En roulant en Suède pour l’essai de la Skoda Octavia Combi, j’ai été surpris par le nombre de breaks que l’on croise sur les routes. Le parc automobile suédois ne ressemble pas au parc français. En effet, on retrouve beaucoup moins de SUV dans le pays scandinave alors…
Depuis le début de la crise économique internationale, PSA Peugeot Citroën souffre de sa trop grande dépendance au marché européen et de son offre peu adaptée, jusqu’à présent, aux attentes des clients chinois. Le groupe s’est alors lancé dans de vastes chantiers pour tenter de survivre.
Intervention de l’Etat
En 2009, Renault et PSA bénéficient d’un prêt de la part de l’Etat à hauteur de 6,5 milliards d’euro sous réserve que les constructeurs s’engagent à maintenir l’emploi. Un an plus tard, PSA annonce la fermeture d’un centre de logistique (Melun-Sénart) et rembourse une partie du prêt par anticipation avant de le solder complètement (tout comme Renault) en 2011.
En 2011, un document est mis à disposition du grand public par les syndicats: il fait état de la fermeture du site d’Aulnay, aussitôt démentie par la direction. La situation ne s’améliore guère pour le groupe et en mars 2012, PSA annonce, à la surprise générale, une prise de participation de 7% par General Motors. Quelques mois plus tard, le sort d’Aulnay sera condamné à la fermeture.
Dans le cas où le groupe se trouverait dans une situation désespérée, il y a fort à parier que l’Etat interviendrait en dernier recours pour limiter les dégâts (fermetures supplémentaires d’usine, licenciements secs).
General Motors ou l’alliance impossible
L’entrée de GM au capital de PSA reste une surprise. L’américain est en effet en difficulté sur ce marché avec sa marque principale (Opel / Vauxhall) dont la part s’effrite continuellement en Europe (de plus de 10% en 2001 à environ 6,5% en 2013). De plus, Chevrolet (qui ne sera plus commercialisée en Europe en 2016) peine à percer (1,2% de parts de marché).
Dans ces conditions, il semblait improbable que l’alliance de deux blessés puisse donner naissance à deux champions. De fait, si les deux partenaires évoquaient des projets de développement en commun ainsi qu’une centrale d’achat commune, les différents égos ont vite trouvé des terrains de mésentente qui ont fait perdre de précieux mois.
Après deux ans et demi d’alliance, General Motors vient de se retirer complètement du capital de Peugeot. Les deux ex-partenaires se seront tout de même accordés pour la production de certains véhicules en commun : le futur Opel Zafira sera produit dans l’usine Peugeot de Sochaux tandis que la future C3 Picasso sera assemblé à Saragosse dans l’usine Opel. Enfin, au rayon utilitaire, le futur Opel Combo fera cause commune avec le Peugeot Partner et le Citroën Berlingo.
Au total, la synergie entre les deux groupes ne se portera plus qu’à 1,2 milliard d’euros d’ici 2018 au lieu de 2 milliards prévus initialement.
BMW, Ford, Mitsubishi : des voies de garages
PSA avait su, dans le passé, passer des accords stratégiques avec d’autres constructeurs tels que BMW (moteurs essence et diesel 1,6l) et Ford (moteurs diesel 2,0l, 2,2l et V6 2,7l). Ces partenariats étaient alors jugés indispensables pour assurer la survie de PSA Peugeot Citroën. Ils ne connaîtront pas de futur pourtant.
D’autre part, PSA et BMW avaient créé une joint-venture dans le but de développer des technologies hybrides. BMW a finalement racheté les parts de PSA et s’est alors allié avec Toyota.
Enfin, le rapprochement avec Mitsubishi a échoué, faute d’accord financier entre les 2 parties. PSA rebadge actuellement la i-MiEV (voiture électrique) ainsi que l’ASX. Suite à l’intervention de GM et l’accord qu’a signé Mitsubishi avec l’Alliance Renault-Nissan, la iOn et la C0 ne devrait pas avoir de descendance dans l’immédiat. Peugeot se retrouvera donc sans véhicule électrique pour préparer le futur.
Des Chinois au capital ?
Les rumeurs les plus récentes font état d’une prise de participation de Dongfeng, constructeur chinois et allié historique du groupe français en Chine. Toutefois, ces plans pourraient bien être contrecarrés une fois de plus par l’Alliance Renault-Nissan : Renault vient en effet d’officialiser la création d’une co-entreprise avec Dongfeng pour produire dès 2016 des véhicules sur le sol chinois (capacité initiale : 150.000 véhicules par an).
Si le constructeur chinois venait à réellement investir dans PSA, ce ne serait pas la première qu’un tel partenariat prend forme : Ford a revendu Volvo en 2010 et depuis, le constructeur suédois a multiplié les investissements (nouveaux modèles – V40, nouvelle plateforme – SPA, nouvelle génération de moteurs essence et diesel) et surtout, il a su garder son identité.
Revente de Faurecia
Si l’arrivée de Dongfeng au capital de PSA venait à échouer, PSA pourrait se voir contraindre de revendre les parts qu’il détient de l’équipementier Faurecia (plus de 57%) pour disposer d’argent frais, comme il l’a fait récemment avec le transporteur Gefco.
La manœuvre s’avèrerait rentable sur le court terme mais pourrait s’avérer très hasardeuse sur le long terme, Faurecia réalisant près de la moitié du chiffre d’affaires de la branche automobile du constructeur et ayant contribué à limiter les pertes du groupe ces dernières années.