En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Il y a une nouvelle flambée des prix à la pompe. Pour quelle raison ? Est-ce la faute aux taxes ? Le gouvernement va-t-il réagir ? Abcmoteur vous dit tout.
Vous l’avez constaté : les prix des carburants grimpent depuis plusieurs semaines. Plus précisément, les tarifs dans les stations augmentent depuis le Nouvel An. Au pointage du 4 janvier, le gazole coûtait en moyenne dans l’Hexagone 1,3760 € tandis que le sans-plomb 95 E10 était à 1,3813 €. Au 3 mai, le gazole était à 1,4778 €, le SP 95 E10 à 1,5575 €. Soit des progressions en quatre mois de 10 et 17 centimes par litre !
Pourquoi les prix augmentent ?
C’est la faute au pétrole. En début d’année, le baril de Brent coûtait un peu moins de 45 €. Depuis, il augmente de manière régulière. Début mai, il était à plus de 63 €. Cette hausse s’explique notamment par des accords entre les principaux pays exportateurs de pétrole, décidés à réduire la production pour faire augmenter les prix. Il y a aussi les événements géopolitiques : sanctions américaines contre l’Iran, crise au Venezuela, tensions entre la Chine et les Etats-Unis…
Les prix évoluent aussi en fonction de la demande sur la planète. La plus forte augmentation du sans-plomb par rapport au gazole s’explique par une demande plus importante de ce type de carburant aux Etats-Unis à l’arrivée des beaux jours, qui incitent à prendre le volant.
Les tarifs sont-ils à des niveaux records ?
Pour le sans-plomb 95 E10, c’est un niveau record depuis le début des relevés pour ce carburant, en 2013. Le sans-plomb 95 classique était à 1,5802 € le 3 mai. Il faut remonter à avril 2013 pour trouver un prix plus cher. Pour le 95, on est toutefois encore loin du niveau le plus haut : c’était en avril 2012 à 1,66 €. En ce qui concerne le gazole, le record historique date d’octobre 2018, avec un prix moyen supérieur à 1,53 €.
Le gouvernement va-t-il faire un geste ?
La crise des gilets jaunes a commencé par une contestation face à l’envolée des prix des carburants. La situation pourrait bien redevenir explosive, car les prix ont retrouvé les pics constatés en 2018. Pour calmer la colère, le gouvernement avait d’abord annulé la hausse des taxes prévue pour 2019. Emmanuel Macron avait aussi évoqué l’idée d’une taxe carbone flottante, qui baisserait un peu lorsque les prix du pétrole s’envoleraient. Mais François de Rugy, ministre de l’Ecologie, a annoncé il y a quelques jours que l’idée de cette taxe avait été abandonnée ! C’est donc clair, pour l’instant, le gouvernement ne compte pas faire de geste.
Peut-être qu’il estime que c’est trop tôt et qu’il doit garder un joker dans sa manche. Car si les carburants sont chers, le pétrole est à un niveau correct. En 2012, le baril était à plus de 90 € ! L’or noir peut donc encore progresser fortement, d’où peut-être la volonté de ne pas mettre en place une taxe flottante prématurément. On ose imaginer les prix qu’il pourrait y avoir dans les stations à l’avenir !
En France, quelle est la part des taxes ?
Cette flambée relance toutefois la grogne sur le poids des taxes. Selon l’Ufip, pour un litre de SP 95 qui coûte 1,58 €, la carburant en lui même coûte 0,495 €. Il y a 0,130 € de coût de distribution. Tout le reste, soit 95 centimes d’euros et 60 % du litre, ce sont des taxes. Il y a 0,691 € de TICPE puis deux TVA, une sur le produit (0,125 €)… et une sur la TICPE (0,138 €).
La TICPE a été fortement alourdie au cours des dernières années. D’ailleurs, on le voit avec le fait que le litre de SP 95 est actuellement au même prix qu’en avril 2013, alors qu’à cette époque le pétrole était à 80 € environ, contre 63 € ces jours.
Quelle évolution d’ici les vacances d’été ?
Les prix du pétrole devraient à moyen terme rester stables. Une petite baisse est même envisagée. Donald Trump fait pression, notamment sur l’Arabie Saoudite, pour faire reculer les prix de l’or noir. Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières, a indiqué à l’AFP : “Il n’y a pas de signe extrêmement inquiétant sur une flambée des prix du pétrole. Il faut être prudent, mais je crois que l’Opep va jouer son rôle traditionnel de régulateur de la production pour que les prix restent à peu près stables. Personne n’a intérêt à ce que les prix explosent”.