En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Décidément, les Anglais ne font vraiment rien comme tout le monde. Non seulement ils roulent du mauvais côté de la route, mais en plus ils osent bousculer les codes établis ! Un 4×4 de luxe capable de grimper aux arbres ? Ils l’ont fait. Un SUV 3 portes ? Aussi. Qu’entends-je ? Un SUV décapotable ?! Land Rover persiste et signe, avec l’Evoque Cabriolet. C’est à Courchevel que j’ai pu en prendre le volant, et malgré la température extérieur proche de 0, il ne m’a pas laissé de glace.
Bad Boy
Mon premier contact avec le petit dernier de Land Rover m’a fait forte impression. L’Evoque Cabriolet est un concentré de nervosité et affiche un design ultra agressif de la proue à la poupe. Les phares effilés dispose d’une belle signature LED, le bouclier avant exhibe pléthore de prise d’air (certaines sont factices) et avec l’option Black Pack, l’entourage de calandre est peint en noir, au même titre que les prises d’air présentes sur le capot et les ailes et que le diffuseur. De quoi joliment contraster avec le Orange Phoenix de la carrosserie.
De profil, l’affiliation entre l’Evoque Cabriolet et son faux jumeau coupé saute aux yeux : enlevez simplement le toit de ce dernier et les deux sont virtuellement identiques ! Seul le spoiler sur la malle est spécifique à la version découvrable. Toutes les voitures disponibles étaient en finition haute HSE Dynamic et disposaient de jantes de 20 pouces noir satiné. A l’arrière enfin, le sentiment de déjà vu persiste, rien ne change sur le cabriolet.
La gamme Evoque est de mon point de vue une réussite stylistique, la version cabriolet apportant ce petit côté sexy supplémentaire. J’adore !
L’intérieur est agréable et accueillant, 4 adultes peuvent s’y installer. D’après la marque, l’espace aux jambes à l’arrière est identique au coupé et l’espace à la tête est le même que celui de la version 5 portes, capote en place. Une bonne nouvelle si vous souhaitez emmener des passagers, mais notez toutefois que vous ne pourrez plus mettre le filet anti-remous, pourtant bien utile en dehors de la ville, pour éviter que trop d’air ne circule dans l’habitacle quand vous roulez à l’air libre (le toit se replie en 18 s et revient en place en 21 s). Le coffre affiche quant à lui 251 L quelle que soit la position de la capote.
Côté multimédia, l’Evoque Cabrio est le premier de la gamme à embarquer le nouveau système d’info-divertissement baptisé Incontrol Touch Pro, inauguré sur la Jaguar XF l’année dernière. Il est compatible 4G et propose tout un tas d’applications plus ou moins utile, à l’image des prévisions météo. Les sièges massant, chauffant et réglables dans tous les sens se sont montrés très confortables mais il faudra piocher dans le catalogue des options pour en profiter. Pour les amateurs de musique, le système audio Meridian est tout à fait correct.
Correct sur route…
Une fois au volant, une petite pointe de déception se fait sentir. D’une manière générale, le cabriolet se débrouille bien. Il est correctement suspendu, juste assez ferme pour limiter le roulis en courbe à allure normale tout en restant confortable pour envisager les longs trajets sereinement. Mais là où le bât blesse, c’est qu’avec l’ablation de son toit au profit d’une capote en toile, l’Evoque s’est laissé aller sur les kilos et affiche une prise de poids supérieur à 250 kilos, dû aux différents renforts pour rigidifier la caisse. Du coup, on arrive quasiment à 2 tonnes et cela influe grandement sur la conduite. N’essayez pas de le brusquer, il déteste ça. De même, les reprises et accélérations sont relativement molles. Le modèle que j’avais entre les mains était pourtant équipé du diesel 180 chevaux, qui affiche tout de même 430 Nm de couple. Je n’ai pas essayé le plus petit de 150 chevaux, mais je suis prêt à parier qu’il est pour le coup carrément insuffisant. Un moteur essence de 240 chevaux (340 Nm) est également disponible, mais je n’ai pas pu en prendre le volant.
L’Evoque Cabriolet s’apprécie en balade, à rythme tranquille, où il donne l’impression de ne jamais forcer grâce à la boîte de vitesse automatique à 9 rapports. Elle est douce et suffisamment rapide en conduite coulée mais son mode sport qui débloque les palettes solidaires du volant n’apporte pas grand chose en termes d’agrément de conduite. Tout juste m’en suis-je servi sur les petites routes de montagne pour rester constamment dans la bonne plage d’utilisation moteur.
Rien à redire sur autoroute si ce n’est que la conversation devient difficile à 130 km/h si le toit est replié. Capote fermée, seul le sifflement de l’air dans les rétroviseurs, à haute vitesse, vient perturber le calme qui règne dans l’habitacle.
… Impressionnant en franchissement
Là où j’ai été bluffé par contre, c’est sur les aptitudes tout terrain de l’Evoque. Land Rover s’est bâti une solide réputation dans le milieu du 4×4, mais je craignais que son plus petit modèle ne puisse soutenir la comparaison avec ses prédécesseurs. Que nenni ! Le petit nouveau n’a pas a rougir et se débrouille très bien hors des sentiers battus. Alors certes, Land Rover nous a fait évoluer sur des parcours avec des obstacles prévus tout spécialement pour l’Evoque, mais c’est tout de même impressionnant de voir à quel point il peut être exploité.
Pour moi qui n’avait jamais fait de franchissement, les aides à la conduite hors-piste de Land Rover ont été une véritable aubaine. Premièrement, il y a le Terrain Response. C’est un sélecteur de mode de conduite qui agit sur la réponse du moteur, la gestion de la boîte de vitesses et les différentiels pour adapter la voiture aux différentes situation qui peuvent se présenter et conserver une adhérence maximale.
Vient ensuite le Contrôle de progression en tout terrain (ATPC). Il s’agit en fait ni plus ni moins que d’un régulateur de vitesse pour terrains difficiles. Il suffit de programmer l’ATPC sur une vitesse donnée (entre 2 et 30 km/h) et ce sont ensuite les capteurs de la voiture qui vont analyser le terrain et faire bouger la voiture. Vous n’avez alors plus que la direction à gérer, vous évitant ainsi quelques sueurs froides. Très efficace ! Ce système se couple au Contrôle de vitesse en descente (HDC) qui s’occupe de gérer la progression quand la section que vous abordez est particulièrement pentue et que les conditions d’adhérence sont précaires.
De manière à économiser du carburant, l’Evoque Cabriolet dispose d’une transmission intégrale non permanente, ce qui fait qu’il se transforme en simple traction quand les conditions d’adhérence sont bonnes. Une bonne nouvelle, parce qu’avec le poids de la bête je ne serai jamais passé sous les 8,5 L/100 Km. Enfin, le Torque Vectoring permet de freiner la roue intérieur en cas de sous-virage et de distribuer au mieux le couple sur les roues qui ont le plus d’adhérence.
Tout pour plaire
Malgré son poids pachydermique pour une voiture relativement compacte (4 m 37), l’Evoque Cabriolet est une réussite. Il propose un concept franchement sympa et ne se défait pas de ses gènes, c’est un vrai 4×4 qui peut s’en tirer honorablement en dehors du bitume. Mais, blason oblige, il n’est pas exactement ce que l’on peut appeler accessible. Le modèle que j’avais (HSE Dynamic, 180 chevaux diesel) s’échange contre 60 800 € hors option. C’est très cher, mais finalement, avec quoi peut-on le comparer ? Land Rover a pris un risque en sortant une voiture qui n’appartient à aucun segment, sans réelle concurrence. Mais je ne me fais pas trop de souci, je suis convaincu que le Range Rover Evoque Cabriolet va faire un malheur près des côtes… Ou en station. Snow, Evoque and Sun !
c’est tout moche !