C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
En 2015, Renault a arrêté ses Laguna et Latitude pour laisser la place à sa toute nouvelle berline : la Talisman. Une auto qui aura beaucoup à faire pour s’imposer, tant les deux modèles la précédant n’ont pas marqué les esprits.
La Talisman devra aussi tenir tête à ses rivales bien installées et séduire une clientèle qui est de moins en moins nombreuse à craquer pour une berline familiale souvent jugée « trop classique ». Abcmoteur est donc parti en Italie, aux alentours de Florence, pour l’essai de celle qui devrait porter bonheur au Losange comme son patronyme le laisse imaginer…
Adieu la banalité !
Les photos officielles ne mentaient pas : la Talisman n’est pas du genre à passer inaperçue. Elle cède que de 4 cm en longueur à une BMW Série 5 qui est plus large que d’un seul centimètre, c’est dire !
Pour continuer la comparaison, un certain nombre d’entre nous l’avait trouvé un peu trop germanique dans son style. En l’ayant sous les yeux, cette impression disparaît quelque peu. Il est vrai que de face, le regard se trouve aimanté par l’énorme calandre ! Je pense qu’elle est pour le coup plus impressionnante en réel que sur les images constructeur. Les optiques à led et leur décroché en forme de « C » contribuent à donner beaucoup de présence à la proue de la Talisman.
La hauteur réduite du vitrage délimité par un jonc de chrome et les jantes de 19 pouces participent à cette allure imposante et statutaire. Sous cet angle, la Volkswagen Passat (lire notre essai) est bien plus classique. La ligne de caisse est parfaitement horizontale. La troisième et dernière vitre est sur la portière, contrairement à la Talisman qui a choisi de garder cette partie fixée.
Une fois à l’arrière de la voiture, je constate que le même objectif a été visé : se faire remarquer. Les feux très étirés et allumés de nuit comme de jour se repèrent facilement dans la circulation. L’avantage de ce dessin est d’apporter une certaine originalité à la poupe qui devient bien moins ennuyeuse à regarder. En revanche, les sorties d’échappement larges et chromées – très à la mode en ce moment – ne sont pas du meilleur goût selon moi…
Renault nous propose donc un revirement stylistique complet après des Laguna et Latitude bien tranquilles d’un point de vue stylistique. Un choix globalement bien exécuté par le designer Laurens van den Acker qui ne cesse de dynamiser l’image du Losange. Allons donc voir l’habitacle pour constater si ce bouleversement se retrouve également à l’intérieur…
Encore un petit effort ?
La présentation intérieure de la Talisman n’a plus rien à voir avec celle de la Laguna (lire notre essai). L’élément le plus marquant est ce grand écran de 8,7 pouces en position verticale qui se tient entre le conducteur et le passager. Exit le minuscule écran de son prédécesseur qui était encastré ! Ici, c’est tactile et intuitif. Les habitués des smartphones seront rapidement à l’aise. La verticalité de la planche de bord et la diminution du nombre de boutons changent aussi avec sa devancière qui avait adopté une console centrale flottante et de nombreuses petites touches. La nouvelle planche dégage un sentiment de robustesse, mais est en contre-partie plus envahissante…
Le volant à trois branches présente mieux et reçoit des commandes supplémentaires, notamment pour le régulateur de vitesse adaptatif, la commande vocale et le téléphone. Le tableau de bord délaisse les traditionnelles aiguilles pour la vitesse et le compte-tours au profit d’un écran à l’affichage personnalisable. Les sièges généreux et les appui-têtes de type « classe affaire » sont confortables. De quoi trouver une position de conduite reposante.
L’espace à bord est bon à l’exception de la garde au toit un peu plus juste. Le coffre atteint 608 l en comprenant l’espace sous le plancher, autrement il est de 515 l.
Au final, la Talisman possède un habitacle confortable et fonctionnel. Un regret tout de même sur l’aspect général des matériaux que je trouve sans plus. Le positionnement n’est bien entendu pas premium, néanmoins, à ce niveau de gamme – et plus particulièrement en finition Initiale Paris – davantage de raffinement serait appréciable. Cela dit, il nous reste encore à en prendre son volant !
A elle les longs parcours ?
En partant de l’aéroport de Florence, je me rends rapidement compte que l’amortissement piloté est typé confort. Les ralentisseurs passent en douceur et globalement la suspension est prévenante. Un point qui a son importance lorsque plusieurs centaines de kilomètres vous attendent et que le réseau routier est en piteux état. Il est alors dommage que l’insonorisation n’ait pas été plus travaillée. Les bruits de roulement remontent dans l’habitacle sur voie rapide. Le vitrage latéral feuilleté de l’Initiale Paris ne changeant pas grand chose.
Pendant ces deux jours d’essai, nous avions à notre disposition le diesel dCi 160 et l’essence TCe 200 qui représentent tous les deux les puissances les plus élevées disponibles par type carburant. Le premier qui est associé à la boîte de vitesses automatique à double embrayage EDC6 se montre suffisamment discret et coupleux (les 380 Nm de couple n’étant pas anodins). En prenant ensuite le bloc de 200 ch, je pensais bénéficier d’un peu de tonus supplémentaire. En réalité, les relances sont pas aussi vives qu’espérées. Les 260 Nm sont pas suffisants et l’EDC7 ne se montre pas très réactive en écrasant l’accélérateur. Pourtant, le poids annoncé de 1 430 kg (à vide en ordre de marche sans option) ne paraît pas trop conséquent, d’autant plus le diesel de 160 essayé avant accuse 88 kg de plus sur la balance.
Le moteur essence de 200 ch a beau décrocher le 0 à 100 km en 7,6 s, soit près de 2 s de moins que le dCi 160, il manque de coffre
La direction paramétrée par défaut est un peu trop légère pour une conduite dynamique. Heureusement, le sélecteur de mode de conduite baptisé « Multi-Sense » est là pour ajuster à l’envie le caractère de l’auto. Il est ainsi possible de choisir entre Eco, Confort, Neutre, Sport ou Personnalisé. De Eco à Neutre, la suspension est vraiment molle sans pour autant que le roulis soit trop présent. Le châssis 4Control permettant de l’annuler en partie grâce à ses quatre roues directrices. En mode Sport, le volant devient suffisamment ferme, tandis que la caisse est mieux maintenue. C’est à ce moment-là que l’on peut se rendre compte que des virages, même serrés, n’effraient pas la Talisman qui reste imperturbable.
Les quatre roues directrices sont un vrai plus. Autant pour améliorer le comportement en stabilisant et en aidant à tourner la voiture, que pour manœuvrer plus court dans un parking (diamètre de braquage de 11,3 m, soit 80 cm de moins que la version deux roues motrices)
Assurément, la Renault Talisman vous permettra de rouler longtemps sans être trop fatigué. La douceur de l’amortissement étant vraiment appréciable. Un peu comme pour l’habitacle, je regrette que Renault n’ait pas poussé le curseur un peu plus loin pour le silence à bord et les performances des deux blocs les plus pêchus de sa gamme de motorisations.
Ce qu’il faut en retenir
Les plus | Les moins | ||
– le design réussi – le bon confort – le rapport prix/équipements – les apports du 4Control |
– la finition que l’on aimerait plus raffinée – les bruits de roulement – la réactivité de la boîte (un peu mieux en EDC7) – les performances du dCi 160 et surtout du TCe 200 |
Montez avec nous à bord de la Talisman
Les routes italiennes ont leur charme, surtout lorsqu’il neige !
Qui va-t-elle séduire ?
Indéniablement, la Talisman corrige le défaut le plus visible de ses grandes sœurs en adoptant un style affirmé et réussi. Un élément qui a son importance dans la catégorie des berlines familiales. Son autre force vient de la souplesse de sa suspension offrant un très bon confort à ses occupants qui apprécieront sur les longs trajets. A l’inverse, l’insonorisation et les moteurs les plus puissants décevront les grands rouleurs recherchant une auto silencieuse offrant de bonnes reprises.
Finalement, les prix compétitifs proposés par Renault laissent penser que ce sont les versions d’entrée de gamme qui seront les plus vendues. Les premiers niveaux de finition sont d’ailleurs bien dotés. De base, la finition Life comprend la climatisation bi-zone, les aérateurs pour les places arrière, les compteurs numériques, les rétroviseurs électriques, régulateur et limiteur de vitesse… pour 27 900 € avec le dCi 110 ch. Malheureusement, il ne sera pas possible à ce tarif de profiter des avantages du 4Control (+ 1 700 € avec l’amortissement piloté) réservé aux versions plus hautes…
Fiche technique Renault Talisman dCi 160 EDC6
Informations générales |
|
Commercialisation | 2015 |
Pays | France |
Carburant/énergie | diesel |
Prix du neuf | à partir de 36 500 € |
Mécanique | |
Cylindrée | quatre-cylindres 1,6 l turbo |
Puissance | 160 ch à 4 000 tours/min |
Couple | 380 Nm à 1 750 tours/min |
Transmission | avant (traction) |
Performances | |
Vitesse max | 215 km/h |
0 à 100 km/h | 9,4 s |
Consommation | cycle mixte : 4,4 l aux 100 km |
Rejets de CO2 | 115 g/km |
Poids et mesures | |
Poids à vide | 1 518 kg |
Dimensions | L : 4,84 m / l : 1,86 m / h : 1,46 m |
Réservoir | 52 litres (47 l avec 4Control) |
Volume de coffre | 608 à 1 022 litres |
Pneumatiques AV/AR | 245/40 R19 – 245/40 R19 |
Equipements Renault Talisman dCi 160 EDC6 4Control Initiale Paris
> En série :
- Jantes alliage 19 pouces
- Optiques avant et arrière à led
- Sellerie et volant en cuir
- Bose Surround System
- Affichage tête-haute
- Régulateur de vitesse adaptatif
- Rétroviseurs extérieur dégivrant, réglages et rabattables électriquement
- Climatisation automatique bi-zone
- Aide au parking avant et arrière
- Carte main libre
- Sièges électriques et chauffants
- Vitrage latéral feuilleté
- Amortissement piloté et châssis 4Control
- Alerte de survitesse avec reconnaissance des panneaux de signalisation
- Freinage actif d’urgence
- Avertisseur d’angles morts
> En option :
- Pack Hiver Initiale Paris (volant chauffant, lave-phares, buses de lave-glace chauffantes) : 350 €
Très belle voiture, élégante moderne et rafinée, de jour comme de nuit, qui change agréablement des réalisations tristounes et peu différenciées des Allemandes. Reste l’image du losange, pas encore au niveau des marques germaniques, malgré des vrais progress de qualité et de fiabilité, et un réseau bien dense et réactif. Les patrons français, ministres, députés et autres cadres sup et professions libérales oseront sans doute troquer rapidement leurs C5/C6, 508, Passat et autres Volvo S60 pour une Talisman. Je doute encore des clients Audi A4/Mercedes Classe C et BMW Serie 3, qui ne voudront pas quitter leur ‘premium’ tant que Renault n’aura pas créé – ou racherté – une marque dédiée haut de gamme. Mais il ne faudra pas les décevoir! Bravo Renault, vous êtes sur la bonne voie!
Je suis bien d’accord avec votre propos !
Ah là là ! toujours pareil dès qu’il s’agit de parler des nouveautés Françaises, il y a toujours des loupés, des malfaçons, des pièces mal ajustées, des … etc…contrairement à des Allemandes ou là ces messieurs soient disant journalistes sportifs ne trouvent que des superlatifs .
Je viens de passer 15 jours en Suède, là ou le Talisman est vraiment plébiscité par la presse spécialisée, je pense que les Suédois savent le mot « Qualité » messieurs ; alors je dis vous n’êts pas crédibles……
Le rapport masse/puissance, ou couple/puissance si on s’intéresse plus au TCE 200, est tout à fait dans la norme d’une voiture dite « dynamique ». Il s’agit simplement de resituer les choses auprès de personnes habituées à des mécaniques plus « sages », et qui d’ailleurs représenteront la majorité des ventes. Ca marche bien, ça reprend suffisamment pour assurer des dépassements sans serrer les fesses. Et pour avoir essayé ces 2 versions, et leurs concurrentes d’autres marques, j’affirme qu’il n’y a pas de quoi crier au loup, c’est tout à fait semblable. Alors dans l’absolu oui, c’est peu car il y a un décalage par rapport au châssis ou même la gueule de l’auto. Mais d’un point de vue relatif c’est juste comme ailleurs, donc plutôt bon j’imagine..
Une mécanique plus puissante (250 ch ?) serait en effet bienvenue pour offrir une image plus haut de gamme et de performance à la Talisman. Cela dit, une bonne présentation intérieure passe avant selon moi.
Une finition soignée sans un bloc puissant est moins problématique que l’inverse.
Elle a besoin d’une mécanique noble. De plus aucun investissement n’est nécessaire car il suffit de puiser dans la banque moteur de Nussan. Même si c’est pour en vendre que très peu, ça permettra d’affirmer son statut et au passage de la proposer en Chine.
Je ne pense pas qu’elle manque de raffinement, bien au contraire. Effectivement, une mécanique plus noble pourrait être bienvenue mais cela se vend très peu et je ne suis pas convaincu que ce serait rentable. Une très belle auto en tout cas, comme toutes les nouvelles Renault d’ailleurs.
Non elle ne manque pas de raffinement mais juste d’une mécanique digne pour une telle voiture ……………….