En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Le C4 Cactus, le SpaceTourer, la e-Mehari et maintenant cette C6 : les Citroën se suivent et ne se ressemblent pas vraiment. Voilà qui va rajouter de l’eau au moulin de ceux qui pensent (un peu comme moi) que la marque française n’a plus aucune cohérence.
Après avoir posé les bases d’une nouvelle philosophie avec le Cactus (lire notre essai), qui ose esthétiquement, gomme le superflu mais ne fait pas l’impasse sur les innovations, Citroën fait son retour sur le segment des routières avec une berline ultra conventionnelle, sans grande personnalité.
Elle n’est pas pour nous
Enlevez les chevrons de la calandre, et il est bien difficile de dire qui a signé cette auto. On chercherait presque la logique. Mais Citroën peut se défendre en rappelant que les cas de bipolarité n’ont jamais manqué dans son histoire. La 2CV côtoyait bien la DS, la Méhari la SM…
Il y a quand même une différence avec ces références du passé. Alors que celles-ci pouvaient se faire face dans un showroom, le Cactus et cette nouvelle C6 ne se croiseront pas dans une concession. Cette nouvelle berline n’est en effet conçue que pour la Chine… ce qui explique son allure très germanisante, qui ne fait pas vraiment honneur à son appellation. L’originalité de la première C6 est loin.
Réclamée par le partenaire chinois
Alors qu’en Europe la C6 a été classée sans suite, et la C5 ne peut plus cacher ses rides, Citroën réserve donc à la Chine son nouveau fleuron. Il faut être honnête, nous n’allons pas nous plaindre de cette situation. Esthétiquement, cette auto ne fait pas envie. Elle aurait connu chez nous un destin à la Renault Latitude.
La mise en chantier d’une nouvelle C6 a été fortement réclamée par Dongfeng, le constructeur chinois partenaire de Citroën dans l’Empire du Milieu, pour qui il était impensable qu’un label français comme Citroën abandonne le marché des berlines haut de gamme. Dongfeng a eu d’autant plus de poids dans la décision qu’il est devenu actionnaire de PSA. Il avait d’ailleurs montré sa désapprobation devant le projet de faire descendre en gamme avec une lignée de Cactus.
Bel intérieur
Longue de 4,98 mètres, la nouvelle C6 reprendrait d’ailleurs la base d’une berline Dongfeng… qui elle-même est empruntée à la Peugeot 508. Pour plaire à la clientèle chinoise, les designers ont mis le paquet sur le chrome, comme le prouve la calandre.
Il y a tout de même un point où cette voiture se rattrape : son intérieur. La planche de bord est inédite et est l’une des plus réussie de la production actuelle de Citroën. La présentation est classique, mais soignée. Elle est moderne avec un écran tactile et une instrumentation 100 % numérique. La C6 double d’ailleurs le Peugeot 3008 pour cet équipement ! Impossible d’en juger avec de simples photos, mais la qualité semble au rendez-vous. Grâce à un empattement généreux de 2,90 mètres, l’habitabilité s’annonce excellente.
Fabriquée sur place, la C6 chinoise sera lancée en fin d’année.