En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Berline puis break surélevé Cross Turismo et maintenant break plus conventionnel Sport Turismo, Porsche a décliné sa première électrique à foison. Et la plus récente de toutes semble être le meilleur compromis possible au moment de faire son choix.
Depuis son arrivé sur le marché, le Taycan ne cesse de recueillir les approbations à la fois du public, des clients mais aussi de la presse spécialisée. L’engouement est simple à comprendre : c’est l’une des électriques les plus sympas à conduire du moment et le Taycan reste avant tout une Porsche, avec un feeling de direction très particulier et hautement addictif. La carrosserie Cross Turismo que nous avions essayé en Turbo S amenait en plus une polyvalence accrue, mais au prix d’un châssis surélevé de 20 mm qui était légèrement perceptible. Pas de quoi rendre l’auto moins enthousiasmante, mais juste assez pour que le centre de gravité un poil plus haut vienne donner un comportement un tout petit peu moins tranchant que la berline.
Le meilleur des deux mondes
Pour répondre à ça, et à ceux que les arches de roues en plastique noir contrastant répugnent, Porsche propose désormais son Taycan en Sport Turismo. Comme la Panamera affublée du même patronyme, il s’agit simplement de la version break classique du Taycan originel, avec la même garde au sol que la berline. Cela donne ni plus ni moins que le meilleur des deux mondes : à moins de conduire berline et Sport Turismo l’une après l’autre, dans des conditions absolument similaires et à un rythme très élevé, impossible de déceler la moindre différence de comportement enter les deux. Et cela alors que le break offre une habitabilité accrue, notamment aux places arrière avec plus d’espace à la tête (+45 mm). De quoi permettre aux grand gabarits de ne pas se sentir claustrophobes, surtout que le coffre profite lui aussi du grand hayon et gagne 39 litres de capacité de chargement (446 l annoncés).
4S : le meilleur compromis
Quant à la question de savoir quelle est la meilleure motorisation sur le Taycan Sport Turismo (mais c’est en réalité valable pour toutes les carrosseries), c’est la version 4S qui nous apparaît comme la plus homogène, une fois l’option Batterie Performance Plus cochée. Déjà parce qu’avec ses 93,4 kWh de capacité, au lieu de 79,2, c’est elle qui profite de la meilleure autonomie de la gamme, 498 km selon le cycle de mesure WLTP. Ensuite parce que cela lui permet d’afficher 490 ch en permanence au lieu de 435, et même jusqu’à 571 ch pendant les Launch Control. Le 0 à 100 km/h ne réclame ainsi que 4 s tout rond, de quoi en remontrer à bien des sportives sur le marché. Dès lors, opter pour une GTS, une Turbo ou une Turbo S ne relève que de la gourmandise pure et dure, autant que cela fait baisser l’autonomie. Car peu importe le nombre de chevaux, la façon dont les moteurs électrique délivrent leur puissance est la même, il n’y a pas plus de plaisir mécanique avec plus de puissance mais simplement une poussée plus violente. Et ce qui fait du Taycan une arme absolue sur route n’est pas son accélération mais son châssis.
La version 4S est dotée de série de la géniale suspension pneumatique, garante d’un confort absolument royal quand on choisit des jantes qui n’excèdent pas 20 pouces, tout comme d’un comportement très incisif avec peu de mouvements de caisse en mode Sport/Sport +. Si en plus on lui adjoint les roues arrière directrices optionnelles, le Taycan se transforme en super GT feutrée et confortable, mais capable de la plus grande agilité dans les courbes. Bien sûr, le poids très élevé (2 170 kg à vide annoncés) finit par se rappeler à notre bon souvenir dans le sinueux et peut carrément se montrer piégeur sur route mouillée. Mais pour trouver pareil équivalent, il faut aller chercher dans du très lourd, façon Audi RS 6 ou Panamera Sport Turismo.
Le prix de l’excellence
Pour le reste, ce break Taycan dispose aussi des mêmes défauts que la berline. Les écrans à foison ne sont pas ce qu’il y a de plus rassurant en cas de pépin électroniques, l’ergonomie est très loin d’être optimale, notamment en ce qui concerne les commandes de climatisation et la qualité de finition, si elle est sérieuse et bien finie dans les modèles haut de gamme, n’est pas la plus qualitative sur les version d’entrée de gamme. Et puisqu’il faut parler du prix, rappelons qu’il faut débourser à minima 110 374 € pour un Porsche Taycan 4S Sport Turismo et que notre modèle d’essai blindé d’options tournait plutôt autour des 160 000 €.
Reste qu’à ce prix, on accède à la fois à l’une des électriques les plus attirantes du moment toute carrosserie confondues, mais aussi à l’un des breaks les plus sympas, toute motorisation confondues. Si les finances et la recharge ne sont que des problèmes secondaires pour vous, on ne saurait que trop vous conseiller de foncer !
Merci à Aurélien des Numériques pour son aide sur les images dynamiques.