En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Le patronyme “Scirocco” est une histoire qui débute en 1974 lorsque Volkswagen dévoile le Scirocco I sur la base d’une Golf I, mais avec une carrosserie à l’allure plus sportive. Un Scirocco II est sorti en 1981, puis ce modèle fut arrêté en 1989 sur le marché français (contre deux ans plus tard en Allemagne) après une belle carrière pendant laquelle près de 800 000 exemplaires furent produits et des pilotes en décousirent avec le bitume comme le fit Thierry le Bras en groupe 2.
En 2009, VW présente la troisième génération du coupé en reprenant, cette fois-ci, les caractéristiques de la Golf VI. A la fin de la même année, c’est une version R qui est commercialisée. Cette dernière est une simple transmission avant et elle développe 265 chevaux en reprenant le moteur de la Golf VI GTI, à savoir le 2,0 litres TSI essence. Essai du bolide germanique !
Un design ravageur
Comment ne pas le remarquer ? Dans ce bleu électrique, ce Scirocco R est splendide !
Cet angle de vue montre bien que sans artifices stylistiques, on peut donner du “poids” à une auto comme en témoigne ce Scirocco bien assis sur ses quatre roues
L’éclairage bi-xénon bleuté est de toute beauté… et les optiques directionnels sont très pratiques pour éclairer sur les côtés
De profil, la ligne est belle, un peu lourde tout de même, et ce ne sont pas les jantes qui participeront à la tendance inverse…
La poupe. Il s’agit de la partie la plus massive du Scirocco avec cet élargissement au niveau des feux et encore plus dans cette version R avec cette double sortie d’échappement ovale séparée. On aurait aimé un dessin un peu plus sportif et moins arrondi
L’aileron est comme le reste de voiture épais et musclé, il s’intègre bien au-dessus de la lunette arrière
Les étriers de frein noirs sont siglés du “R” et viennent mordre deux disques ventilés à l’avant de 345 mm et deux disques pleins de 310 mm à l’arrière. Attention aux bâtons de la jantes qui sont fortement exposés aux trottoirs
Noirs également, les rétroviseurs reçoivent un joli coup de crayon. C’assez rare aujourd’hui avec les normes imposées aux constructeurs afin de garantir une bonne visibilité. Détail agréable : lorsque l’on passe la marche arrière, ils s’orientent vers le sol pour faciliter les manœuvres
L’ensemble des lignes restent assez discrètes et ne donnent pas dans la surenchère, mais avec une telle teinte, de telles dimensions (4,26 m de long, 1,81 m de large et 1,40 m de haut) et les accessoires de la version R (boucliers spécifiques plus agressifs, jantes 19 pouces, double sortie d’échappement ovales séparées, …) cela se remarque, en impose et attire le regard des jeunes en particulier !
Un habitacle trop peu sportif
Une fois que l’on prend place dans le Scirocco R, c’est un peu la déception pour l’amateur de sportives qui recherche un modèle typé sport pas uniquement dans le look extérieur. En effet, la qualité de finition est au rendez-vous comme nous y a habitué Volkswagen, mais hormis quelques éléments comme le volant à fond plat, le pédalier alu et les sièges semi-baquets, on se demande si l’on est assis dans la plus puissante des Scirocco ? Seule la case des options pourra changer la donne (sièges Baquet Racing “San Remo”, sellerie cuir, …).
L’habitacle du VW Scirocco R qui provient de la Golf que l’on peut facilement reconnaître. La matériaux sont de qualité, mais l’ambiance sportive de la carrosserie n’est malheureusement pas retransmise ici
Même reproche au tableau de bord qui reçoit uniquement des aiguilles spécifiques bleues pour caractériser cette version la plus gonflée en testostérones
Pour des sièges arrière, le dessin est attrayant pour le coup ! Les appuis-tête creusés sont un bon point pour la visibilité arrière et les places sont suffisamment larges pour permettre à des adultes d’être bien assis
Mal vu : pour (entr)ouvrir le coffre, il faudra utiliser cette commande sur la portière du conducteur ou un bouton sur la clef
Le volume de coffre est honnête : il varie de 312 à 1 006 litres avec les banquettes rabaissées. Pas mal ! Seule la hauteur du seuil de chargement est trop haute pour des objets lourds
Sous le capot on peut découvrir le moteur essence. On regrette que Volkswagen laisse une simple tige en métal pour tenir le capot, un vérin hydraulique aurait été bienvenu
Toutefois, le coupé se rattrape sur un point relativement important : l’habitabilité. Avec ses quatre places, il offre deux assises arrière (rabattables) qui sont habitables et se réservent pas uniquement aux enfants. Il s’agit certainement d’un atout, même sur ce segment, qui permet rendre l’auto plus polyvalente. Là où l’on peut encore faire un petit reproche au Scirocco R, c’est le fait qu’il ne propose pas de port USB (option “Adaptateur ipod” à 45 €), mais une simple prise allume cigare.
Sur la route
Une fois le moteur démarré, un son sourd et assez discret envahit l’habitacle pour aller chatouiller nos oreilles… il n’en faut pas plus pour enfoncer vigoureusement la pédale de droite ! Mais avant de partir sur les chapeaux de roues, il faut prendre en main l’engin qui propose 265 chevaux sur ses seules roues avant…
Quelques enchaînements de virages sur un chaussée mouillée que le soleil tente de sécher par 14° avec 265 ch et 350 Nm dès 2 500 tours/min ? Même pas peur !
Ouvrir en grand ? Oui, mais une fois la voiture lancée, car le passage des 265 ch sur du bitume après une averse ne se passe pas sans quelques petits patinages même si l’électronique tempère un peu. Une bonne façon d’apprivoiser la pédale d’accélérateur plutôt sensible face à ce 2,0 l TSI très, très réactif à tous les régimes grâce à son compresseur et son turbo qui lui sont greffés
Dans les courbes le châssis effectue bien son travail, aucun mouvement parasite se fait sentir, le Scirocco R accroche
C’est sur le moteur de la Golf VI GTI qu’a été réalisé ce bloc 2,0 l TSI (à compresseur et turbo). Et très vite, on s’aperçoit que c’est un monstre de performances ! Jamais creux (mis à part en mode D sur la boîte DSG qui passe la 6ème, qui est le dernier rapport, à 60 – 65 kmh/ !), il répond au taquet sans aucune latence due à compression, c’est époustouflant !
Depuis le poste de conduite, on peut prendre ces petits virages de départementale avec un bon rythme d’entrée. Ce qui est appréciable, c’est que la direction n’est pas sur-assistée, c’est juste ce qu’il faut pour avoir un bon ressenti
En usage urbain, le Scirocco R se manie facilement grâce à son bon rayon de braquage (11 m) et ses formes de carrosserie ne gênent pas à la visibilité malgré ce que l’on pourrait croire. En cas de besoin, un radar de recul aidera aux manœuvres. On notera simplement que le travail sur l’échappement ne se marie pas très bien avec la boîte DSG à vitesse stabilisée. Le régime moteur est alors en-dessous de 1 700 tours/min et cela gronde un peu trop au point de devenir légèrement assourdissant. C’est malheureusement pénible à la longue bien que l’on finit par s’y habituer.
En ligne droite, sur sol sec, on peut mettre pied au plancher sans trop patiner pour se retrouver immédiatement collé au siège ! Jouissif !
Toujours à allure normale et désormais sur départementale, la vivacité et la précision de la direction sont un régal. Les dépassements se font en un éclair (0 à 100 km/h en 5,8 s avec la boîte auto), tandis que les prises de virages se font sans difficulté. Sur autoroute, la Volkswagen s’y plait bien grâce à une boîte bien étagée, une bonne insonorisation et des suspensions pas trop raides à cette allure. La position de conduite est bonne et la taille importante de la pédale d’accélérateur sur laquelle on peut entièrement reposer le pied est un plus en terme de confort qui se ressent sur les longs trajets.
En attaque, la consommation grimpe autour des 18 litres sur des petits virages. En espaçant un peu les accélérations, on tombe à 14 litres. En usage normal avec un mixte de ville et de départementales ainsi que de bouchons pour une durée totale de 18 min, il est possible de passer en-dessous de la barre des 9 litres, ce qui est un bon résultat au regard de la cavalerie présente
Enfin, en usage plus sportif, le Scirocco R démontre toute son efficacité. Mode S enclenché, on utilise les palettes (malheureusement trop petites) et c’est le début d’un jeu où seul les radars et la consommation de carburant calmeront votre ardeur tant ce moteur turbo est addictif ! Avec du répondant un permanence, une détonation émanent de l’échappement à chaque passage de rapport, des crépitements à la décélération, on prend beaucoup de plaisir ! Et comme le châssis suit très bien lors de virages appuyés, on repousse toujours un peu plus les limites de la voiture qui se montre joueuse et prévenante en cas de décrochage.
En bref…
Les plus | Les moins | ||
– Ligne massive à couper le souffle ! – Un moteur qui marche du tonnerre ! – Un coupé sportif efficace et largement vivable au quotidien – Une sonorité travaillée… |
– … qui finit par décevoir – Poussée linéaire du moteur grévant les sensations – L’ouverture du coffre peu pratique – Un prix du neuf un peu élevé |
Conclusion
Ce qu’il faut retenir ? C’est que, même si cela reste du domaine du subjectif, la ligne du coupé Volkswagen est plus que réussie dans cette version R ! A la fois agressive, massive et impressionnante, elle manque pas d’allure et les passants ne la croisent pas sans la remarquer dans cette livrée bleu Rising métallisé… Par ailleurs, en termes de performances moteur aucun reproche ne peut être formulé tant les chiffres sont bons pour les caractéristiques inscrites sur le papier. Aussi, il a l’avantage d’avoir un habitacle pas trop étriqué et son comportement routier permet à “tous” de titiller la bête sans de grandes notions de pilotage.
Pour les plus exigeants en matière de conduite sportive, l’intervention de l’électronique qui n’est pas complètement désactivable les frustrera assez rapidement tout comme le caractère moteur trop linéaire. Enfin, même si pour ce genre d’auto c’est plutôt le coeur que la raison qui obtient le dernier mot, face à la Renault Megane RS (265 ch – 30 750 €) bien moins chère au châssis très efficace et à la BMW M135i (320 ch – 44 850 €) plus virile, puissante, mais aussi plus onéreuse, il faudra faire un choix avec le Scirocco R cédé contre 39 560 € en boîte auto.
A suivre, la vidéo de l’essai !
un peu trop de HDR quand même sur ces photos, c’est dommage.. (mais le bleu reste quand même magnifique en vrai)
Oui, je vous l’accorde, j’ai amélioré ce point depuis cet essai. Merci pour votre retour et je confirme que le bleu est très joli. 🙂
A corriger sur la photo de la jante :
Jantes en 19 montées en… 18 !
Exact, j’ai corrigé. 🙂
Merci chef des essais Abcmoteur. 😉