En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Difficile de ne pas associer la marque Volkswagen à sa mythique et symbolique Golf. Ses nombreux dérivés (Golf Plus, Eos, Jetta) ne connaissent hélas pas le même succès, exception faite du monospace compact Touran. Placée sous ce dernier dans la gamme, la Golf Plus, monospace compact voulu assez dynamique, donc très – trop ? – proche de la berline, n’a en effet jamais percé.
Aujourd’hui, Volkswagen tente d’améliorer la recette avec la Golf Sportsvan, bénéficiant des dessous perfectionnés de la Golf VII et de davantage d’aspects pratiques pour répliquer aux généralistes C4 Picasso, 3008, voire même aux premiums Classe B et au flambant neuf Série 2 Active Tourer.
Abcmoteur a pu tester les capacités de cette Golf Sportsvan pendant une semaine. Concluant ?
L’originalité au placard !
Difficile en effet de faire tourner les têtes avec ce véhicule… Le design est alors bien classique, ce qui n’empêche pas alors une certaine élégance de bon ton. A l’avant, la Golf Sportsvan reprend l’esprit de sa sœur berline Golf VII avec des projecteurs plus aiguisés – hélas à halogènes sur notre modèle d’essai – mais aussi plus « sévères ». Le bouclier, assez dynamique, est également très inspiré de celui de sa sœur. Le capot est ensuite formé de deux nervures pour plus de caractère.
Le profil adopte lui aussi une nervure principale reliant les poignées latérales à l’extrémité des feux arrières. Une autre nervure structure ensuite le bas de caisse. Le vitrage est ici chromé sur notre finition Carat, de quoi rajouter une touche haut de gamme à la voiture et compléter les agréables jantes 17’’. A l’arrière, les feux adoptent une forme aiguisée et un graphisme intérieur travaillé. Hayon et bouclier adoptent là encore quelques nervures pour produire un semblant de dynamisme.
Difficile au final d’avoir un coup de cœur pour le design du Sportsvan … tout juste rappelons-le, pourrons-nous être séduit par une élégante sobriété typiquement Volkswagen.
Ergonomie et qualité
A bord, ce n’est toujours pas la soupe à la grimace ! Noir c’est noir, comme se plaisent à dire les détracteurs des marques germaniques… Nous retrouvons alors le volant multifonction – un peu surchargé de boutons et clinquant avec son noir laqué – et toutes les commandes de la Golf VII.
Le Sportsvan se différencie avec des aérateurs verticaux, pour former une planche de bord très verticale, dans la continuité de celle de sa devancière. S’il n’est pas très jovial, cet intérieur est tout de même très bien présenté (mention spéciale aux commandes en entourage du levier de vitesse, ça ne vous rappelle pas les dernières Porsche ?!), notamment avec cette sellerie mixte tissu-alcantara de notre finition Carat. La finition est sans reproche, de quoi taquiner les constructeurs premiums. Un intérieur rassurant où nous nous sentons bien pour avaler des kilomètres !
Le Sportsvan se montre généreux en aspects pratiques : plusieurs rangements sont accessibles à portée de main (rangements fermés devant et derrière le levier de vitesse, au dessus de la console centrale) tandis que les bacs de porte sont généreux. Seule la boite à gants interpelle : son volume est très largement entamé par les lecteurs divers (CD, carte SD, GPS…) !
A l’arrière, le passager est roi ! L’espace aux jambes et à la tête est très généreux, malgré un gabarit somme toute assez compact (4,34 m de longueur et 1,58 m de hauteur). La banquette 2/3-1/3 est coulissante (de quoi varier espace aux jambes ou volume de chargement), mais aussi inclinable. Pratique !
Le coffre est lui-aussi futé avec un plancher à deux niveaux permettant de maximiser le volume de chargement ou proposer un plancher intégralement plat une fois la banquette rabattue. On obtient alors un généreux volume de 500 dm3 sous le cache-bagage, banquette reculée ; 590 dm3 banquette avancée et 1 520 dm3 la banquette rabattue. A comparer aux 432 dm3 d’un Peugeot 3008, aux 537 dm3 d’un Citroen C4 Picasso, aux 488 dm3 d’un Mercedes Classe B ou aux 468 dm3 du BMW Série 2 Active Tourer (volumes sous tablette de véhicules de gabarits similaires). Le Sportsvan est alors très bien placé dans la catégorie.
Appellation d’Origine Contrôlée ?
Pour faire mieux que la Golf Plus, le marketing Volkswagen accole donc le terme « Sportsvan » à l’appellation Golf. Qu’en est-il alors ?
Une fois la bonne position de conduite facilement trouvée (bonne amplitude de réglages comme toujours chez VW), contact avec une vulgaire clé, même sur notre finition haut de gamme Carat à plus de 30 000 € ! Quand on pense qu’une Toyota Aygo l’offre pour 15 000€… Bref, dès le démarrage, (mauvaise) surprise : notre moderne diesel 2.0 TDi 150 se révèle un peu trop présent, un mal toujours présent une fois en température, dommage…
En ville, le gabarit compact de l’auto, la douceur – bien que toujours trop « Eco » – de la boite DSG, la direction souple et la bonne maniabilité la rendent à l’aise. Les allergiques aux créneaux et les « geek » se réjouiront de l’efficacité à toute épreuve du système Park Assist (voir démonstration dans la vidéo en fin d’article), un des grands chantiers de VW depuis 2007. Le travail paye !
Toujours côté technologies, notre modèle était équipé du régulateur adaptatif ACC gardant constamment un intervalle de sécurité avec la voiture nous précédant. Le système est couplé au système de freinage d’urgence en ville « Front Assist » qui détecte un danger de collision et peut freiner de manière optimale. Le régulateur adaptatif comprend également le mode « embouteillage » qui permet le redémarrage immédiat du véhicule si le véhicule précédant avance de nouveau.
Des fonctionnalités que nous avions découvert chez le « spécialiste sécurité » Volvo sur notre V60 Plug-in-Hybrid. Mais ici, même si nous pouvons nous réjouir de désormais trouver pareils systèmes sur des « modestes » Golf, force est de constater que leur fonctionnement ne parait pas aussi naturel et abouti. Aussi, les freinages peuvent être brutaux quand les accélérations sont parfois très paresseuses…
Il faut aussi ajouter le conséquent intervalle de sécurité minimum (nous permettant notamment de pouvoir réagir en cas de défaillance) et l’utilité dans la jungle parisienne devient alors toute relative… Cet intervalle de sécurité fait alors ralentir la voiture très tôt quand nous approchons les véhicules lents sur autoroute ; vous apprendrez alors à « déboiter » au préalable pour éviter cela ! Enfin, notons que le régulateur est forcément adaptatif, ce sera tout (atouts et désagréments) ou rien…
J’aurais découvert le dispositif Lane Assist qui maintient seul le véhicule dans la voie ! En pratique, le système impose des micro-corrections en continu, nous forçant un peu la main… Peut-être faut-il alors le laisser faire et lâcher le volant ?! Il fonctionne alors librement, et le volant tourne alors magiquement ! Seulement une alerte retentit quelques secondes plus tard pour vous ordonner de reprendre le volant (et heureusement…). La démonstration technologique est alors bluffante, preuve que le véhicule autonome est bientôt prêt, alors que le système actuel n’a pas encore une utilité extraordinaire. Mieux vaut alors préférer le plus classique avertisseur de franchissement de ligne par vibration.
Sur ces longs rubans autoroutiers, la voiture est confortable, silencieuse et souveraine, tandis que les 150 ch et 320 Nm de couple du moteur associés à la réactive boite DSG sont rassurants. En faible trafic, vous pourrez passer en mode Eco et bénéficier de la fonction « roue libre » (que nous avions découvert récemment chez BMW cette fois…) pour moins consommer.
Une fois sur petite route, nous passerons sur le mode Sport. Aussi, la direction sera raffermie (pas encore assez à notre goût…), l’accélérateur et la boite DSG seront plus réactifs, et la suspension pilotée DCC se raffermira également pour mieux contrôler le roulis. A noter que cette suspension pilotée analyse les conditions de roulage en permanence et se règle alors en fonction.
Dans ces conditions, la Golf Sportsvan se révèle agréable et performante même si le moteur délivre ses 150 ch avec plus de linéarité que de fougue (bien différent du TDI 184 de sa cousine Octavia RS précédemment essayée), surtout que la boite DSG exploite toujours les – trop – hauts régimes dans ce mode-là, et que la conduite manque tout de même d’un peu de piquant. Il faut alors se rappeler que nous sommes au volant d’un monospace ! La prestation est donc très honorable.
Vidéo de l’essai
Une voiture sans histoires, mais convaincante
Il s’agit sans doute d’une proposition applicable à l’essentiel de la gamme Volkswagen … Et alors ? Tout le monde constate l’excellente santé de la marque de Wolfsburg, preuve que cette recette fonctionne toujours à merveille.
Acheter un Golf Sportsvan sera alors la perspective d’adopter une voiture sobre mais élégante, d’un haut niveau de finition et de technologies, d’excellentes capacités d’accueil aux passagers et aux… bagages, mais encore d’un agrément de conduite honorable, notamment dans cette version diesel de pointe. Certes, nous trouverons plus chic, plus spacieux ou plus agréable à conduire chez la concurrence, mais Volkswagen nous signe un « package » très complet.
La version TDi 150 DSG Carat démarre à 33 990 €, quand notre modèle d’essai avec options était à 36 360 €, sans phares au xénon, GPS haut de gamme, sièges électriques, accès et démarrage mains-libres, ou encore toit ouvrant panoramique… Le tarif est donc un peu salé, rançon de la qualité allemande. Notre consommation moyenne pendant la semaine a été de 5,9 L/100km, un résultat honnête.
Espérons donc que cette Golf Sportsvan profite d’une carrière plus réussie que sa devancière. Elle sera alors la petite sœur dynamique d’un futur Touran qui grandira.