C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
En parallèle des essais nationaux de la Série 1 restylée, BMW nous a également invité en Corse pour essayer la nouvelle Série 2 Cabriolet !
Quelles améliorations par rapport à sa devancière, la Série 1 Cabriolet, best-seller de sa catégorie vendu à plus de 130 000 unités dans le monde ? Que retenir de ces essais ? Abcmoteur vous dit tout ! Suivez le guide…
Quelle élégance !
Difficile de ne pas tomber sous le charme de la Série 2 Cabriolet. Dès notre premier contact au dernier Mondial de Paris, c’était le coup de foudre, reprenant l’avant réussi du coupé (voir notre essai en M235i) en rajoutant une dose d’élégance avec cette silhouette spécifique. Notre cabriolet reprend donc les optiques effilées et aiguisées du coupé, prenant place au sein de deux nervures convergeant vers les naseaux de la calandre. De quoi lui garantir une belle présence. Les diverses finitions Lounge, Luxury, Sport et M Sport se distinguent par des boucliers différents, plus ou moins agressifs, comme sur la version à toit fixe. Le long capot se voit lui aussi nervuré pour rendre compte du caractère des mécaniques.
Le profil se voit de son côté marqué par un pli de carrosserie reliant le dessus des passages de roues avant aux feux arrière et portant les poignées de carrosserie. Une légère nervure ascendante combiné aux ailes arrière plus marquées montrent sinon l’importance de l’architecture propulsion ! Notons la malle de coffre plate dans la continuité de l’habitacle en cabriolet, contribuant à l’élégance de l’auto.
Nous retrouvons sinon à l’arrière les feux hélas un peu impersonnels du coupé, et là encore, des boucliers différents selon les finitions, plus une nouvelle double sortie d’échappement à gauche sur la déclinaison 20d de 190 ch. Une très jolie voiture, bien plus élégante et classieuse (notamment car plus longue de 7 cm, avec 4,43 m, et plus large) en devenant Série 2, mais qui s’associerait presque mieux avec les boucliers standards (non M Sport), peut-être plus conformes à l’esprit de l’auto.
Un agréable salon d’été sur quatre roues…
Dans l’habitacle, pas de surprise, nous retrouvons la planche de bord de la Série 1 et notamment restylée, avec une console centrale laquée noire dès la finition Sport, contrepartie de l’adoption du système i-Drive.
BMW oblige, position de conduite excellente, ergonomie des commandes et qualité de finition sont au rendez-vous. Comme dans sa petite sœur Série 1, l’amplitude des réglages est généreuse, avec l’exemplaire possibilité de conduire les jambes pratiquement à l’horizontale.
A l’arrière, deux passagers adultes pourront prendre place pendant de courts trajets, la place et le confort n’y étant pas princiers, mais tout de même acceptables. Côté coffre, la Série 2 cabriolet progresse avec 30 l supplémentaires toit capoté (335 l) et 20 l toit décapoté (280 l), des valeurs honorables. Notons que la largeur d’accès au coffre est plus importante, tandis que la capote repliée peut se relever pour faciliter l’accès aux bagages et que les sièges arrière sont rabattables.
Grand tourisme plus ou moins épicé
Toutes plus rutilantes les unes que les autres alignées sur le parking de l’aéroport d’Ajaccio, nous démarrons notre petit road-trip corse avec une 220d blanche, réservant «le meilleur pour la fin » (NDLR : la M235i !).
Au démarrage, bonne surprise : le nouveau 2.0 diesel de 190 ch se fait discret et peu vibrant. De quoi permettre de rouler sereinement décapoté, en profitant de la souplesse et du couple généreux de 400 Nm du moteur. Là, on privilégiera le mode Eco Pro avec un accélérateur volontairement sous-assisté et de fréquents passages de la transmission en roue libre, pour limiter la consommation, voire le mode Confort, pour conserver plus de réactivité. Dans les deux cas, la direction est très douce et idéale pour les évolutions urbaines.
Une fois sur les petites routes sinueuses corses, il est temps d’engager le mode de conduite Sport qui raffermit la direction, affirme la réponse de l’accélérateur et de la boite de vitesse. Notre voiture se montre alors agréablement agile et précise, notamment avec cette direction DirectDrive à démultiplication variable qui permet de garder les deux mains sur le volant même lors des virages serrés.
Poussée dans ses retranchements, la voiture trahit tout de même son surpoids de 160 kg (poids total de 1 630 kg) en prenant un peu de roulis avec cette suspension classique « passive » et en voyant ses 190 ch un peu étouffés, même si la BVA8 Sport met en œuvre toute sa réactivité. Aussi, le moteur devient un peu bruyant, tout comme les pneus qui commencent à montrer leur insatisfaction lors de l’exercice. Un exercice qui se solde par une consommation honnête comprise entre 8 et 10 L (il sera facile de tomber sous les 6 L en conduite courante). Voilà donc une configuration qui, sans surprise, préfère la balade aux parcours menés tambour battant !
Changement de registre
Prenons donc place à bord d’une M235i Cabriolet ! Boucliers M Sport, couleur rouge-orangée pétante, double sortie d’échappement noire, place au sport ! Au démarrage, le six-cylindres 3.0 biturbo émet déjà quelques petites déflagrations à l’échappement, voilà qui est prometteur. A basse vitesse, nous avons l’impression de changer de catégorie : deux cylindres en plus en essence et voilà une bonne dose de noblesse qui s’invite à bord, ce qui n’est pas sans nous déplaire. Adoptant obligatoirement la suspension pilotée DirectDrive, la M235i ne se montrera jamais inconfortable au quotidien, en positions Eco Pro et Confort. Même la direction se montre toujours très (voire même ici trop) douce ; voilà qui plaira aux Asiatiques et Américains…
Passons en mode Sport. Là, la direction se raffermit, même si pas tout à fait assez à mon goût, tout en manquant de retour d’informations. Active, la suspension se durcit ici, ce qui, combiné aux ressorts et amortisseurs plus fermes de cette version M Performance, annule tout à fait le roulis que l’on a pu constater sur la 220d malgré un poids de 1 695 kg ! Le rythme peut donc être augmenté sans gêne, le train avant se montrant très efficace en entrée de virage, avec un bel équilibre en appui, (notons que la rigidité torsionnelle a été améliorée de 20 %) quand les pneus Michelin Supersport accrocheront le bitume avec force en sortie : un régal !
De quoi profiter largement des 326 ch du moteur ; un moteur qui s’avère très souple et déjà réactif dès les bas régimes (couple de 450 Nm à 1300 (!) tr/min), pour continuer à pousser jusqu’au rupteur placé à 7 000 tr/min, de manière certes un brin trop linéaire, malgré le dernier réveil à 5 000 tr/min. S’il est très performant et agréable, notamment par sa jolie sonorité et ses petits borborygmes à l’échappement à la décélération, le moteur n’est pas non plus explosif. Les amateurs de l’ancien atmo verseront donc une petite larme par l’édulcoration du caractère et de la sonorité évolutive qui faisait tant le charme du L6 munichois.
Un cocktail très plaisant malgré tout, même si la BVA8 s’est montrée perdue lors d’un enchainement de virages en mode « Drive Sport » à trop hésiter entre conserver le rapport et passer le suivant. Un réflexe « éco » qu’elle a trop souvent, même dans la configuration la plus sportive des commandes, dommage. Le passage aux palettes en conduite active est donc requis, comme sur ses sœurs de gamme, de quoi gratifier de jolis coups de gaz aux rétrogradages des 5 et 4e rapports ! Le freinage M Performance n’aura sinon pas montré de faiblesse, se montrant endurant et performant, même si le ressenti pédale est un peu « spongieux ». Dans ce type de conduite active, la consommation dépasse les 15 L, ce qui n’est pas non plus excessif.
Notons que la conduite cheveux aux vents se fait sans remous parasites, une fois le filet adéquat installé, quand la capote, retravaillée, fait un excellent travail d’isolation phonique.
Vidéo de l’essai
Embarquez avec nous à bord de la M235i Cabriolet et appréciez le L6…
Plus d’élégance et toujours un bel agrément, une réussite !
Suivant la stratégie de sa grande concurrente Audi A3 Cabriolet, restée seule depuis l’arrêt de la Série 1 découvrable fin 2013, la Série 2 Cabriolet a réussi sa montée en gamme. Elégante d’extérieur, agréable d’intérieur et plaisante à conduire, elle se montre très convaincante.
Si la 220d (45 200 € dans notre finition Luxury, sans options) ravira les économes, la M235i (52 900 € sans options) se montre très plaisante par un agrément mécanique de haute volée, et laisse de la place à une éventuelle version découvrable de la prochaine M2 !