Le périphérique parisien est l’autoroute urbaine la plus empruntée d’Europe qui est embouteillée de 7 heures à 21 heures. Malgré ces bouchons ralentissant la circulation la majorité de la journée, la Préfecture de Police a annoncé le doublement du nombre de radars sur la ceinture périphérique, alors même que depuis l’implantation des radars automatiques en 2005 les statistiques d’accidents n’ont pas été améliorées sur cet axe où la circulation diminue.
Huit nouveaux radars de nouvelle génération pour fin juillet 2013
Actuellement, le boulevard périphérique parisien comporte huit radars automatiques flashant plusieurs centaines de fois par jour. Mais comme les rentrées d’argent sont en chute libre depuis quelques années (110 467 infractions en 2009, soit – 49 % par rapport à 2008), il fallait doubler le parc de cabines pour passer de 8 à 16 appareils destinés à distribuer des PV pour excès de vitesse.

Chaque porte ou presque du périphérique aura son radar en 2013
Ces nouveaux radars pour le 75 seront encore plus efficaces que leurs aïeux, car il seront capables de reconnaître leur cible pour déterminer s’il s’agit d’un véhicule léger ou d’un poids lourd pour sanctionner en conséquence. Par ailleurs, ces radars auto seront installés sur des portiques existants (ceux mis en place pour l’éco-taxe ?) afin d’identifier chaque voie. Cela permettra de distinguer sur une photo quel est le véhicule au-dessus de la limitation et ainsi améliorer encore une fois le taux de réussite lors d’un flash.
Alors on peut se demander comment la mairie de Paris ouvertement autophobe peut espérer gagner encore un peu plus sur le dos des automobilistes toujours coincés dans les files de voitures à défaut d’avoir mis un péage à l’entrée de la capitale ? Pour y arriver, il ne faut pas oublier que les conducteurs seront priés de rouler à 70 km/h au lieu de 80 km/h dès cet automne sur le périph’ qui fêtera ses 40 ans d’existence. Par ailleurs, lors des fameux pics de pollution, la vitesse limite sera abaissée (de 80 à 60 km/h et ensuite de 70 à 50 km/h) et les radars ajustés sur les nouvelles limitations temporaires. Un certain Christophe Najdovski (candidat Vert) voudrait même 50 km/h de nuit. La rentabilité de ces dispositif est donc prévue et assurée !
Des accidents toujours à la hausse alors que la trafic est en baisse
Ce que l’ensemble de la presse ne commente pas, ce sont bien les statistiques d’accidents du périphérique parisien. Bien que l’on peut lire que celles-ci sont dans le vert, en regardant les chiffres sur plus de dix ans, le constat est loin d’être glorieux.

Les 816 blessés ou tués de 2011 marquent une hausse de 35 % par rapport à 2004… année d’implantation du 1er radar automatique sur le BP ! (source : Bilan Sécurité Routière 2011)

Toutes les statistiques d’accidents sur le périphérique sont dans le rouge depuis l’apparition des cabines flasheuses en 2004. Les deux roues et plus particulièrement les scooters occupent un place croissante dans la répartition des accidents. Pourtant, rien n’est fait sur l’interfile, une voie réservée, … (source : Bilan Sécurité Routière 2011)
Et cela à mettre en comparaison avec un trafic en baisse de 7 % entre 2000 et 2009, tandis que paradoxalement la vitesse moyenne y diminue de 12,8 % sur la même période.


Source : bilan des déplacements 2009
La distribution de PV automatisée pour vitesse excessive (aux heures creuses ?) afin de lutter contre la mortalité routière n’est donc pas un prétexte pour ponctionner de l’argent ? Le problème n’est-il pas ailleurs (inattention, respect des distances de sécurité, clignotant, angles mort, revêtement, …) comme en témoignent ces chiffres ?
Adrien Sallé
Intéressé par l'automobile depuis mon plus jeune âge, je suis le fondateur du site Abcmoteur me permettant de continuer à faire vivre ma passion et à la partager avec vous. Ici, tout sujet peut être abordé, du moment qu'il soit en rapport avec la thématique : l'automobile !
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Ah oui : ce fameux « test » provisoire. Ils la sortent souvent et cela semble bien marcher !
L’automobiliste ou le 1er contribuable de France !
Le plus inquiétant, c’est que les masses s’en émeuvent par tous les moyens alors que personne ne veut véritablement aller manifester (que ce soit dans rue, sur les routes, ou technologiquement (même si sur celle-là j’ai de plus en plus de réserves)).
Ils gueulent mais se laissent quand même faire.
De plus, on voit les Zones 30 croître de manière exponentielle, alors qu’à la base, elles étaient présentes pour encadrer les écoles.
Sans compter les longues portions de routes en 3 voies sur lesquelles on a le temps de s’ennuyer à 90 KMH, et qui deviennent utiles autour de 120, voire 130 KMH.
Je suis bien d’accord avec vous, il y a peu de concrétisation dans tout cela…
Ces derniers temps, la situation a changé !
Sachez Mesdames et messieurs, que les chiffres sont faux et masqués en partie par des magiciens politique.
En effet, les effectifs de police ayant énormément baissé dans le service spécialisé du périphérique, les secours ne sont plus capable d’assurer la prise en charge de tous les accidents corporel et donc par conséquent, de nombreux accidents sont traités par d’autres services de police d’arrondissement. Leurs chiffres concernant les accidents n’étant pas pris en compte et donc délaissés, il y a forcément une forte diminution d’accident corporel, mortel et matériel.
Ainsi, plus on baisse le nombre de policiers intervenant et plus les chiffres baissent.
Tout va bien… vous avez aujourd’hui de grandes chances de traiter votre accident en toute solitude, sans l’intervention d’une police secours car indisponible.
En 2006, 4 à 5 véhicules de police spécialisés accident circulaient sur l’ouvrage contre seulement 3 en 2010 et 2011, 1 ou 2 en 2012 et à ce jour 1 police secours voir 2 si elle n’est pas déjà engagée sur une manifestation ou un déplacement de personnalité ou d’autorité voir une protection nids de poule.
Aussi les décès qui ont eu lieu à l’hôpital des suites d’un accident qui aurait eu lieu sur le périphérique ne sont pas pris en compte. Seul les décès constatés sur le périphérique sont comptabilisés. Ainsi, il y a de grandes chances que dans les chiffres qui font état du nombre de décès sur le periph soit pris en compte les personnes qui se jettent d’un pont.
Bref… pensez-vous qu’il nous ait encore possible au temps actuel des choses, de croire des personnes qui ont fait des études pour savoir comment manipuler des statistiques.
Pauv’ pays, pauv’ France, pauv’ ancêtres qui aimaient si fort leur pays.
Merci pour ces riches explications, c’est dingue qu’il ne reste plus qu’une seule voiture circulant sur l’ouvrage !
Il est également difficilement compréhensible que l’installation de radars entraîne une baisse des limitations de vitesse.
Sans parler des limitations de vitesse complètement aberrantes, du genre limitation à 20 km/h sur une route qui longe un cimetière (Pas d’intersection, école ou autres « facteurs de risque »).
Ah ils ne sont plus à une ou deux débilité près ! 20 km/h, sérieusement ?!
Ah oui, on avait presque oublié que les cabines étaient là temporairement… En fait, elles fêtent leur 10 ans cette année.
Salut Adrien !
Je faisais un p’tit saut sur ton blog, et je t’annonce que je vais préparer un nouvel article sur les radars et la persecution des automobilistes et je vais le faire gratiné, comme à mon habitude ! Je ferais un lien vers ton article.
Salut Cédric. 🙂
Merci à toi, préviens-moi et j’irai le lire avec plaisir. 😉
Et donc, partant des constats de l’auteur, la solution consisterait à ajouter des moyens de contrôle pour sanctionner non seulement la vitesse excessive mais également les autres infractions (non respect des distances de sécurité, changements de files intempestifs, conduite à risque etc.).
À mon humble avis, réduire la vitesse maxi est une bonne chose mais n’est pas suffisant.
Le problème, c’est que les limitations de vitesse sont abusivement basses et faites pour ne pas être respectées (parole d’un politique dont je ne me souviens plus le nom).
Ne faisons pas d’amalgame : le problème n’est pas la sanction de la vitesse en soi, on ne peut pas rouler à n’importe quelle vitesse sur route. Le problème, c’est de se focaliser uniquement sur la vitesse dans un unique but de rentabilité alors que rouler à 85 km/h n’est pas dangereux (avant la limitation était à 90 !).
Et oui, si la Sécurité Routière faisait son vrai travail de sanctionner les vrais comportements à risques précédemment cités (il suffit de se mettre sur un pont), les automobilistes fautifs se feraient arrêter pour leur infraction (plus d’impact qu’un courrier !) et avec une leçon de morale de l’agent ne fait jamais de mal.
Sauf que aujourd’hui, les policiers et gendarmes sont mobilisés pour être assis toute une journée dans leurs voitures radar mobile mobile à voir défiler sur leur écran les conducteurs en excès de vitesse qui ne ralentiront pas d’un pouce puisqu’ils ne se feront ni surprendre par le flash, ni arrêter par les bleus.
La priorité est ailleurs……