C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
Jusqu’à présent monopolisé par la Clio RS, le segment des petites sportives tricolores s’est nettement enrichi avec l’apparition en 2011 de la DS3 Racing de Citroën et de la Peugeot 208 GTi en 2013, soit la même année que la quatrième génération de la Clio RS.
Ces trois petites bombinettes promettent toutes de procurer du plaisir à leur conducteur et pourtant chacune de ces trois Françaises a une personnalité différente et des choix techniques qui divergent. Au terme de cet essai comparatif, nous tenterons de mieux cerner le visage de ces autos affichant autour des 200 chevaux.
Entre tape-à-l’œil et discrétion
Pour séduire l’acheteur potentiel, nos trois concurrentes misent chacune sur un registre différent. Celle qui impressionne le plus est sans conteste la DS3 Racing Gold Mat avec sa peinture noire mate, ainsi que sa calandre, ses jantes de 18 pouces et son toit de couleur dorée. Ses feux de jour à LED en position verticale, différents inserts en carbone et une double sortie d’échappement située dans le diffuseur arrière assoient également son caractère bien trempé et son apparence se rapprochant du tuning. L’aspect chic n’est pas oublié avec des feux stop à effet 3D portant l’inscription « DS » sur les extrémités.
Dans cette livrée jaune Sirius, la Clio RS fait également tourner les regards. Sa calandre proéminente accueillant un losange de taille « XXL » et la lame F1 de couleur grise donnent le ton en dépit d’un capot très plat. De profil, le bas de caisse est très marqué par un renfoncement et les poignées de porte arrière dissimulées dans les montants donnent l’impression d’avoir un coupé sous les yeux. La poupe – sans doute la partie la plus réussie – affiche un esprit très racé avec des optiques horizontales légèrement inclinées vers le centre du hayon, un becquet de toit et surtout un magnifique diffuseur gris enveloppant les deux sorties d’échappement rectangulaires. Une vraie allure de pistarde !
Chez le lion, la 208 GTi joue la carte de la discrétion et encore davantage dans cette livraison Blanc Banquise. Pour se différencier des autres 208 moins puissantes, la GTi se pare d’une calandre dont la partie inférieure est peinte en rouge avec une grille d’aération parsemée de petites barrettes chromées et de blocs optiques spécifiques avec feux de jour et clignotants à LED. Des jantes de 17 pouces logées dans des passages de roue élargis, des jupes latérales, un becquet de toit, une sortie d’échappement trapézoïdale et quelques logos « GTi » disséminés sur la carrosserie complètent la panoplie. Sans doute la plus élégante de ce comparatif, mais aussi celle qui se remarquera le moins…
Une Clio RS moins à cheval sur la finition
A bord, la DS3 Racing continue d’en mettre plein les yeux avec deux beaux et imposants sièges baquets siglés de « Citroën Racing » au niveau de l’appuie-tête. Deuxième élément se remarquant immédiatement, la planche bord est de couleur « gold » avec sur la partie droite des inscriptions en hommage aux victoires de Sébastien Loeb. Dommage que le matériau plastique sonne creux. Le pédalier alu, le petit pommeau de vitesse et le volant trois branches, ainsi que la console centrale (ces deux derniers étant recouverts de carbone) viennent renforcer cette ambiance sportive.
En ce qui concerne la Clio RS, l’habitacle est bien moins cossu et luxueux. Ici, pas de chichis sur les plastiques utilisés : ils sont tous durs ! Pour revendiquer ses gènes de bombinette, Renault Sport lui a parsemé l’intérieur de multiples touches oranges sur le volant trois branches (point milieu et partie inférieure), le cerclage des aérateurs, les surpiqures, le levier de vitesse, les poignées de porte ou encore les tapis de sol… Le pédalier alu, les grandes palettes derrière le volant, les ceintures rouges et l’autocollant « Renault Sport » sur la planche de bord parachèvent le tout. Il est dommage de devoir se contenter simples sièges en tissu pas vraiment valorisants (cuir en option) quand la génération précédente proposait des baquets Reacro en option.
Tout comme à l’extérieur, Peugeot continue d’éviter de tomber dans l’exubérance pour l’intérieur de sa 208 GTi. L’ensemble des éléments composant le poste de conduite semble comme miniaturisé avec de petits compteurs pour le tableau de bord, un levier de vitesse raccourci et surtout un volant sport de taille réduite. Quelques inserts rouges sont présents ici et là comme sur les aérateurs centraux au-dessus de la console centrale en noir laqué et sur les sièges enveloppants faisant un clin d’œil à la mythique 205 GTi avec un motif similaire. L’ensemble jouit d’une bonne qualité de finition, le seul bémol étant le dégradé du noir au rouge peu heureux sur les aérateurs et les poignées de porte.
De la route à la piste
Au-delà des apparences, c’est bien derrière le volant que l’on attend au tournant ces trois petites citadines dévergondées. Voici notre ressenti après avoir crapahuté sur départementales et limé les pneus sur circuit !
Des sportives vivables au quotidien ?
Premier point déterminant pour apprécier au quotidien son auto, c’est la position de conduite. Sur nos trois modèles, elle est agréable. La Citroën a l’avantage de maintenir idéalement avec ses baquets, la Peugeot a un petit volant agréable à manier, mais qui peut aussi gêner la visibilité des compteurs. La Renault ne présente elle pas de point marquant en position de conduite. En outre, question ergonomie la Clio RS se distingue avec son système R-Link qui paraît comme bien plus simple que ceux de ses rivales PSA et présente en plus des fonctionnalités propres au R.S. Monitor afin d’en savoir plus sur la pression du turbo, le couple moteur, la température de certains éléments, etc… La 208 GTi déçoit quant à elle avec son écran tactile récent pas toujours réactif et trop peu intuitif. La DS3 Racing est dotée d’un écran couleur classique certes daté, mais moins compliqué à manipuler.
Ces trois Françaises ne rechignent pas à se plier à un usage urbain comme à parcourir de nombreux kilomètres. En ville, c’est la 208 GTi qui profite de la meilleure visibilité arrière, tandis que la Clio RS sera reposante avec sa boîte robotisée à double embrayage EDC dont le passage des rapports se font à peine sentir. La DS3 Racing aux commandes plus viriles et à l’amortissement plus ferme sera un peu moins confortable. Une fois sur le réseau secondaire, chacune de ces voitures donnent envie de se prendre pour un pilote. Leurs directions sont d’un bon niveau avec une mention spéciale pour la 208 GTi très précise, mais un tantinet trop légère, notamment à basse vitesse. La DS3 Racing profite d’un volant un peu plus ferme, mais un peu plus avare en informations et la Clio RS demande un peu plus de temps pour être apprivoisée à cause d’une direction un peu collante à basse vitesse.
Au chapitre moteur, les trois blocs sont des 1,6 l turbocompressés d’une puissance de 200 ch, mis à part pour les chevrons profitant de 2 chevaux supplémentaires. Très policé, le moteur 1,6 THP (275 Nm dès 1 700 tr/min) de la GTi déçoit un peu, malgré une explosion vers les 3 500 tours/min. On est un peu sur sa faim, bien que l’efficacité soit au rendez-vous. Dotée aussi du 1,6 THP (275 Nm dès 2 000 tr/min), la Racing reçoit un plus gros turbo. Ainsi, le tempérament plus musclé de la mécanique procure davantage de sensations derrière son volant en dépit d’une motricité perfectible. Enfin, pour la RS la boite robotisée à double embrayage rend plus difficile la comparaison pour l’allonge moteur, mais le moteur en provenance de chez Nissan délivre pleinement ses 200 ch (240 Nm dès 1 750 tr/min) et ne manque pas de souffle à tous les régimes. D’autre part, toutes les trois profitent d’une bonne insonorisation, si ce n’est que le bourdonnement de la 208 GTi à vitesse stabilisée pourra agacer.
Par ailleurs, problème récurrent des récents blocs downsizés (turbo + réduction de la cylindrée), la consommation de carburant peut varier du simple au double. Elle est ainsi de 6 – 7 l/100 km en roulant calmement, comme de 10 l de moyenne avec le pied plus lourd. Seule la Clio RS semble boire un brin de plus, mais son ordinateur de bord qui se montre farfelu sur ce point rend difficile le suivi de conso.
Plutôt efficace ou joueur ?
Si tous les possesseurs de véhicules survitaminés ne s’aventurent pas sur circuit – cependant, on vous le recommande à plus d’un titre ! –, c’est le lieu de prédilection d’une sportive ! Nous nous sommes donc rendus sur le tracé de la Ferté Gaucher (coordonnées en fin d’article), sur la section rapide de 2 km plus précisément, pour connaître un peu mieux nos trois « bolides »…
Premier constat sur la ligne droite, nos trois voitures accélèrent de manière comparable, bien que la 208 GTi soit légèrement en tête grâce à son poids moindre (1 160 kg). Dès que le rythme s’accélère et que les virages s’enchaînent, le train avant de la DS3 Racing se montre un peu brouillon au freinage et en entrée de virage, un problème que ne rencontrent pas les deux autres modèles du comparatif totalement rivés au sol avec un très bon grip en courbe pour la Clio. Néanmoins, les tours de circuit s’accumulant, on se prend à jouer de plus en plus du comportement de la Citroën qui, une fois l’ESP désactivé, ne se refuse pas de belles glisses du train arrière. Chez Renault, avec l’option châssis Cup (+ 600 €) la dérive est possible, un exercice sur lequel la Peugeot se montre moins douée. Le tempérament sous-vireur reste toutefois présent pour ces trois autos en dépit d’un caractère plus fun…
La boîte de vitesse de la 208 GTi est plus facile à mener et tolérante que la DS3 Racing à la boîte un peu accrocheuse et à l’embrayage très court permettant toutefois de moins perdre de temps au passage d’un rapport. La Clio RS et sa boîte auto EDC fonctionnent assez bien, mais l’électronique se montre de temps à autre débordée par les événements. La DS possède l’étagement le plus long, ce qui se révèle handicapant sur la piste.
Lors de nos différents tests, le freinage de nos bombinettes a bien résisté. Toutes les trois offrent du mordant, en particulier pour la DS3 Racing et la Clio RS. Au terme de cette journée sur piste, la consommation moyenne de carburant s’est élevée autour des 14 à 16 l/100 km.
Vidéo de l’essai comparatif
Après une brève présentation extérieure et intérieure, embarquez pour plusieurs tours de circuit à bord des Citroën DS3 Racing, Renault Clio et Peugeot 208 GTi !
Les performances en chiffres
Trêve de discours, laissons parler les chiffres !
Modèle | Citroën DS3 Racing | Peugeot 208 GTi | Renault Clio RS |
Fiche technique constructeur | |||
Moteur | 4-cyl en ligne 1 598 cm3 turbo | 4-cyl en ligne 1 598 cm3 turbo | 4-cyl en ligne 1 618 cm3 turbo |
Puissance maxi | 202 ch à 6 000 tr/min | 200 ch à 5 800 tr/min | 200 ch à 6 000 tr/min |
Couple maxi | 275 Nm de 2 000 à 4 500 tr/min | 275 Nm de 1 700 à 4 500 tr/min | 240 Nm de 1 750 à 5 600 tr/min |
Pneus | 215/40/18 | 205/45/17 | 205/40/18 |
Freins | AV : Disques ventilés 323 mm étriers fixes 4 pistons AR : Disques pleins 249 mm étriers flottants 4 pistons |
AV : Disques ventilés 302 mm étriers flottants mono piston AR : Disques pleins 249 mm étriers fixes mono piston |
AV : Disques ventilés 320 mm étriers flottants mono piston AR : Disques pleins 260 mm étriers flottants mono piston |
Dimensions | L : 3,96 m / l : 1,72 m / h : 1,44 m | L : 3,96 m / l : 1,74 m / h : 1,46 m | L : 4,09 m / l : 1,73 m / h : 1,43 m |
Empattement | 2,45 m | 2,54 m | 2,59 m |
Voies AV/AR | 1,47 m/1,47 m | 1,48 m/1,49 m | 1,50 m/1,50 m |
Poids | 1 165 kg | 1 160 kg | 1 204 kg |
Poids/puissance | 5,83 kg/ch | 5,80 kg/ch | 6,02 kg/ch |
Consommation | Cycle mixte : 6,4 l aux 100 km | Cycle mixte : 5,9 l aux 100 km | Cycle mixte : 6,3 l aux 100 km |
CO2 | 149 g | 139 g | 144 g |
Performances annoncées | |||
Vitesse maxi | 228 km/h | 230 km/h | 230 km/h |
400 m DA | 14,7 s | 15,0 s | 14,6 s |
1 000 m DA | 26,5 s | 26,9 s | 27,1 s |
0 à 100 km/h | 6,5 s | 6,8 s | 6,7 s |
80 à 120 km/h | 4,0 s | 4,2 s | 4,2 s |
130 à 0 km/h | 65,2 m | 64,3 m | 61,0 m |
A prendre avec des pincettes tout de même, les valeurs officielles étant souvent légèrement optimistes…
Nos avis totalement subjectifs
• Adrien
« Après avoir eu le volant des trois voitures, si la Clio R.S. se veut ludique avec sa boîte auto et la Peugeot très docile, c’est finalement la DS3 Racing – certes, très tape-à-l’œil – qui m’a le plus séduit avec son comportement viril et sa sonorité travaillée. En tant qu’amateur d’autos brutes de décoffrage, c’est donc la plus radicale des trois qui m’a donné le plus de plaisir derrière son volant que ce soit au quotidien sur route ou à l’attaque sur piste. Seul son prix très élevé me ferait réfléchir… »
• Arnaud
« Entre une DS3 Racing combinant un sacré look, un certain caractère que le train avant ne digère pas toujours et un tarif épicé, et une Clio IV R.S. performante et efficace mais trop « virtuelle », la 208 GTI présente un bon compromis. Très à l’aise au quotidien, elle est scotchée à la route et relance fort quand on augmente le rythme. Toutefois, pour plus de sensations, la Ford Fiesta ST semblerait plus indiquée… »
• Martin
« Comme j’utiliserais une petite sportive comme voiture de tout les jours, j’opterais pour la Renault Clio IV RS. Ces voitures sont des sportives, mais doivent avant tout rester polyvalentes et sur ce point, c’est la Clio IV RS qui s’en sort le mieux. Sa boite auto est douce au quotidien et soulage énormément lors des embouteillages très présents en région parisienne ! Cependant, la mauvaise présentation de son intérieur pourrait me refroidir en comparaison de ses autres concurrentes mieux finies.
La 208 GTI propose une présentation trop discrète et la DS3 Racing un tarif très élevé. Elles me conviennent moins. »
Trois citadines de 200 ch répondant à tous les profils d’acheteur… ou presque
Au terme de cet essai comparatif à la fois sur route et sur circuit, nous avons pu constater que finalement chacune de ces petites sportives possède un caractère allant plutôt de paire avec leur plastique. Ainsi, la Citroën DS3 Racing, très exubérante, assure le spectacle sur la piste ; la Renault Clio RS, faisant allusion au monde de la course, possède bien ces gènes de pistarde une fois les quatre pneus sur piste, tandis que la Peugeot 208 GTi, plus discrète, ne fait pas de fioritures, mais se montre redoutablement efficace face au chrono.
Si nous devions mettre un profil type d’acheteur sur chacune de ces autos, nous conseillerons la 208 GTi (25 000 €) pour celui à la recherche d’un bon compromis entre confort, efficacité et prix. La Clio RS (25 490 €) a l’avantage d’être disponible en cinq portes. Elle gagne donc en polyvalence grâce à ses deux ouvrants supplémentaires, ses équipements nombreux, mais aussi à sa boîte auto et ses différents modes de conduite, tout en ne faisait pas exploser la note nonobstant une finition en retrait. Enfin, la DS3 Racing Gold Mat (32 490 €) séduira les amateurs de conduite virile avec son caractère moteur plus marqué et agréablement souligné par l’échappement. Malheureusement, sa présentation extérieure et intérieure faisant appel à des pièces en carbone se paie chère, puisqu’elle est vendue à peu près 7 000 € de plus que ses concurrentes.
Pour en savoir plus sur ces trois modèles, vous pouvez consulter nos essais détaillés des Renault Clio 4 RS, Citroën DS3 R et Peugeot 208 GTi.
Nous adressons nos vifs remerciements aux équipes du circuit de la Ferté Gaucher pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité.
Ce tracé localisé en Seine-et-Marne (77) propose de multiples animations comme des stages de pilotage (voir notre retour d’expérience en monoplace + vidéo) et des journées open (voir également notre petit compte rendu + vidéo).
Coordonnées : Circuits automobiles LFG / 01.64.65.92.12 / Aérodrome de la Ferté Gaucher Route de Choisy 77320 La Ferté Gaucher
La Renault avec sa boite automatique et vitesses au volant est bien la plus agreable à conduire sur route. En ville c’est un plus inestimable !!!
Très bon article ! , très utile, bien détaillé ! Merci ! 😉
Parmi ces trois voitures, j’ai une légère préférence pour la Peugeot 208 GTi. Par contre, je trouve que les jantes de la Citroën sont très belles !
Moi aussi j’ai été très impressionné par les jantes de la DS3 R que l’on croirait sorties d’un concept-car ! 🙂
Merci bien pour cet article sympa
Merci Max. 🙂