En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Abcmoteur a été invité la semaine dernière à la présentation parisienne de deux derniers nés de la gamme BMW : le X4 et le Série 2 Active Tourer. L’occasion de refaire un petit point sur deux modèles innovants pour la marque à l’hélice.
BMW X4 (lancement juin 2014)
Massif et caricatural le X4 ?
C’est ce que nous pouvions penser lors de la vue des premières photos officielles d’un rouge X4 XDrive 35i dans sa finition la plus sportive et agressive M Sport. Aussi, Martin, Adrien et moi étions bien curieux de découvrir de visu ce nouveau modèle. BMW adapte ici la recette du X6, un SAC (Sport Activity Coupe) qui a bien fonctionné (250 000 ventes mondiales, 8 500 en France) à un segment inférieur. Aussi, il associe la robustesse et l’assurance du SUV qu’est le X3 à une ligne de toit fluide et dynamique d’un coupé, en promettant un agrément de conduite renforcé.
Nous avons alors pu observer sous toutes les coutures un X4 Xdrive 35d en finition M Sport. En se basant sur le X3 – renouvelé pour l’occasion –, il récupère un capot sculpté et ses nouveaux phares – ici Full Led, adaptatifs et directionnels, de série sur cette finition – qui épousent l’imposante calandre à doubles naseaux chromés. Le X4 se pare ici d’entrées d’air massives caractéristiques de cette finition. Son profil est alors sculpté par une traditionnelle « ligne de caractère » prenant naissance en bord de passage de roue, et traversant les poignées de porte, tandis qu’une inédite ligne pour la marque prend naissance du feu arrière pour souligner le passage de roue. La ligne de toit permet alors de compléter élégamment une silhouette sportive.
D’inédits et réussis feux arrière prennent place sur la poupe tandis que – là encore – la finition M Sport se distingue par un bouclier généreusement doté.
Finalement le X4 se présente comme un X3 en plus dynamique et élégant, même si cette finition pourrait la « charger » stylistiquement, les goûts et les couleurs…
A bord, notre version de présentation offrait un cuir Nevada beige muni de surpiqûres rouges du plus bel effet. Les amateurs de l’habitacle du X3 ne seront pas dépaysés, tout juste seront-ils assis 20 mm plus bas à l’avant et 28 à l’arrière pour que le conducteur puisses avoir une position de conduite plus sportive mais aussi pour que des grands gabarits puissent encore prendre place confortablement à l’arrière. La banquette arrière est alors constituée de deux places latérales creusées. Le coffre offre quant à lui 500 litres de chargement, soit un meilleur volume que la Série 3 Touring et que son principal concurrent : le Porsche Macan. Le X4 reprend alors le système Smart Opener du Touring par une ouverture qui s’effectue en passant le pied sous le bouclier arrière.
Si vous trouvez le gabarit encore imposant, BMW a pensé à tout avec le Surround View qui propose via diverses caméras une reconstitution aérienne de l’environnement de la voiture en manœuvres mais aussi un système Park Assist.
Voulu plus dynamique que le X3, ce X4 propose de série la direction DirectDrive à démultiplication variable (davantage de vivacité en braquage), un contrôle de transmission sur l’essieu arrière capable de freiner la roue intérieure au virage et d’accélérer l’extérieure, et d’une BVA8 Sport (hormis 20d, en option) plus rapide et vivante que la boite automatique standard. La polyvalence n’est pas oubliée avec la transmission intégrale XDrive de série. Plus haut de gamme que le X3, il s’avère mieux équipé d’entrée de jeu et oublie les petits moteurs : il démarre à 49 800 € en diesel 20d 190 ch (nouveau moteur) pour 400 Nm de couple et un 0-100 km/h bouclé en 8,1 s et culmine avec le 35d de 313 ch, 630 Nm de couple, moins de 6 s au 0-100 km/h et moins de 160 g de CO2 sous trois finitions Lounge Plus, X Line et M Sport.
Si nous craignions que le X4 soit un énième véhicule de niche un peu superflu, nous avons finalement apprécié son design musclé et dynamique et la promesse d’une grande polyvalence d’utilisation.
BMW Série 2 Active Tourer (lancement 25 septembre)
Résumer le Série 2 Active Tourer comme « le Scénic de chez BMW » serait réducteur et pas très subtil … « La Classe B de chez BMW » l’est déjà plus ! Oui, en effet, difficile de ne pas admettre quel est LE rival n°1 du monospace compact à l’hélice. Les béhémistes purs et durs ont déjà crié au scandale en apprenant que ce modèle étrennerait tout un tas de grandes révolutions : arrivée d’un monospace dans la gamme, architecture moteur transversale, traction (XDrive en option) et moteurs trois-cylindres essence et diesel.
Il est finalement assez surprenant de voir arriver un monospace sur un segment en perte de vitesse alors que les crossovers sont à la mode avec notamment un X1 à la carrière honorable… Visiblement, BMW veut honorer ses clients français, 2ème marché européen des monospaces compacts (10 % des ventes en France) et ne veut pas laisser le Classe B dominer la catégorie dans le haut de gamme.
Depuis le concept Active Tourer du Mondial de l’Automobile 2012, rien n’a beaucoup changé sur ces versions 218d Sport et 225i Luxury : la silhouette est réussie car assez basse (1 m 55 de hauteur), notamment avec un capot assez bas. Nous retrouvons des traits typiquement BMW : phares diurnes à doubles anneaux, calandre à naseaux, capot sculpté, ligne de caractère latérale qui intègre les poignées de portière et se termine à l’arrière dans les feux en L et pli Hofmeister caractéristique du montant C du vitrage arrière. Autant d’éléments qui en font une voiture élégante et dynamique. Malheureusement, les optiques avant (ici aussi Full Led, le xénon n’est d’ailleurs plus disponible…) et arrière sont toujours un peu surdimensionnées… Notons la présence d’un becquet de toit, renforçant le dynamisme du véhicule mais aussi son aérodynamisme (Cx de seulement 0,26).
Lors de cette présentation, les premières portes à ouvrir étaient les portes arrière ! Nous pouvions alors constater que, malgré seulement 2 cm de plus que la Série 1, la Série 2 Active Tourer propose 13 cm de plus d’espace aux jambes ! Ici réside le principal intérêt d’être passé en architecture traction, gage de meilleures possibilités d’habitabilité et de modularité avec notamment une banquette coulissante sur 13 cm de série. Ici, les passagers sont assis en moyenne 11 cm plus haut que dans une Série 1, mais la position de conduite est très satisfaisante et pas camionesque, rassurez-vous ! La planche de bord présente un dessin agréable, et est ici plus aérée que sur les modèles traditionnels de la marque, car divisée en deux parties (système audio et climatisation) et dominée par un bel écran de 6’ minimum associé au bien connu système iDrive comme sur toutes les dernières BMW. La finition globale est de haut niveau, en progrès, et l’habitacle a vu un éclairage très travaillé notamment par un éclairage d’ambiance le long des inserts latéraux. Elément essentiel pour un monospace, la vie à bord a donc été particulièrement soignée et l’on arrêtera de critiquer les BMW trop tournées vers le conducteur…
Egalement équipé du Smart Opener, le coffre développe 468 litres de volume, jusqu’à 1 510 litres, une fois la banquette 40/20/40 facilement rabattue depuis le coffre.
Voiture parfaitement intégrée dans son époque, la Série 2 Active Tourer met aussi l’accent sur la sécurité. Elle abrite notamment de série un dispositif d’appel d’urgence intelligent qui enregistre la position GPS du véhicule ou encore le nombre de passagers lors d’un choc, d’un régulateur adaptatif couplé à système anti-collision qui ralentit ou freine complètement le véhicule lors de la détection d’obstacles ou encore d’un affichage tête-haute HUD.
Ce monospace sera disponible en trois niveaux de finitions : Lounge, Sport et Luxury plus la très probable finition M Sport aperçue à Genève. Elle démarrera à 24 900 € avec l’inédit trois cylindres essence 1.5 136 ch du 218i pour culminer avec le 225i et son 2.0 231 ch qui lui permet de dominer la catégorie avec 6,6 s au 0-100 km/h. Renaud, chef de produit Série 2 Active Tourer, nous a assuré que le comportement routier respectait les gènes BMW, avec une base technique prélevée chez Mini, marque dont l’agrément de conduite de ses tractions n’est plus à prouver.
Une version longue à 7 places est actuellement en préparation.
Ce sont finalement deux modèles objets à controverse de la part des puristes ; l’un reprend une recette certes osée, mais éprouvée par le X6, l’autre arrive sur un segment où nous n’attendions pas BMW. On nous a alors rappelé que BMW n’a cessé d’innover avec des diesels performants, des SUV dynamiques qui, même fraîchement accueillis, ont été des réussites commerciales, et qu’il y avait de la place dans chaque segment pour la marque, sans toutefois renier sa valeur essentielle de plaisir de conduire.