En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
MG frappe très fort avec sa compacte MG4. Ses tarifs ultras serrés laissaient présager le pire, mais c’est au contraire une grosse surprise que nous réserve le constructeur chinois.
Avec les marques chinoises, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser. Faut-il les prendre au sérieux ? Vont-elles faire un coup d’éclat puis s’en aller aussi rapidement qu’elles sont arrivées ? Autant de question que l’on est en droit de se poser en tant qu’acheteur. Et parmi les constructeurs venus de l’Empire du Milieu, MG est l’un des plus prometteurs. Bien sûr, la marque se réclame toujours de descendance anglaise, mais on sait que la sauce soja a depuis bien longtemps remplacé les scones dans ses veines. Au début c’était flagrant, comme nous l’a prouvé l’essai du SUV ZS EV avant son restylage. Le véhicule n’était absolument pas développé pour l’Europe et cela se ressentait dans la qualité de fabrication, la tenue de route et bien d’autres aspects. Le ZS s’est heureusement européanisé lors de son restylage en 2021, mais à la découverte de la MG4, on peut affirmer sans problème que la marque est entrée dans une nouvelle ère.
Prix ultra agressif
EHS, Marvel R, MG5 sont autant de modèles qui ont servi à MG à se construire une gamme et une légitimité chez nous, mais aussi à progresser pour mieux cerner les besoins des exigeants clients européens. Aussi quand on s’installe à bord de la MG4, on est accueilli par un design certes en manque d’inspiration, mais des matériaux corrects, un équipement archi complet et une habitabilité tout à fait satisfaisante pour une compacte de 4,29 m de long (merci le grand empattement de 2,71 m de long).
Oui, il y a toujours du plastique dur peu valorisant en partie basse et oui, le système d’infodivertissement est un peu lent, pas très ergonomique et austère, desservi en plus par une dalle tactile 10,25 pouces assez peu réactive. Mais franchement, peut-on vraiment s’attendre à autre chose dans une auto électrique dotée d’une grande batterie et vendue, dans sa finition la plus haute (comme ici), 34 990 € ? Enlevez les 6 000 € de bonus étatique et vous tomber à 28 990 €, soit à peine 1 290 € de plus qu’une vieillissante Renault Zoé d’entrée de gamme. Il y a de quoi flasher…
Confortable et équilibrée
Surtout que sur la route, la MG continue de convaincre avec un comportement honorable. Le confort est même surprenant, entre un amortissement conciliant, des sièges très bien rembourrés à l’avant comme à l’arrière et des pneus à flanc haut (les jantes les plus grandes disponibles culminent à 17 pouces).
Le seul vrai reproche que l’on peut imputer au châssis est une certaine résonnance des ressorts sur les chocs absorbés à basse vitesse, en ville, ainsi qu’une légère tendance à pomper si la route est défoncée. Le tout ne se fait pas au détriment d’un certain dynamisme, la MG4 acceptant d’être menée à bon rythme sans rechigner, même si ses pneus à faible résistance de roulement sont loin d’être les plus efficaces qui existent. De son côté, la direction manque cruellement de feeling et sa consistance est très artificielle, peu importe le mode de conduite choisi. Et pour clore le chapitre des doléances, le freinage demande lui aussi un vrai temps d’adaptation, tant il faut appuyer fort sur la pédale pour que la décélération soit effective. Heureusement, elle dispose d’une commande « by wire », c’est-à-dire sans liaison physique entre la pédale et le système électro-hydraulique qui actionne les pistons des étriers de frein, on peut donc la paramétrer via l’écran tactile pour disposer d’une attaque plus mordante.
Performances dans la bonne moyenne
Côté performance, la MG4 peut compter sur 204 ch et 250 Nm de couple avec sa batterie de 64 kWh (170 ch pour l’entrée de gamme et sa batterie de 51 kWh). C’est parfaitement dimensionné pour bouger les 1 685 kg de la MG4 Premium, donnant des accélérations franches pour dépasser sereinement. La cavalerie est envoyée sur les seules roues arrière et ceux qui ont le pied lourd se rappelleront vite cette architecture propulsion. Le popotin a en effet tendance à vouloir valser rapidement, ce qui oblige l’ESP à intervenir assez fréquemment, parfois avec un léger temps de retard qui peut suffire à se faire de petites frayeurs. Il est vivement recommandé de le laisser branché, surtout sur un revêtement à l’adhérence précaire !
La batterie de 64 kWh accepte jusqu’à 135 kW en courant continu, et le chargeur embarque est de 11 kW pour le courant alternatif. Pour la batterie de 51 kWh, les chiffres sont ramenés à 117 kW en DC et 6,6 kW en AC. En version Premium (uniquement avec la batterie 64 kWh) comme notre modèle d’essai, MG annonce jusqu’à 450 km d’autonomie. Dans les faits, nous avons relevés 20,4 kWh/100 km au tableau de bord à la fin de l’essai, ce qui voudrait théoriquement dire un peu plus de 300 km d’autonomie réelle sur parcours mixte, avec de la voie rapide. Mais comme toujours, et à fortiori avec les électriques, la conduite et le parcours influeront beaucoup sur la consommation.
L’ambitieux pari européen de MG
En définitive, elle est certes imparfaite mais il n’y a pas grand-chose à détester sur cette MG4, à fortiori quand on prend en compte son tarif imbattable. C’est simple, il n’y a à l’heure actuelle aucune concurrence sérieuse à ce niveau de prix, qui pourra en offrir autant en termes d’habitabilité, performances, prestations routières et équipement. On peut tiquer sur son look pour le moins farfelu et semblant inspiré de 100 designs déjà existants (une auto ayant à la fois des phares singeant la Corvette C8 avec un arrière qui rappelle fortement de récentes productions de chez Toyota, on n’avait encore jamais vu ça), mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! Et pas besoin d’avoir un coup de cœur pour reconnaître que l’auto est ultra pragmatique et que c’est un choix à ne pas négliger pour qui veut mettre sereinement un pas dans l’électrique.
Ils sont nombreux, les constructeurs chinois voulant percer en Europe. Mais peu ont réussi à passer, en à peine deux ans, de 1 à 144 concessions en France comme l’a fait fait MG (un géant qui joue à domicile comme Renault en compte plus de 5 000 dans l’Hexagone, pour avoir un point de comparaison). Le tout en passant d’une voiture basique peu adaptée à nos contrées à une gamme de 5 autos complémentaires, dont la petite dernière a de sérieux atouts à faire valoir malgré ses prix bradés. Et ce n’est que le début, puisque la MG4 repose sur une nouvelle plateforme électrique modulable baptisée MSP, pouvant aller de la citadine à la berline familiale, capable de supporter des batteries liquides ou solides, une architecture 800 V etc. MG l’a annoncé, il y aura 10 nouveaux modèles pour l’Europe d’ici 2025, tous types d’énergies confondus. La MG4 est le premier d’entre eux et elle sera déclinée prochainement en une version sportive de 450 ch à quatre roues motrices. C’est dire si l’ambition de la marque, dans le giron du groupe SAIC depuis 2007, est sans bornes !
Merci au camarade Pierre Lefebvre de L’Automobile Magazine pour son aide sur les images dynamiques.
J’ai 50 ans, mes gosses sont grands, je fais 5000 kms par an, j’habite dans la ZFE de Marseille et je roule en Mégane Cabriolet de 20 ans qui totalise à peine 130000 kms.
Dans 2 ans c’est poubelle, j’hésitais entre une BM 6 en ligne mais crit1 ou une vieille Corvette V8 convertie au GPL donc crit1.
Je vais opter soit pour une Caterham de 30 ans ou au pire une après 2011 crit1 selon ce qui sera décidé pour la ZFE marseillaise.
Une vraie bagnole de 500 kg, sans assistance, vavavoum les gars ! ;p
On voit beaucoup de commentaires anti chinois.
On avait exactement les mêmes commentaires quand les Japonais (puis coréens) sont arrivés sur le marché automobile.
Ces constructeurs asiatiques, aujourd’hui, fabriquent en France ou en europe pour certains modèles.
Emploient des gens dans les bureaux d’études, concessionnaires etc …
Nos voitures françaises ou européennes ? Certaines sont fabriqués dans les pays de l’est, Corée, Chine etc …
Nous sommes dans une consommation mondialisé, c’est le système actuel, y faire face est compliqué (encore plus quand on a pas les moyens).
Mais tout à chacun peut faire un gestes en fonction de ses convictions. Rouler en spring pour rouler “français ou roumain”. Très bien, mais d’où viennent les pièces ?
Rouler en Yaris pour du made in France ? très bien, mais où est conçue la voiture ? les cerveaux ne sont pas utilisés en France.
Rouler en MG (chinois) ? C’est peut-être passer sur un véhicule électrique, moins polluant (à l’usage et sur le long terme à partir de 30 à 100 000km suivants les modèles)
Chaque geste à son importance. Roulez simplement en suivant vos besoin et vos convictions. Mais ne jugez pas. Aucune solution n’est parfaite.
Néanmoins les vraies automobilistes critiquables peuvent être ceux qui achètent encore aujourd’hui des véhicules très polluant (énorme SUV pour rouler tout seul) des véhicules pour des plaisirs égoistes.
Bonjour,
Vous dites qu’aucune solution n’est parfaite, et je crois que vous avez bien cerné le problème. Il existe un type de produit et d’énergie pour un usage donné, le reste n’est que de l’adaptation.
En revanche, si vous enjoignez les gens à ne pas juger le choix des autres, ce qui est louable, pourquoi condamner la voiture plaisir à la fin de votre message ? À fortiori quand les autos “égoïstes” ont bien souvent un impacte moindre sur la planète, du fait d’un kilométrage annuel bien inférieur 😉
Bonne journée à vous
Bonjour,
Si nous enlevons tout ce qui est “made in china” de la maison nous ne pourrons ni communiquer ni regarder la télé, nous avons joué et nous avons perdu.
Je roule en Spring et je ne suis pas déçu, c’est a nous de relever les défis.
Il y a une énorme différence entre du 100% chinois et d’autres produits incluants des composants chinois ou fabriqués en chine.
Pour info messieurs, ma voiture est fabriquée en France (c’est une Zoe !!), ma moto est fabriquée en Italie, mon smartphone est conçu aux US (mais fabriqué en Chine), mes buds sont conçus au Danemark (mais fabriqués en chine), ma montre est conçue aux US (mais fabriquée en Chine), ma télé est japonaise, mon lave vaisselle est allemand, etc, etc …
Donc, oui, le 100% chinois n’est pas une fatalité.
Et si vous suivez les infos, ça ne vous a pas échappé que des usines de batteries se sont déjà implantées en Europe et d’autres vont venir en Chine. Une usine de semi conducteurs va voir le jour en France, etc…
Les entreprises et l’état ont compris, suite au covid et à la guerre en Ukraine, que cette totale dépendance à la Chine est une hérésie, une aberration….
Il serait temps que les gens aussi !!!!
Le prix ne fait pas tout encore une fois.
Question de choix et de principe. Je préfère privilégier l’économie locale ou européenne plutôt qu’un pays totalitaire….
Je fais attention aussi à acheter des fruits, des légumes, de la viande made in France…
Et vous savez quoi, c’est possible, si, si….
Essayez pour voir !!!!
@Ducatevo voilà un commentaire constructif… Il vous faudra donc vous séparer du téléphone et de l’ordinateur que vous utilisez quotidiennement et que vous remplacez régulièrement.
C’est aussi faire preuve de beaucoup de clémence envers nos “talentueux” constructeurs historiques dont les dirigeants sont payés des sommes astronomiques pour n’avoir aucune vision industrielle et un dédain prononcé (comme vous) envers tout ce qui vient de Chine. Ce qui maintenant les amènent à venir quémander auprès de l’etât des mesures protectionnistes, un scandale.
Qu’ils acceptent la concurrence et montrent ce qu’ils sont capables de faire.
Quant à vous et ceux qui pensent comme vous, soyez curieux, allez voir, regardez, essayez…
@Ducatovo.
D’ou vient votre smartphone, votre pc, votre chemise, vos chaussettes, votre slip ?
Mais c’est 100% chinois !!!!! Donc, c’est niet, nada, no…..
On me la donnerait que je n’en voudrais pas….
Question de principes….
Marre de cette toute dépendance aux produits chinois.
Il serait temps de regarder plus loin que le bout de son nez !!!
Le prix ne fait pas tout….
Je l’ai essayé et commandé. Au contraire le prix à énormément d’importance. Nos 2 dernières voitures achetées en occasion chez concessionnaire: 407 et Ds3. Entretiens toujours faits chez concessionnaires. 407 turbo HS à 120 000 kms et Ds3 moteur à changer à 68000 kms, c’est le 1.2 puretech. PSA n’a fait aucun effort.
Donc tout cela pour dire que la préférence nationale a quand même ses limites. Payer 10000€ de plus une électrique française avec 5 ans de garantie en moins, moi le choix a été vite vu.