Pratique

Kei Cars: Une spécificité japonaise adaptée à l’Europe ?

Le Japon est un pays où la place est comptée. Il dispose d’une faible superficie en raison de sa situation insulaire, alors il a fallu composer. De plus, après la seconde guerre mondiale le pays est ruiné et très peu de Japonais avaient les moyens de se payer une automobile, certains avaient tout juste les ressources de s’offrir une motocyclette. Cette situation a poussé à la création d’une catégorie de véhicules bien particulière.

Subaru 360 Taisyo

Subaru 360


Honda N360

Les keijidōsha ou en anglais “Kei car” naissent avec une législation spécifique en 1949. Comme dit précédemment, à cette époque le Japon a très peu de moyens et il a besoin de se réindustrialiser. C’est donc pour cela que sont nées les Kei car, pour donner aux entreprises et aux Japonais, la possibilité de se payer des véhicules bon marché qui aideront à développer le pays. Ce sont aussi les seuls véhicules que l’on peut acheter au Japon sans disposer d’une place de parking.

Pour bénéficier de cette appellation de Kei Car, les véhicules doivent répondre à des critères spécifiques, notamment au niveau des dimensions. Elles ne doivent pas excéder 3m40 de longueur, 1m40 de largeur et 2m de hauteur. Ce qui donne lieu à des véhicules aux gabarits très particuliers comme le Suzuki Wagon R. Le moteur ne doit pas être plus gros que 660cm3 et avec une puissance maximale de 64 chevaux. Jusque dans les années 1960, la cylindrée de cette catégorie était limitée à 360cm3.

Le Suzuki Wagon R est l’un des keijidōsha les plus vendus. Il a déjà été commercialisé en Europe et même proposé sous le blason Opel.

Ces véhicules prennent une importante part du marché automobile japonais avec 30% des ventes en 2017. On pourrait penser que ces véhicules au gabarit minuscule qui sont à peine plus grands qu’une Smart Fortwo se vendent principalement dans les villes densément urbanisées de l’île mais en réalité une importante partie d’entre eux sont vendus à des retraités japonais vivant à la campagne ayant besoin d’un véhicule bon marché pour honorer des déplacements courts.

En Europe, certaines keijidōsha nous sont parvenues. Néanmoins très peu ont été commercialisées sur le vieux continent avec leur moteur de 660cm3. Par exemple, le Suzuki Jimny (bientôt en essai sur Abcmoteur.fr) qui se voit décliné en Kei Car au japon est vendu en Europe avec un moteur de 1500cm3. La Daihatsu Copen avait été vendue avec son 660cm3 japonais, un véhicule surprenant par le plaisir procuré à son volant, le moteur n’offre pas des performances de premier ordre mais son petit gabarit en fait un jouet très léger. Nous avons aussi eu les Peugeot ION et Citroen C-Zéro (ne voyez pas ici de mauvaise blague) qui sont toutes les deux des cousines de la Mitsubishi I-MiEV. Cependant, ces importations restent anecdotiques en comparaison au volume de véhicules vendus en Europe et face à l’offre de Kei Car japonaises très étoffée. Au japon, on trouve un mini véhicule pour tous les usages, des 4×4, des mini-monospace, des sportives, des véhicules électriques… 

Suzuki Jimny dans sa version européenne. 


Autozam AZ-1. 


Daihatsu Copen.


Peugeot Ion. 

Nous pouvons alors nous demander si ces véhicules ne sont pas une bonne solution pour nos zones urbaines. Le succès de la Citroen Ami nous montre que certains consommateurs recherchent des petits véhicules, les Kei Cars pourraient alors constituer un bon substitut. De plus, ils sont plutôt économiques en raison d’un moteur consommant peu grâce à une faible cylindrée et à un poids réduit. Ils seraient alors la solution anti malus écologique ou contrecarrant la taxe au poids annoncée pour 2022.

Paul-Emile

Paul-Emile

Passionné d'automobile au sens large, j'ai une préférence pour tout! J'écris en parallèle de mes études de science politique pour le bonheur de partager. Au plaisir sur les routes et sur mon Instagram.

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