C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
DS, 2 CV, Méhari : autant de voitures avant-gardistes qui forgeaient l’envie d’innover du constructeur aux chevrons. Dans cet état d’esprit, Citroën a sorti en 2007 un concept de « voiture essentielle » revenant à plus de légèreté et de simplicité.
A l’écoute de ses clients friands de technologies, Citroën dévoile cette année la version de série, bien plus sophistiquée que le concept initial. Abcmoteur a eu la chance de tester dernièrement l’étendue de ses capacités pendant quelques jours. Piquant ou pas ce Cactus ?
Un look qui ne laisse pas indifférent …
A l’origine berline rondouillarde, le Cactus se présente désormais comme un crossover, tellement plus branché ! Eléments uniques du modèle, les « Airbumps » intriguent : élément plastique renfermant des poches d’air, l’Airbump habille la carrosserie comme une coque en plastique habille votre smartphone… De là viendrait l’idée : combiner protection et personnalisation.
De face, le Cactus se réapproprie la calandre à double étage du dernier C4 Picasso pour renforcer la présence esthétique des feux de jour à led et faire « disparaitre » les phares. Déstabilisant en photo, le processus convainc bien mieux en vrai ! Une face avant moderne et de caractère qui s’accompagne d’un bouclier avant dynamique.
Vue de profil, la voiture présente une carrosserie très douce, lisse et fluide quand les barres de toit renforcent son côté loisirs et les Airbumps son originalité. Le montant C est formé d’un « aileron de requin », élément stylistique fort repris de la DS3 (voir notre essai). Sa longueur de 4,16 m est similaire à ses rivaux que sont les Peugeot 2008 et Renault Captur.
L’arrière se pare lui-aussi d’Airbump, et s’accompagne de petits feux arrière carrés assez sophistiqués.
Le design de la C4 Cactus est au final un bon mix entre douceur (surfaces lisses), look SUV (bas de caisse et autres protections plastiques) et dynamisme (Airbump, aileron de requin, optiques). Nous avons aussi beaucoup apprécié notre configuration et ses petites touches de rouge !
Un intérieur épuré, assez lounge
Depuis la 208 (voir notre essai), PSA réinvente les planches de bord et réduit les boutons au maximum en regroupant les commandes au niveau de l’écran tactile. C’est ainsi à l’intérieur que la C4 Cactus est la proche du concept originel.
L’habitacle est alors traité avec simplicité, mais élégance. L’écran tactile SMEG2 des 308 et C4 Picasso trône au milieu de la planche de bord, au-dessus d’une rangée suspendue de boutons à l’aspect qualitatif.
Un autre écran abrite en face du conducteur les informations de conduite à la place de classiques compteurs. La console centrale se cache alors sous l’écran, de quoi rappeler la stratégie des phares avant ? Deux autres trouvailles sautent aux yeux ; les superbes poignées de porte intérieures traitées comme des poignées de sac de maroquinerie et la boite à gants en surface, plus pratique à l’usage (l’airbag passager a été intégré au pavillon).
Au final, le design est moderne et agréable, et la finition est très honnête (mention spéciale aux revêtements d’accoudoir en plastique très moussé). Nous sommes aussi extrêmement bien installés sur des sièges fauteuils très confortables, une qualité rare sur les voitures modernes !
A l’arrière, les passagers seront moins bien lotis. Alors que Citroën a mis le paquet sur la modernité, la gestion des coûts – et du poids ne peut malheureusement pas être oubliée ! Aussi, les vitres sont entrebaillantes et la banquette est monobloc (il faudra choisir entre 3e passager et objet encombrant !).
Les passagers se sentiront alors moins à l’aise qu’à l’avant, d’autant que l’habitabilité offerte n’est pas exceptionnelle. Tout comme sa cousine 308 (voir notre essai), priorité a donc été faite au coffre, qui offre un généreux volume de 405 dm3, malheureusement desservi par un seuil de chargement un peu haut.
Un excellent agrément de conduite
Une fois cette excellente surprise d’un confort d’assise de haute volée, et d’une bonne position de conduite (malgré l’absence de réglage en profondeur du volant), il est temps de découvrir comment se comporte notre moteur d’essai. Il s’agit de la dernière fierté du groupe PSA, à savoir le trois-cylindres 1.2 PureTech fournissant ici 110 ch.
Au démarrage, peu de bruit, peu de vibrations, redécouverte des vertus de l’essence ! Ce moteur confirme alors tous les bons échos entendus çà et là. Très souple, il reprend dès le régime de ralenti, et ce même en forte pente, même s’il laisse s’échapper quelques vibrations. Peu de moteurs diesel peuvent en faire autant.
Il est aussi très nerveux sur les deux premiers rapports, vous n’aurez pas à craindre la dense circulation parisienne ! Cet excellent caractère moteur est aussi complété de l’agréable, mais discrète sonorité du trois-cylindres.
Un moteur secondé par une boite mécanique cinq rapports agréable, ce qui confirme les progrès de PSA dans ce domaine. Fortement mis à contribution en ville, l’embrayage et le frein sont bien calibrés, là aussi PSA a progressé depuis la 208. La direction se révèle pour sa part douce, assez précise et réactive, le Stop&Start convaincant (même si un peu vibrant, désormais démarreur renforcé, encore un coup des coûts !) et l’aide au stationnement semi-automatique (pas toujours réactif dans la recherche de place disponible) finiront de rendre la conduite urbaine agréable.
Une fois sur autoroute, le C4 Cactus ne perd pas de sa superbe et continue de séduire par son excellent compromis confort/agrément de conduite, même avec ces roues de 17’’. Le couple respectueux de 205 Nm disponible dès 1500 tr/min pâlie lors des reprises à la boite exagérément rallongée (100 km/h en 2nde, plus de 150 en 3e !) pour respecter cette constante chasse au gramme de CO2.
Seuls les bruits d’air et de roulement ne se font pas oublier, bien que sans excès. Nous pesterons toutefois sur l’économie de lève-vitres avant séquentiels, devoir appuyer continuellement sur le bouton au péage est rageant ! L’application Coyote du système multimédia a bien fonctionné, bien que le démarrage de ces applications optionnelles (379 € à l’achat + 140 €/an) demande de la patience !
Sur petite route, le C4 Cactus freinera assez vite vos envies de pilotage… Bien que le comportement soit très sain et efficace et que la recherche aboutie de légèreté (1 120 kg) se retrouve à la conduite, cette voiture un brin surélevée trahit une légère prise de roulis bien moindre qu’un Picasso de première génération , tandis que la direction, bien qu’assez informative, n’est pas tout à fait assez ferme dans ces conditions.
L’accélérateur se montre lui sous-assisté, comme pour calmer notre envie de jouer avec ce vif petit moteur. Enfin, ce dernier perd son joli brin de voix à haut régime pour une sonorité bien plus quelconque et peu d’efficacité à haut régime. L’absence un peu déroutante de compte-tour n’a pas pu nous donner de valeur, mais nous pouvons penser à un « arrêt de combat » aux environs de 5 000 tr/min. Un C4 Cactus pas très sportif ? Rien d’étonnant ! Tout juste pouvons-nous affirmer que le confort recherché pour ce modèle n’a absolument pas entaché le bon temps que l’on passe à conduire cette belle plante.
La vidéo de l’essai
Un futur succès ?
Nos constructeurs tricolores n’ont pas toujours brillé dans leurs propositions de voitures originales (Vel Satis, C3 Pluriel, 1007…). Des propositions décalées et attachantes, mais des voitures souffrant parfois de carences de mise au point. Avec la C4 Cactus, Citroën nous propose une offre rafraichissante de simplicité et de modernité. L’excellent agrément de conduite et le design tant d’extérieur qu’à bord se chargeront d’effacer les quelques agacements causés par la réduction du poids et des coûts.
Notre consommation moyenne aura été de 6,8 l, valeur tout à fait honorable, pouvant rester sous les 5 l sur route, à 6 l sur autoroute et 7 à 8 l en ville (votre pied droit décidera !).
Notre version d’essai était à 22 229 €, soit un tarif un brin salé, même si l’équipement est à l’avenant ! Citroën avait lancé la rumeur d’une voiture bien moins chère que ses concurrentes, et ce n’est pas tout à fait le cas… Le tarif pour avoir l’une des voitures les plus « chics » et tendance du moment !
Pas mal cette petite Cactus. Je l’aime bien en cette couleur car les airbump ne sont pas trop voyants et du coup je trouve le système plus ingénieux car plus discret !