En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Cupra électrifie lourdement sa gamme et propose aujourd’hui sa première électrique. La Born se veut être une compacte sportive et affirmée, mais la radicalité n’est pas au rendez-vous.
Elles se suivent et se ressemblent. Les productions du groupe Volkswagen partagent plate-formes et motorisations depuis des années, mais le mimétisme entre les productions électriques est encore plus fortement marqué. Si la silhouette de la Cupra Born vous est familière, c’est parce que l’ID.3 dispose d’exactement la même. Alors bien sûr, la Born fait honneur à son blason avec une présentation spécifique autrement plus évocatrice que la sage VW. On trouve bien évidemment pléthore d’accents cuivrés, marque de fabrique de Cupra, mais la carrosserie dispose également de pare-chocs spécifiques, de bas de caisse sculptés ou encore d’éléments texturés sur le montant C. Les jantes vont de 18 à 20 pouces et toutes sont pensées pour améliorer l’aéro.
De petits efforts significatifs à l’intérieur
L’habitacle n’est pas en reste et Cupra a clairement fait un effort pour se différencier de l’ID.3. L’ambiance générale reste la même, mais on trouve par exemple des matériaux plus valorisants (quelques touches de suédine ça et là, une planche de bord en Néoprène…), un nouveau volant et des équipements appréciables en série. Pas besoin d’allonger les billets pour profiter par exemple des sièges baquets en tissu recyclé ou encore du grand écran tactile de 12,3 pouces. Malheureusement ce dernier embarque le système d’infodivertissement propre à Seat et Cupra, qui n’est ni un modèle d’ergonomie, ni de fluidité. Et si vous avez un trajet à effectuer, préférez toujours utiliser Maps ou Waze via Android Auto ou Apple Car Play tant le GPS de série est lent et peu précis dans son guidage. Ce qui est forcément très proche de l’ID.3 en revanche (et c’est tant mieux), c’est l’habitabilité.
La Born profite d’un empattement gigantesque (2,77 m) grâce à des roues rejetées au quatre coins, ce qui se traduit par un espace intérieur très généreux aux places avant comme arrière. Combiné avec la grande surface vitrée, on obtient un habitacle lumineux et une visibilité appréciable pour le conducteur.
Rigoureuse mais pas joueuse
Ce dernier est d’habitude choyé chez Cupra, dont les modèles sont souvent amusants à conduire. Dans la Born c’est un peu différent, tant la voiture semble éteinte. La poussée très linéaire, presque timide, du moteur électrique de 204 ch et les 1 736 kg de la voiture n’aident pas à se sentir franchement impliqué au volant. La base technique MEB a pourtant bénéficié de belles attentions, à commencer par une garde au sol réduite de 15 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière. Les trains roulants disposent d’une géométrie spécifiques, les ressorts et amortisseurs sont nouveaux, bref, tout a été fait pour rendre la Born plus rigoureuse. Cela se traduit par un comportement efficace, bien aidé par une direction très directe (2 tours de volant de butée à butée) et précise.
En revanche, il faut aussi composer avec un châssis raide qui ne dispose pas de beaucoup de débattement, donc les routes bosselées chahuteront bien les occupants. Attention également au freinage, qui manque un peu de mordant et dont la pédale dispose d’une course vraiment trop longue. Pas facile de doser non plus à basse vitesse, avec une transition entre un freinage régénératif et un freinage physique pas toujours bien gérée car génératrice d’à-coups désagréables.
Gamme étendue
Ce qui est dommage, c’est que même en haussant le rythme, la voiture semble encaisser et serrer les dents plus que de se montrer enjouée. Le train arrière enroule un peu à la demande (la Born est une propulsion), mais l’ESP intervient fréquemment pour calmer le jeu, ce qu’il fait discrètement mais de manière perceptible. On peut rouler vite en Born, ce n’est juste pas très amusant. Cupra prévoit une version un peu plus joueuse, avec 230 ch en pic et un ESP totalement déconnectable, mais il faudra attendre le mois de mars 2022 pour ça. Avec cette version de pointe arrivera aussi une grande batterie de 77 kWh, contre 58 kWh avec la version 204 ch. Enfin, pour ceux qui n’ont que faire des accélérations et qui resteront majoritairement en ville, une version d’entrée de gamme gréée d’une batterie de 45 kWh et donnée pour 150 ch sera aussi de la partie dès le mois de janvier.
Faire le bon choix
Fausse sportive mais vraie électrique avec un look qui sort un peu du lot, la Cupra Born s’apprécie plus comme un objet à part que pour l’engagement qu’elle procure au volant. Autant opter pour la suspension pilotée DCC optionnelle (850 €), disponible prochainement, et profiter d’une voiture polyvalente qui sait aussi se tenir sur la route quand les virages pointent le bout de leur corde. Surtout que sur notre motorisation intermédiaire, la consommation s’est montrée raisonnable, avec un ordinateur de bord qui indiquait 19,9 kWh/100 km, sans jamais avoir cherché à faire de la conduite très économique. Ajoutez à cela un prix bien placé par rapport à une ID.3 grâce à un équipement de base appréciable, et vous avez là une alliée du quotidien qui n’oublie pas d’être stylée. La Cupra Born V 150 ch /45 kWh sera disponible à environ 35 000 €, la Born V 204 ch/58 kWh démarre à 40 250 € et la Born VZ 230 ch devrait débuter autour de 45 000 € pour la batterie 58 kWh et 50 000 € pour la 77 kWh.
Merci à ma copilote de choc Clémence du site Les Enjoliveuses ainsi qu’à l’efficace Roro pour leur aide sur les images dynamiques.