C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
Dans la gamme 911, le turbo était une exception. Au point que les versions dotées de cet élément technique se nommaient… Turbo. Mais les temps changent au grand dam de certains puristes. Dans quelques années, l’exception sera… l’atmosphérique ! La conversion au suralimenté débute avec les Carrera, qui inaugurent pour l’occasion les changements esthétiques de la 991.
« 991 II »
La 911 qui voit son look évoluer, même légèrement, cela reste un événement. On se dit que la 991 n’en avait vraiment pas besoin, mais il faut toujours créer de la nouveauté dans la gamme de la plus célèbre des sportives européennes. C’est donc reparti pour un tour, puisque toutes les versions seront « reliftées » au cours des prochains mois voire années… avant l’arrivée d’une toute nouvelle génération.
Il reste tout de même aisé de faire la distinction entre ancienne et nouvelle 991. Tout d’abord au niveau de la face avant, le bouclier a été entièrement redessiné. Surtout, les optiques adoptent la nouvelle signature lumineuse de Porsche, à quatre points. A l’arrière, il y a de nouveaux feux et un bouclier inédit, avec des sorties d’air sur les côtés. Mais l’élément qui attire l’œil est la grille d’aération, à l’inspiration très rétro.
Nouveaux équipements
A l’intérieur, il y a deux nouveautés, qui correspondent à deux améliorations techniques. La première concerne l’écran tactile 7 pouces pour le nouveau système d’info-divertissement, qui peut se commander à la voix et est compatible avec le dispositif Apple Car Play. Les téléphones se connectent via Wifi et le GPS affiche les vues du ciel ou de la rue de Google.
La seconde nouveauté est au niveau du volant. Redessiné, il intègre dès la version Carrera un sélecteur de mode de conduite. Quatre niveaux de réglages sont proposés : Normal, Sport, Sport Plus ou Individuel. Sur les versions à boîte double embrayage PDK, un mode supplémentaire permet de profiter au mieux pendant 20 secondes des capacités de la boîte et du moteur. Parfait pour un dépassement éclair.
+ 20 ch, + 60 Nm
Venons-en donc au plus important, le moteur ! Si les Carrera restent fidèles à l’incontournable flat-six, celui-ci s’est donc converti au bi-turbo. La cylindrée n’est plus que de 3.0 mais les puissances grimpent de 20 ch. La Carrera affiche désormais 370 ch, la S 420 ch. Le couple est en hausse de 60 Nm, à respectivement 450 et 500 Nm.
Les performances sont logiquement gagnantes. Les vitesses maxi sont de 295 et 308 km/h (des progrès de 6 et 4 km/h). Sur les modèles dotées de la PDK et du Sport Chrono Package, le 0 à 100 km/h est réalisé en 4,2 et 3,9 secondes (deux dixièmes de gagnés). Et tout ceci se ferait avec des consommations en baisse, l’intérêt principal du downsizing. Elles baissent jusqu’à 12 %. Nouveauté technique intéressante sur la S : la possibilité d’avoir en option les roues arrière directrices.
La plastique de la 991 est splendide, sculpturale, aboutie, elle est parvenue comme aucune autre 911 auparavant à concilier modernité, sportivité et filiation génétique. Le cockpit est à l’avenant, sobre, qualitatif et confortable, tout cela est très efficace et n’a pas son pareil dans la production automobile, c’est une auto d’ingénieur faite pour rouler tous les jours dans toutes les conditions sous toutes les latitudes, de la ville à la campagne, en passant par la montagne, les autoroutes et si besoin les circuits. De mon point de vue, qui vous l’aurez compris ne peut donc être parfaitement objectif, aucune autre même parmi les plus prestigieuses ne lui arrive au niveau des bas de caisses. J’ai pu l’admirer sous tous les angles, toutes les teintes et toutes les coutures allant jusqu’à me prosterner devant elle à Zuffenhausen, j’ai pu la piloter à Prenois, la torturer aux limites du point de corde et taper dans ses freins comme un malade. A son volant tous tes sens sont soudains exacerbés, la poussée est pleine, phénoménale et la bande son jouissive, cette bagnole est un véritable mythe vivant, une légende d’avance, comment ne pas être dithyrambique à son égard… Respect.
En coupé ou en cabrio elles sont absolument toutes à croquer mais je vous le confie bien volontiers, ma carrosserie préférée est la Targa modèle 4S, croupe élargie traction intégrale et crâne au vent, rhâââ… Oups.
Et la 991.2 ne lui porte nulle ombre, mieux elle la sublime, comme si cela était encore possible…
Me reste maintenant à trouver une selle pour ressentir et apprécier le souffle du biturbo greffé sur le nouveau flat 6 3,0 litres en PAF sur le postérieur, comment se comportent les roues arrières directrices, le nouveau PASM et comment sont gérés les « lags » inhérents aux moulins shootés aux gaz d’échappement, moi qui affectionne plutôt les mécanismes horloger de précision, vierges de toute intervention électronique…
Ceci est donc un appel… du pied droit (smiley).
Pour ma part, j’ai pu uniquement conduire quelques instants le dernier Boxster S. Ce fût une très belle expérience, un toucher de route parfait avec une direction au top. J’imagine que le plaisir en 911 doit être encore plus intense !
Il est bon de préciser qu’il y a 911 et 911.
Depuis feu la 993, les Carreras à refroidissement liquide se sont singulièrement embourgeoisées. C’est cela que décriaient les puristes à la naissance de la 996 à la fin des 90’, d’une bête de course pure souche à dompter à chaque instant, on passait à un cruiser de Highways, rappelons-nous que Porsche qui faisait à l’époque de l’œil au marché ricain avait stoppé la production de la 928 (V8). La 997 et récemment la 991 ont elles tenté de rectifier le tir en cherchant à concilier le meilleur des deux mondes, celui du confort et de la sportivité. Le compromis trouvé lui permet aujourd’hui d’être à l’aise partout où il y a une bande de bitume. C’est pour cela que je prétends qu’elle est pleinement aboutie. Mais cela ne lui donne pas l’exclusivité du plaisir sur toutes les routes, et tout me porte à croire qu’une Boxster S type 981 est plus jouissive sur les lacets d’un col Corse et sur le tourniquet de Budapest.
Pour cela il y a les modèles dont les initiales commencent par GT.
Ce qui m’étonne le plus, c’est la capacité des designers Porsche d’améliorer encore l’esthétique de la 911.Certes il y a eu des expériences un peu moins heureuses mais jamais de râtés complets. C’est bien sûr affaire de goût mais là, l’avant est réussi.
Pour le passage au turbo, c’est un bon moyen de faire taire les grünen en diminuant les émissions et la consommation.
lorsque la nissan gtr est arrivée avec son double turbo ! houlala l’avalanche de critiques des porschistes ! solutions de facilités , manque de piment , il lui manquait tout au final . quelques années plus tard le temps a donné raison à nissan .
La question est de savoir si on préfère être au volant d’une GT-R ou bien d’une 911 dépourvue de turbo ?
la question ne se pose plus de toutes façons !! il faudra faire avec n’en déplaise à certains . lorsque le moteur à air est passé à eau !! bronca générale et depuis .. tout est rentré dans l’ordre . je roule en gtr et depuis toujours j’ai soigneusement évité les modes .. et les poncifs ! jamais je ne serai tenté par un modèle porsche ( excellent produit du reste ) .
Oui bien sûr on s’adaptera à tout ou presque, mais ce qui me chagrine réellement est le fait que tous les moteurs atmo sont en train de disparaître…