C’est sur le circuit Paul Ricard au Castellet qu’Audi nous a invités pour célébrer les 90 ans de la marque. Mais l’anniversaire de la réunion des 4 anneaux fut aussi le prétexte pour rappeler à tous, notamment aux trois du fond qui auraient oublié, qu’Audi rime avec…
9 février, 17 h 40, message d’Adrien : « Tu es dispo les 17 et 18 février ? J’ai un essai décalé à te proposer. C’est avec Smart, en Autriche… Sur la neige ». Autant vous dire que le temps de réflexion que je me suis accordé frise l’infinitésimal. A peine ai-je le temps de digérer l’information que me voilà dans l’avion pour Innsbruck avec une escale à l’aéroport de Francfort, où les BMW Série 7 exposées paraissent ridiculement petites dans les gigantesques couloirs du complexe.
En arrivant sur place on en apprend un peu plus sur le programme : partir de l’hôtel à Innsbruck pour aller jusqu’à Küthai, plus haute station de sports d’hiver d’Autriche, avec une Smart Forfour simplement équipée de pneus neige (Dunlop Winter Response 2 en 165/65 R15 AV et 185/65 R15 AR). Pas de chaînes, pas de prototype 4×4 trafiqué par les ingénieurs allemands… Non. Juste une Smart. C’est ambitieux ! Surtout que l’intéressée est une propulsion, a priori plus à l’aise sur de l’asphalte que sur de la neige ou du verglas.
Plus la route gagne en inclinaison, plus il faut jouer du levier de vitesses, qui verrouille bien, pour relancer le petit 3-cylindres turbo de seulement 899 cm3. Les 90 équidés qu’il développe sont là, mais le moteur s’essouffle rapidement dans les montées, imposant de rester légèrement en surrégime. La consommation s’en retrouve directement impactée et nous avons facilement dépassé les 9L/100 km.
A l’arrivée à Kühtai, le staff Mercedes en profite pour nous dire qu’un parking peu fréquenté serait un terrain de jeu idéal pour faire quelques donuts et drifts. Un appel de la sorte, ça ne se refuse pas ! Ni une ni deux je file vers la zone indiquée et tire le frein à main en braquant sans ménagement, pour perturber la voiture. Et il ne se passe… Rien, ou presque.
Ce n’est qu’en arrivant vite (environ 40 km/h), avec un appel-contre appel combiné à un freinage pour le transfert de charge et finalement en tirant le frein à main une fois la voiture embarquée par l’inertie que je parviens enfin à faire valser l’arrière. L’ESP est aussi sécuritaire que frustrant ! Un très bon point pour quelqu’un de normalement constitué qui chercherait à conduire raisonnablement sur la neige, un peu décevant pour un fêlé de mon acabit qui aurait bien voulu drifter avec un Smart, juste pour le fun, sur un parking désert. Il serait possible de désactiver la béquille électronique par simple retrait d’un fusible, dit-on, sauf que sur ce même fusible se trouve également la direction assistée et l’ABS. N’étant pas un équilibriste hors-pair façon Nobuteru Taniguchi ou Mike Whidett (si ces noms ne vous disent rien, tapez-les dans YouTube et mettez-vous en plein les mirettes), je n’ai pas tenté la manœuvre. Il serait fâcheux de planter la voiture que l’on m’a confié.
A l’aise sur route
Vient l’heure de nous sustenter avec tout un tas de spécialités locales, dont les noms imprononçables n’ont d’égales que leurs saveurs délicieuses. Une fois repu, il est l’heure de repartir explorer les routes autrichiennes, cette fois avec une Forfour équipée de la boîte automatique Twinamic. Douce et suffisamment rapide au quotidien, elle convient à merveille à la micro-citadine.
Je ne saurais que trop vous conseiller de la préférer à la boîte manuelle qui n’apporte rien ni en consommation ni en termes de plaisir de conduite, bien qu’elle ne soit pas mauvaise. Sur le réseau secondaire, pour peu que le tracé ne soit pas trop vallonné, la Smart Forfour se débrouille très bien.
Son moteur lui permet sans problème de sortir du périmètre urbain. Il faudra bien entendu composer avec quelques bruits d’air et de roulement et une suspension assez ferme, mais ne soyons pas trop exigeants, ce n’est pas non plus une berline conçue pour avaler les kilomètres par centaines.
Après quelques heures de roulage, nous mettons cap sur Innsbruck pour rentrer au bercail. En ville, la Forfour est idéale. Le rayon de braquage microscopique (c’est encore mieux avec la Fortwo nous assure-t-on chez Mercedes) permet de se faufiler n’importe où et la boîte automatique fait son job discrètement. Seul grief, le 3 pattes vibre facilement à l’arrêt, ce qui vient un peu perturber le calme à bord.
L’habitacle est bien dessiné et fonctionnel et j’ai bien aimé l’idée de recouvrir le plastique dur la planche de bord par du tissu. Ça n’est pas, à proprement parler, une montée en gamme, mais le tour de passe-passe donne un côté sympa à la citadine.
Le GPS nous aura guidé sans problème mais il s’est souvent retrouvé en retard, la faute à un manque de réactivité franchement perceptible. En essayeur consciencieux je me suis assis aux places arrières, pour essayer. Mon petit 1 m 73 y était plutôt à l’aise, mais vous risquez de prendre quelques remarques en pleine tête si vous forcez 2 adultes à y rester pour un long trajet.
Toujours plus haut
Après une bonne nuit de sommeil, Smart nous avait réservé un final en apothéose. Innsbruck ayant accueilli les Jeux Olympiques d’hiver en 1964 et 1976, la ville est pourvue d’un tremplin de saut à ski. Nous nous y sommes rendus avec les voitures, pour constater que les doux-dingues allemands n’avaient rien trouvé de mieux que de tanker une Forfour sur le haut de la piste !
En montant, nous nous sommes aperçus qu’elle était sécurisée par un câble, mais d’en bas, la magie opérait totalement. Nous avons également eu la chance de discuter avec Andreas Zollner, ancien membre de l’équipe nationale de saut à ski, qui a patiemment répondu à nos questions et a singé un départ de saut devant nos yeux ébahis. Double avantage de l’expédition, en haut du tremplin se trouve un restaurant avec une vue panoramique sur la ville.
Cette escapade autrichienne aura permis de prouver que la Smart Forfour ne démérite pas en dehors de la ville, surtout quand les conditions d’adhérence sont précaires. Pour un peu plus de peps, il faudra attendre la version Brabus prévue pour cet été et qui devrait embarquer grosso modo la même puissance que l’ancienne génération. Avec un ESP déconnectable ? C’est peu probable, mais il n’est (encore) pas interdit de rêver. Quant à moi, je repars la tête pleine d’images des sublimes paysages offerts par le Tyrol.
Modèle essayé :
Smart Forfour Prime : 17 100 €
Principales options :
- Aide au stationnement avec caméra de recul : 650 €
- Boîte de vitesses automatique à double embrayage Twinamic : 1 100 €
Et il y a même la référence des pneus ^^’
Quel talent ! 🙂
Je crois me souvenir que cette 44 reprend la plateforme de la Twingo, moteur arrière et propulsion. Avec le poids du moulbif sur les roues motrices et de bons pneus neiges, ça doit donc le faire sur la neige, et même être amusant à conduire (je n’ose pas dire piloter, verbe que l’on réservera à la nouvelle Alpine à l’architecture identique), ce si la direction ne s’en trouve pas trop allégée en montée, et c’était là probablement tout l’intérêt de cet essai dans le grand cirque blanc tyrolien.
Jalil, une précision sur ce point serait bienvenue…
Il est facile de comprendre pourquoi les ingénieurs ont pris tant de soins à vérouiller l’ESP, suffit de se remémorer les déboires aux tests d’évitement de la première génération… CQFD.
😉
C’est bien ça, moteur en sac à dos et propulsion, de manière à ce que le train avant ait le maximum de liberté pour améliorer le rayon de braquage. L’essai était prévu pour montrer qu’une citadine telle que la Smart peut tout à fait -quand équipée du « gros » moteur et de pneus adaptés- sortir de son environnement de prédilection. Cela inclus ce que vous avez mentionné mais ça ne se limite pas à ça, l’idée était de prendre la Smart pour monter en station comme on prendrait un GLE, plus adapté à ce job.
J’ai des smart depuis 15 ans, je roule 35.000kl par an et je pars en vacances avec (j’avoue adorer cette marque).
En montagne et sur neige, elle ne pose aucun souci à condition de roulement avec souplesse, comme toute propulsion. On est même souvent étonné de la voir grimper alors que l’ESP devrait m’en empêcher.
Vraiment, c’est une excellente voiture qui sait tout faire SI , je mets La condition, on tient compte de ses spécificités architecturales, propulsion, empattement…
Elles on beau avoir maintenant un air de famille, rien n’y fait je ne parviens pas à apprécier le design des nouvelles Fortwo et Forfour; On dirait des voitures sans permis, le dessin original de la Fortwo sous l’ère Hayek me paraissait tellement plus innovant…
Bon ce n’est que mon avis, que je partage avec moi-même…
Hello Marco74, pour ma part je trouve aussi que le style n’est pas aussi réussi que la génération précédente (la forme du capot…), mais cela est une affaire de goûts… En tous cas, la petite citadine est bien mise en scène avec ce décor insolite que sont les pistes autrichiennes !
Hello Adrien, plutôt calme le forum en ce moment…
Pour les vacances de février les promoteurs de la 44 auront sans doutes voulu lui faire prendre l’air en la sortant des sentiers battus; Mais dans la neige avec ses roues de 15″…
Oui, c’est peut-être un peu moins actif en ce moment. Nos lecteurs sont sur les pistes ! 😉
Je vous réserve prochainement des surprises dont des améliorations pour les commentaires, ça sera un bon moteur pour stimuler les réactions des passionnés de 4 roues que nous sommes. 😀
Des petites roues ne sont pas plus à l’aise dans la neige ? En tout cas, leur étroitesse est un avantage.