C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
En 2013, Abcmoteur avait pu tester pendant quelques jours le Volkswagen Scirocco R sur route. Entre temps, celui-ci est passé par la case restylage, ce qui lui apporte un petit lot de nouveautés tant esthétiques, que techniques.
Cette fois-ci, direction la piste, et plus précisément le circuit de Juvincourt, pour essayer de manière plus sportive la nouvelle version du coupé allemand !
Le Scirocco R muscle encore davantage son caractère
Avant de parler de la conduite, attardons-nous sur les modifications visibles qui sont engendrées par ce lifting.
A l’avant, le changement le plus marquant concerne le bouclier. Celui-ci passe d’une forme en « V » pour un « V » inversé plus agressif et il reçoit aux extrémités des barrettes horizontales qui viennent comme mordre la carrosserie à l’image de la Golf GTI (voir notre essai). Le dessin intérieur des optiques (des projecteurs bi-xénon directionnels avec feux de jour à LED) a également été changé, ce qui donne à l’auto un regard plus dans l’air du temps.
De profil, le Scirocco R restylé dans cette teinte « Rising Blue » conserve la même allure robuste et imposante avec des hanches bien prononcées. De nouvelles jantes 18 pouces « Cadiz » font leur apparition.
Le Scirocco R mesure 4,24 m de long et voit son assiette abaissée de 15 mm par rapport aux autres versions moins sportives
Enfin, en ce qui concerne la poupe, le résultat donne toujours selon moi l’impression que l’auto aurait pris un peu trop d’embonpoint. Alors certes, ce coup de pinceau ajoute des traits tirés plus dynamiques, mais cet apport se voit un peu effacé avec l’ajout d’extracteurs d’air factices derrière les roues qui alourdissent l’ensemble.
Cela étant, le Volkswagen Scirocco R a le mérite de faire tourner les têtes, son physique musclé ne le fait pas passer inaperçu !
Coup de jeune à l’intérieur !
Une fois à l’intérieur, on est un peu surpris de découvrir une présentation qui semble datée. Il faut dire que la génération actuelle du Scirocco est quand même apparue en 2008 et que c’est la base de la Golf V qui est utilisée !
Volkswagen propose une panoplie d’aides à la conduite : détecteur de fatigue, fonction anti-éblouissement « Light Assist » (+ 162 €), alerte de perte de pression, aide au stationnement AV/AR « Park Pilot », témoin d’usure des plaquettes, …
Malgré cela, le coupé pioche quelques éléments à la dernière Golf GTI pour dissimuler son âge. Le volant à méplat et quelques boutons de la console centrale lui sont repris. Le nouveau tableau de bord possédant des compteurs enchâssés dans des fûts, ainsi que les deux manomètres et le chronomètre placés au centre amènent un vent de fraîcheur.
L’ambiance sportive est bien au rendez-vous avec ces sièges enveloppants en cuir noir offrant un bon maintien. Si la qualité de finition est bonne, on aurait aimé un habitacle un peu moins sombre.
Les deux places arrière sont maintenant plus habitables grâce au restylage. Des personnes jusqu’à 1,80 m peuvent s’installer et voyager sans souci
Le coffre est suffisamment vaste avec 312 l de contenance et gagne en praticité grâce au badge « VW » qu’il suffit de presser pour ouvrir le hayon. Auparavant, il fallait utiliser un bouton peu pratique situé dans la portière conducteur
280 ch pour les seules roues avant ?
Après ce tour du propriétaire, passons aux choses sérieuses ! Je mets donc le contact, non plus en tournant la clef, mais en appuyant sur un bouton venant maladroitement prendre la place de l’ancienne serrure datant d’avant le restylage. Un bruit sourd résonne dans l’habitacle, ouf le 2,0 l TSI du Scirocco R n’a pas changé ses habitudes vocales ! Je positionne la boîte à double embrayage DSG (à 6 rapports) sur « S » pour avoir les passages de rapport les plus rapides, la suspension pilotée (+ 1 065 €) sur mode le plus ferme et c’est parti !
Ce 2.0 TSI a une sonorité profonde et grave qui est valorisante. En plus de cela, il en profite pour passer de 265 à 280 ch tout en consommant très légèrement moins (- 0,1 l à 7,9 l/100 km)
La boîte DSG6 (BVM6 de série) est encore largement recommandable, mais pas aussi aboutie qu’une S tronic 7 vue sur le dernier Audi TT (voir notre essai)
Dès les premiers mètres, ce quatre-cylindres suralimenté qui a pris 15 ch à l’occasion de cette mise à jour fait preuve d’une bonne volonté, les 350 Nm de couple (de 2 500 à 5 000 tr/min) répondent bien présents. La puissance passe étonnamment bien sur le train avant – c’est une simple traction malgré son badge « R » ! –, tandis que l’on pourrait rouler dans une plage limitée de 3 000 à 5 000 tr/min tellement le couple est généreux. D’ailleurs, même si le 0 à 100 km/h est rapidement expédié (5,5 s en DSG, 5,7 s en BVM6) grâce aux 280 ch (à 6 000 tr/min, régime maxi à 6 500 tr/min), on aimerait disposer d’une mécanique un peu moins linéaire.
A côté de cela, la Volkswagen révèle un châssis collant bien à la piste, et ce, malgré la prise en appui d’une longue courbe en dévers extérieur et se refermant à la fin. A 150 km/h, le Scirocco R met à forte contribution sa suspension, mais s’il décroche, il ne le fera que progressivement. De quoi voir venir ! Pareillement, sur une grande ligne droite d’un kilomètre, le coupé demeure stable et le freinage est suffisamment puissant afin de casser efficacement la vitesse après avoir atteint 220, voire même 240 km/h (vitesse maximum limitée électroniquement à 250 km/h).
Le circuit de Juvincourt, qui est d’abord un centre d’essais utilisé par Bosch, est un tracé très rapide. La majorité des virages se passent autour des 90 km/h et certaines courbes à près de 160 km/h
Les gros pneus en 235/40 R18 assurent une bonne stabilité à haute vitesse et facilitent le travail des disques ventilés de 345 mm pincés par des étriers flottants mono piston (à l’avant)
Enfin, dans les parties plus sinueuses, l’Allemande se montre un peu moins à l’aise. Elle ne dispose pas de l’aisance d’une Golf GTI pour sauter d’un virage à un autre et elle prend plus de roulis. Pourtant son poids est relativement similaire (poids à vide : 1 375 kg, contre 1 351 kg pour la Golf GTI). Néanmoins, la plateforme commence à se faire vieillissante, en dépit d’une rigidité accrue pour le restylage.
Le différentiel autobloquant électronique (XDS) permet de retrouver du grip alors qu’une roue tourne plus vite qu’une autre et limiter le sous-virage
Vidéo de l’essai sur circuit
Embarquez avec nous pour un tour à haute vitesse sur le circuit de Juvincourt, Mathias de Blog-Moteur est au volant !
A qui s’adresse le Scirocco R ?
Pas en priorité aux pistards qui iront voir du côté de la Renault Megane RS (32 350 € / 265 ch / voir notre essai), mais à ceux étant à la recherche d’un coupé disposant d’un couple moteur abondant et au style fort, tout en restant polyvalent en terme de confort et d’habitabilité.
Cependant, lors de l’achat (41 600 € en DSG6, hors options), il sera difficile de ne pas lorgner sur des rivales du groupe Volkswagen : à savoir la Golf R (44 030 € / 300 ch) pas beaucoup plus chère et autrement plus performante ou bien la Seat Leon Cupra (34 965 € / 280 ch) nettement moins chère qui est aussi efficace que la Française citée ci-dessus !
Fiche technique Volkswagen Scirocco R 2.0 TSI 280 ch DSG6
Informations générales |
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Commercialisation | 2014 |
Pays | Allemagne |
Carburant/énergie | essence |
Prix du neuf | 41 600 € |
Mécanique | |
Cylindrée | quatre-cylindres 2,0 l turbo |
Puissance | 280 ch à 6 000 tours/min |
Couple | 350 Nm de 2 500 à 5 000 tours/min |
Transmission | avant (traction) |
Performances | |
Vitesse max | bridée électroniquement à 250 km/h |
0 à 100 km/h | 5,5 s |
Consommation | cycle mixte : 7,9 l aux 100 km |
Rejets de CO2 | 185 g/km |
Poids et mesures | |
Poids à vide | 1 375 kg |
Dimensions | L : 4,24 m / l : 1,82 m / h : 1,39 m |
Réservoir | 55 litres |
Volume de coffre | 312 à 1 006 litres |
Pneumatique AV/AR | 235/40 R18 – 235/40 R18 |