méplat et la planche de bord contribuent à cette première bonne impression concernant la qualité à bord de la Corsa OPC. Toutefois, on regrette que l’ambiance ne soit pas un peu plus joviale… Il semble que ce soit un privilège réservé à la petite Adam également essayée (en version S de 150 ch).
Les sièges et volants sont chauffants, voilà qui est un plus pour se mettre dans de bonnes conditions même par temps frais
De plus, à part quelques surpiqûres ici et là (sièges, volant, levier de vitesse, tapis, …), un pédalier en alu, ainsi que le fond des compteurs spécifique, l’Opel nous laisse un peu sur notre faim, nous qui étions en attente d’un habitacle au traitement sportif. Un reproche qui me rappelle une certaine 208 GTi…
Côté équipements, la Corsa OPC est plutôt généreuse avec le bi-xénon, l’allumage automatique des feux, la climatisation automatique, un écran tactile 7 pouces, …
Enfin, le conducteur trouvera assez facilement une position de conduite confortable en étant suffisamment maintenu par les baquets. Les jambes les plus courtes – comme c’est mon cas, je mesure 1,74 m – pourront trouver l’assise un peu trop relevée.
Il est dommage que l’écran soit positionné un peu trop bas et que le GPS passe par la déportation de celui de son smartphone
Un Pack Performance pour enrhumer la concurrence ?
Après ces présentations, voyons donc ce que nous a concocté le département performance d’Opel. Pour cela, je dispose avec mon binôme de quelques heures de roulage dans différentes conditions afin d’exploiter les 207 ch du quatre-cylindres 1,6 l turbo.
Le départ a lieu en ville à Luxembourg. La prise en main de la Corsa OPC est très rapide. Elle se conduit en toute facilité grâce à des commandes qui ne sont pas trop fermes. En revanche, l’amortissement ne se fait pas oublier, en particulier dans le cas où un peu plus de débattement serait bienvenu comme lors du franchissement d’un bateau de trottoir (la 208 GTi fait référence dans ce domaine). Une fois sur l’autoroute, le confort est tout à fait honnête. La mécanique sachant se faire discrète, tandis que la suspension permet d’envisager de longs trajets sans souci. Seuls les bruits de roulement importants sont à signaler.
La consommation mixte de carburant est donnée à 7,5 l/100 km par le constructeur. Le stop & start est aux abonnés absents
Les petites routes sinueuses belges apparaissent. C’est donc le moment de tester les capacités dynamiques de notre Corsa OPC dotée du Pack Performance (+ 2 000 €) permettant de bénéficier d’un différentiel multi-disques autobloquant Drexler, d’une fermeté du châssis accrue (ressorts avant et arrière, amortisseurs) et d’un système de freinage augmenté signé Brembo. Les premières accélérations confirment la bonne santé des équidés bouillonnant sous le capot. Les 207 ch (à 5 800 tr/min) et 245 Nm de couple disponibles sur une large plage allant de 1 900 à 5 800 tr/min (280 Nm avec overboost pendant 11 s maximum) passent sans problème des roues avant au bitume et autorisent des dépassements sans efforts.
En abattant le 0 à 100 km/h en 6,8 s, ce bloc est dans la moyenne. On aimerait juste un peu plus de souffle à haut régime comme c’est souvent le cas avec les moteurs turbocompressés
Dans l’habitacle la sonorité est un peu plus quelconque qu’à l’extérieur, mais Opel n’a recours à aucun artifice à l’inverse de la Clio RS utilisant un générateur de son
En virage, la petite GTi dévoile un comportement efficace et sain. Vous n’aurez aucun mal à passer fort en courbe à son volant. Néanmoins, les quelques remontées de couple pied au plancher, la direction manquant de précision demandant de micro-corrections et l’ergonomie douteuse du pommeau de vitesse calment les ardeurs. A côté de cela, on prend plaisir à écouter le quatre-cylindres qui émet une sonorité agréable notamment grâce au travail réalisé par Remus qui s’occupe de l’échappement (à écouter en vidéo ci-dessous). Par ailleurs, le freinage s’est montré à la hauteur. Il faut dire qu’avec des disques de 330 mm à l’avant, il y a de quoi ralentir les 1 203 kg !…
Le différentiel autobloquant mécanique contrôle bien la motricité de la bête. L’ESP profite de plusieurs modes et peut être totalement coupé si l’envie se fait sentir
En augmentant le rythme, une prise de roulis, contenue, se fait sentir. Ce qui donne une impression de lourdeur, mais pas d’un comportement pataud. La suspension adaptative mécanique FSD Koni permet d’offrir une bonne stabilité
Ce qu’il faut en retenir
Les plus | Les moins | ||
– large plage de couple – motricité avec l’autobloquant – sonorité travaillée – utilisable au quotidien |
– direction manquant de précision – remontées de couple dans le volant – bruits de roulement |
Modèle essayé | Prix (hors options) | |
Opel Corsa OPC 207 ch BVM6 | 25 800 € + 2 200 € de malus € | |
Modèles concurrents | Prix (hors options) | |
Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport 208 ch BVM6 – 29 200 € | ||
Renault Clio RS Trophy 220 ch BVA6 – 28 900 € + 250 € de malus |
L’Opel Corsa OPC face à une concurrence très bien armée
Au terme de cet essai de l’Opel Corsa OPC Pack Performance, j’ai pu me faire plaisir, c’est indéniable, malgré le timing serré. Cependant, cette citadine musclée possède quelques points faibles en ce qui concerne la partie conduite comme vous avez pu le remarquer. Ses rivales étant particulièrement affûtées, l’Opel compte sur son prix pour séduire.
En étant vendue à partir de 23 800 € et 25 800 € avec le Pack Performance, la Corsa OPC se voit pénalisée par un malus de 2 200 € à cause de ses émissions de CO2 (174 g/100 km). Par conséquent, elle atteint les 28 000 €. Ce qui la place pas loin des Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport (29 200 € / 208 ch / malus neutre) et Renault Clio RS Trophy (29 150 € / 220 ch / dont 250 € de malus). La Lionne étant sans doute la plus radicale, tandis que le modèle du Losange a pour avantage de proposer plus de puissance, une boîte à double embrayage, ainsi que deux portes supplémentaires.
Fiche technique Opel Corsa OPC Pack Performance 1.6 Turbo 207 ch BVM6
Informations générales |
|
Commercialisation | juin 2015 |
Pays | Allemagne |
Carburant/énergie | essence |
Prix du neuf | 25 800 € |
Mécanique | |
Cylindrée | quatre-cylindres 1,6 l turbo |
Puissance | 207 ch à 5 800 tours/min |
Couple | 245 Nm à 1 900 tours/min, jusqu’à 5 800 tours/min (280 Nm avec overboost) |
Transmission | avant (traction) |
Performances | |
Vitesse max | 230 km/h |
0 à 100 km/h | 5,9 s |
Consommation | cycle mixte : 7,5 l aux 100 km |
Rejets de CO2 | 174 g/km |
Poids et mesures | |
Poids à vide | 1 203 kg |
Dimensions | L : 4,02 m / l : 1,73 m / h : 1,47 m |
Réservoir | 45 litres |
Volume de coffre | 280 à 1 090 litres |
Pneumatique AV/AR | 215/40 R18 – 240/40 R18 |
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Bel essai effectivement!
Merci m’sieur 🙂
La nouvelle Opel Corsa est une vraie bonne surprise pour moi ! Les modifications apportées à l’extérieur, à l’habitacle ainsi que sous le capot de cette voiture renforcent son aspect sportif. On regrette juste que les tarifs aient encore grimpé à cause du malus écologique de 2.200 € et l’indispensable pack performance affiché à 2000 €.