En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Actuellement, les constructeurs nous aident à trouver des petits jeux de mots pour nos titres avec le nom de leurs véhicules. Ainsi, après la Toyota S-FR, voici la Mercedes GLS ! Mais bien sûr, rien à voir avec la société spécialisée dans la livraison de colis.
La Classe S SUV
Il s’agit du nouveau nom du GL, qui est une version allongée du ML. Comme ce dernier, devenu GLE, le GL change de patronyme à l’occasion de son restylage, Mercedes souhaitant simplifier sa gamme. Ainsi, tous ses SUV (sauf l’inclassable G) ont désormais un nom qui commence par GL auquel on ajoute la lettre de la berline correspondante. Le GLS est donc la Classe S SUV.
Si niveau raffinement et débauche technologique, on est loin de la limousine, côté gabarit, le compte y est avec une longueur de 5,13 m, une largeur de 1,93 m et une hauteur de 1,85 m ! Un pachyderme sur roues plus conçu pour les lignes droites américaines que les départementales françaises.
Nouveau visage
Le lifting est important au niveau de la face avant. Toute la proue change, avec des optiques plus arrondies, une calandre dont les baguettes englobent le logo ou encore un élément chromé dans le bouclier.
A l’arrière, les changements sont nettement plus discrets ! Les plus observateurs remarqueront l’habillage des feux modifié. Comme sur le reste de la gamme Mercedes, un pack AMG est disponible, avec des boucliers plus sportifs, des jantes de 21 pouces ou encore des marchepieds latéraux.
Jusqu’à 585 ch
A bord, la plus grande modification est visible en haut de la console centrale. Un nouvel écran 8 pouces fait son apparition, avec un look imitant une tablette. Mais il n’est pas tactile. Il se commande via une molette et un pavé qui, lui, est tactile. Le volant est inédit tandis que les compteurs ont été redessinés. Avec ses dimensions généreuses, le GLS embarque sans souci sept personnes et le volume du coffre varie de 680 à 2.300 litres.
La gamme de motorisations comporte toujours quatre offres. Le diesel ne bouge pas, avec 258 ch (GLS 350 d). L’entrée de gamme essence (GLS 400) conserve un V6 de 333 ch. La version 500 voit son V8 gagner 20 ch, à 455 ch. Enfin, la variante sportive 63 AMG grimpe de 557 à 585 ch . Le couple de 760 Nm est disponible dès 1.750 tr/min. Tous les modèles ont une boîte automatique à 9 rapports, sauf l’AMG qui reçoit une 7 rapports.
Les livraisons débuteront en mars 2016.
Dans notre charmant pays que l’on dit de cocagne, on se complait volontiers à taper sur ces gros « quatre-quatre », mastodontes de la route, pachydermes des beaux quartiers, qui sont la chasse gardée, ad-panem d’industriels d’outre-Rhin, d’outre-Manche, voire par-delà les océans et qu’il est convenant de qualifier de vils maux tels que lourds, gloutons, arrogants, inutiles et donc finalement ridicules aux yeux des masses frugales qui se contentent de moins et se déplacent à pieds, à vélos, à scooters, à motos ou en voitures de gabarits usuels quand elles n’usent et n’abusent pas des abondants et si réjouissants omnibus et de leurs rejetons « in communi » arpentant d’autres chemins ferreux…
Mis à part le Yuppie et le Bobo qui se meuvent aux allures de notables dans ces palaces blindés aux portières hautaines montées sur marchepieds et aux vitres aveuglées, que le citadin et le banlieusard frustrés et murés dans leurs certitudes quotidiennes se rassurent, il existe encore in Gallia, des espaces naturels, des milieux sauvages, voir hostiles où quelques rares de leurs congénères homo-sapiens descendants en droite ligne de Vercingétorix, tentent d’y survivre, livrés à eux-mêmes en manque, parfois en souffrance de l’absence du moindre dispositif collectif de déplacement n’en déplaise aux édiles et autres éructeurs publics tentant vainement de justifier leurs choix…
Pour ces tribus errantes, pour ces résidus de civilisation non encore muséifiés, pour cette frange de gaulois mal dégrossis dont je suis et bien qu’arborant fièrement leur petit carnet rose à points au revers de la boutonnière, la charrette à bras moderne, l’outil idéal, si tant est qu’il leur en est bien-sûr accessible, si la livre or de la bourse en toile de jute de ces manants est suffisamment contre-pesante pour le marchand, le fidèle compagnon de route sera dans l’absolu ce type d’engin mécanisé et probablement mazouté, ou l’une de ses variantes, tous nés et faits pour un monde agricole aux fins de répondre et rendre de multiples tâches à ses utilisateurs, prolongateurs de la force humaine et qui ont depuis fort longtemps évolués pour leur offrir quelques plus dont notamment un confort ouaté et leur permettre, de temps à autres, de franchir dignement les remparts de la cité pour y brader leurs cagettes pleines de navets et de poireaux, boire et guincher dans une auberge de basse rue en reluquant les formes généreuses des filles de petite vertu qui s’y trémoussent, et occasionnellement, par nécessité et concession contemporaine, d’ouvrir la porte d’une agence de revendeurs de tracteurs carrossés à l’étoile à trois branches cerclée pour y déverser d’un geste vif leur bas de laine sonnant et trébuchant sur le comptoir calibré du gestionnaire en cravate éberlué, tout en lui montrant du doigt de la main restée libre l’objet de leur désir trônant ci in-vitro dans le showroom, ce avant même que le vendeur n’ait pu esquisser quelconque rictus, ouvrir son claquoir à poncifs, son catalogue d’options interminables ni même sa feuille à souches auto-copiantes à l’entête de l’organisme de crédit partenaire grâce auquel il eût escompté améliorer encore un peu de son modeste profit…
Que ceux qui dénoncent ces moissonneuses-batteuses sur roues alambiquées de canapés dignes d’un lounge d’hôtel à cinq étoiles, et qui portent matins, midis et soirs leurs fourchettes à la bouche, tournent préalablement leur organe buccale fibreux à idiomes suffisamment de fois à l’intérieur de leur bouche avant de conclure d’un jugement hâtif et dédaigneux envers ceux qui se déplacent à bord de cet attelage de chevaux de traits surélevés, hypertrophiés et au regard opacifiés, qui sont accessoirement et parfois utiles à ces derniers pour porter quelques menues denrées consommables, dans les arrières cours des échoppes, d’ailleurs le plus souvent hypertrophiées elles-mêmes, que fréquentent les premiers.
Ne crachons pas dans la soupe, l’habit ne faisant pas toujours le moine, la diversité existe et tout le monde n’a pas le luxe de choisir en priorité son automobile pour revendiquer à travers elle, le reflet social que celle-ci est censée encore représenter.
Et je n’illustrerai pas mon plaidoyer pour la diver-cité par le contre-exemple de preux communiquant le Pape François qui, en délaissant sa relique de classe G maquillée en chaise à porteur rehaussée et translucide, tente aujourd’hui de désacraliser sa fonction et descendre de son piédestal pour se rapprocher de ses ouailles pécheresses en roulant dans une modeste 500L de série même pas pfizerisée…
Tu blasphèmes, pauvre brebis égarée sur le bord du chemin.
Mais le Seigneur est miséricordieux, il sait pardonner;
Pour ta peine 2 pater, 3 ave tu feras et abcmoteurs tu liras.
Amen
François
miserando atque eligendo