C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
Pour terminer la semaine, Jaguar a convié Abcmoteur à un test rapide de sa F-Type R Coupé AWD sur le circuit de Mortefontaine. Une proposition intéressante afin d’approfondir quelque peu notre connaissance de l’Anglaise !…
L’élégance sans superflu
Une fois arrivé sur le site du CERAM localisé dans l’Oise (60), en région Picardie, je m’approche jusqu’au circuit. Trois splendides F-Type R sont stationnées. La première est la F-Type R Coupé de couleur grise déjà essayée sur le blog par Arnaud, la seconde une F-Type R Coupé AWD blanche avec deux bandes bleues – celle qui va m’emmener aujourd’hui à plus de 200 km/h – et enfin une F-Type R AWD Cabriolet toute immaculée.
Ces autos possèdent des lignes fluides, galbées, élégantes et suggestives. Une véritable réussite à mon sens. Le coup de maître de Jaguar est sans doute d’obtenir une F-Type qui en impose tout en évitant la surenchère stylistique. Le long capot, les ailes arrière marquées et les quatre sorties d’échappement suffisent à offrir une très belle présence au coupé et également au cabriolet qui affiche une poupe très racée que j’affectionne beaucoup.
Le plaisir de conduire selon Jaguar
Le temps presse, on me demande de monter à bord du coupé. Il n’est pas nécessaire de me prier pour le faire ! Me voilà donc installé dans le baquet enveloppant décoré de surpiqûres rouges. A l’aide des commandes situées au niveau de la poignée de porte, je règle électriquement mon siège, tout comme le volant à méplat. Ce dernier possède un dessin assez sobre avec tout le même le logo R sur la partie basse. Cette lettre qui se retrouve à plusieurs endroits de l’habitacle (console centrale, appuis-tête, …) me rappelle que j’ai affaire à la plus puissante des F-Type dotée d’un V8 5,0 l compressé développant plus de 500 ch… 550 ch pour être exact !
Contact. Les huit cylindres se réveillent bruyamment de leur sommeil. Je l’avais un peu oublié depuis l’essai d’Arnaud et c’est loin de me déplaire ! Accompagné d’un moniteur, je m’insère tout en bas de l’anneau de vitesse. On va se concentrer uniquement sur le circuit routier afin que je puisse réaliser quelques tours qui vont me permet de connaître la piste et le comportement de la voiture à un rythme soutenu.
Dès le premier tour de découverte, la F-Type R affiche un tempérament que je qualifierais de velouteux. Les virages s’enchaînent à haute vitesse avec facilité, la suspension est prévenante et la boîte de vitesse à 8 rapports laissée en automatique se fait oublier. Voici comment rouler vite sans se faire chahuter tout en appréciant la mélodie en provenance de la mécanique.
Passons maintenant sur un mode de conduite typé plus sportif. Instantanément, la boîte descend un rapport et la sonorité du V8 envahit l’habitacle. Que c’est bon ! L’échappement est vraiment une pure merveille à écouter, sans compter qu’il nous offre quelques déflagrations en relâchant les gaz… Une ambiance m’incitant à augmenter le rythme. Le Félin ne montre toujours pas de difficulté à évoluer sur le circuit. La boîte gère correctement les rapports en n’oubliant pas de rétrograder au freinage. Le couple de 680 Nm permet d’atteindre très rapidement les 200 km/h et plus tout en ayant comme l’impression d’évoluer sur un tapis volant tellement la suspension est encore très douce au regard des prétentions de l’animal.
« AWD » correspond à la version 4 roues motrices qui doit sans doute aider à avoir un train arrière moins volage. Une R en simple propulsion aime danser lorsque le circuit Bugatti est mouillé
La direction manquant un peu de retour d’information et la suspension légèrement trop souple en appui sur de grandes courbes très rapides sont les seuls petits bémols que j’ai pu relever lors de cette prise en main express. Pour vous immerger au mieux dans l’action et découvrir mon ressenti à chaud, voici la vidéo embarquée de l’essai (veuillez m’excuser pour le cadrage qui n’est pas optimum) :
En conclusion, je retiens que cette Jaguar F-Type R Coupé AWD est idéale pour profiter des vocalises de son gros V8 plein de couple et de son confort. Une belle définition du plaisir de conduire permettant de s’évader avec l’un des plus beaux coupés du moment…
Reluquant à l’envie une certaine fille de Ferdinand, la F, chargée de mission chez Jaguar Cars Limited du faire savoir sportif de la marque, court elle aussi après sa légende perdue. Celle-ci s’étant constituée il y a maintenant trois quarts de siècle par les victoires prestigieuses des barquettes type C et D qui ont engendrées en suivant la non moins célèbre E qui s’offrit au grand public de Genève au tout début des années 60 et qui en remontrait à quelques présomptueuses d’Emilie-Romagne beaucoup plus onéreuses…
Après un intermède embourgeoisé par les coupés et convertibles XJS et XK proposés en 2+2 pour se conformer aux exigences du lucratif marché US, le rejeton de l’ère Ratan Tata nous revient deux décennies plus tard en strict deux places, dans un calibre short gun pour plus de maniabilité, essayé ici dans sa noble version R pour Racing équipée du bloc maison V8 5,0 litres à 90° à compresseur volumétrique Eaton découvert en 2012 sous le capot des XKR-S, R qui, soit dit en passant, se coltine au catalogue deux ersatz roturiers qui lui empruntent éhontément la base de son bloc, atrophiée de deux chambres de combustion… Oh my God, où es-tu six en ligne de légende ?
Efficace, bien construit, mu donc par ce gros V8 coupleux qui couvre tous les bruits de la lande de son feulement de félin au grognement du fauve, habillé d’une carrosserie qui bien que ramassée n’en est pas moins réussie, doublée d’un intérieur de costard en cuir cousu de fils Gothiques, le succédané de Bill Lyons est parfaitement de taille à lutter avec les compétiteurs du Bade-Wurtemberg qui se sont intercalés depuis sur son marché historique…
Que pourrait bien penser le designer aéronautique Malcom Sayer, s’il voyait l’interprétation faite aujourd’hui de sa chère progéniture ? Ne se demanderait-il pas ce qu’il est advenu de ses phares carénés, de sa bouche elliptique, de son bosselage central assorti de parts et d’autres d’ailettes de refroidissement courants le long de son interminable capot, de ses pneus à flancs blancs montés sur d’énormes jantes à rayons chromés, de son pare-brise cintré délimité de chromes démarquant comme une ligne de partage son long profil balistique, de sa croupe effilée en demi ballon de rugby, de son couvre capote en cuir ou de son hayon à ouverture latérale, de son volant à jantes en bois, ou de ses interrupteurs à leviers disposés au centre d’un tableau de bord de Spitfire, bref de tout ce qui faisait le sel d’une auto qui n’était alors pas tout à fait comme les autres et qui exhalait une certaine idée du grand tourisme sportif pour gentlemen’s gantés ?
Ce n’est pas tant que je sois nostalgique de ce temps que les moins de quarante ans… Quoique (sic)… Néanmoins je ne saisis pas tout l’intérêt que j’aurai à remplir un chèque de quatre-vingt millions d’anciens francs pour le plaisir de disserter sans fins avec mes amis sur des fractions de secondes glanées ici ou là… J’entends qu’il s’agisse pour la marque de Coventry de revendiquer la mise à jour de sa compétitivité, mais lui faut-elle pour cela nécessairement renoncer à cette somme de détails qui contribuèrent à la faire entrer dans la légende ?
Expliques toi Ian, please…
Pfuuuuuuuuu, j’adore cette auto !!!!! Et, quel son incroyable, notamment ces crépitements au rétrogradage…… Une vraie réussite !!!!
Jaguar a vraiment réussi son coup. Il nous reste maintenant à découvrir la SVR ! 🙂