Un couple choisi une voiture en concession
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Malus CO₂ 2026 durci : quel impact sur le choix du modèle et sur le coût d’assurance ?

À partir du 1er janvier 2026, le malus écologique va de nouveau se durcir en France, avec un seuil de déclenchement abaissé et un plafond relevé à 80 000 €. De quoi rebattre les cartes pour certains modèles thermiques et hybrides puissants. Au-delà du chèque au moment de l’immatriculation, ces choix ont aussi des répercussions sur le montant de la prime d’assurance. Tour d’horizon des points à regarder avant de signer le bon de commande.

Ce qui change au 1er janvier 2026

Le principe reste le même : plus un véhicule neuf émet de CO₂ au kilomètre (norme WLTP), plus le malus à l’immatriculation est élevé. Mais la grille va franchir un nouveau palier. Au 1er janvier 2026, le seuil d’entrée du malus passera de 113 g/km à 108 g/km, avec un premier palier à 50 €. Le plafond sera relevé à 80 000 € pour les modèles les plus émetteurs (à partir de 192 g/km), contre 70 000 € en 2025.

Pour beaucoup de compactes et familiales thermiques qui échappaient encore à la taxe, le passage à 108 g/km va donc faire basculer la facture lors de l’achat. Le mouvement est appelé à se poursuivre : les barèmes 2027 et 2028 prévoient déjà de nouveaux seuils plus bas et un plafond qui pourrait atteindre 100 000 € à l’horizon 2028.

À côté du malus CO₂, le malus au poids continuera aussi de s’appliquer aux modèles les plus lourds. À partir d’un certain seuil de masse, chaque kilo supplémentaire est taxé, ce qui concerne notamment les gros SUV thermiques et certains véhicules électrifiés haut de gamme. Enfin, un mécanisme de malus rétroactif peut viser certains véhicules déjà en circulation lors d’une nouvelle immatriculation (import, fin d’exonération), avec un barème lié à l’année de première mise en circulation.

Quelles conséquences sur le choix du modèle ?

Citadine sobre ou SUV familial : l’écart se creuse

Pour un acheteur qui hésite entre une citadine essence modérée et un SUV compact plus lourd et plus puissant, l’écart de CO₂ ne sera plus seulement une question de vignette Crit’Air ou de carburant consommé. En 2026, un modèle qui frôle ou dépasse les 130–140 g/km peut déjà supporter plusieurs centaines voire quelques milliers d’euros de malus, là où une version plus légère et moins puissante restera encore dans les premiers paliers.

Concrètement, sur des gammes très diffusées, une motorisation intermédiaire associée à une finition un peu plus sobre (jantes moins grandes, équipements raisonnables) peut faire gagner plusieurs g/km et limiter la facture fiscale. À l’inverse, la version la plus puissante et la plus équipée d’un même modèle pourra se retrouver pénalisée deux fois : par le malus et par une prime d’assurance plus élevée.

Thermique, hybride, électrique : un arbitrage plus fin

Les véhicules 100 % électriques restent, eux, exonérés de malus CO₂. Mais leur masse peut les exposer au malus au poids au-delà d’un certain seuil, notamment pour les grands SUV à batterie. Les hybrides non rechargeables et les hybrides rechargeables occupent une position intermédiaire : certains modèles restent sous les seuils critiques, d’autres les franchissent en fonction des jantes, de la transmission ou de la puissance cumulée.

Face à une thermique fortement malussée, l’acheteur pourra être tenté de se tourner vers une hybride bien calibrée ou une électrique, surtout si l’usage quotidien se fait en ville ou en périurbain. Mais il faudra alors tenir compte du prix d’achat, du coût d’usage (énergie, pneus, entretien) et, là encore, de l’assurance.

Taxes encore plus sévère sur les voitures en 2026

Malus et assurance : pourquoi les deux sujets sont liés

Puissance, valeur, réparations : ce que regardent les assureurs

Du point de vue de l’assureur, un modèle lourd, puissant et onéreux à réparer représente un risque plus élevé qu’une petite voiture simple et peu coûteuse à remettre en état. Les études récentes montrent une hausse marquée du coût des réparations, largement tirée par le prix des pièces (optiques LED, radars, caméras, pare-brise équipés d’aides à la conduite) et par la main-d’œuvre spécialisée. Les véhicules électriques, par exemple, sont en moyenne plus chers à réparer que leurs équivalents thermiques, ce qui se répercute sur la prime.

Autre facteur : l’exposition au vol. Les rapports annuels sur les véhicules les plus volés montrent que certaines citadines très diffusées, certains SUV et utilitaires dérivés sont particulièrement ciblés. Là encore, la valeur du véhicule, la facilité de démontage des pièces et les statistiques de sinistralité influent sur la tarification.

Comparer les tarifs avant d’acheter

Avant de valider une configuration, il devient pertinent de mettre face à face la taxe CO₂ à l’achat et le coût d’assurance projeté sur quelques années. Pour comparer objectivement le prix de l’assurance auto de deux motorisations ou de deux finitions, l’idéal est de partir d’un même profil conducteur (âge, bonus-malus, lieu de résidence) et d’un même usage (kilométrage annuel, stationnement, trajets principaux). On évite ainsi les mauvaises surprises une fois la carte grise et le contrat signés.

Côté garanties, le choix entre simple responsabilité civile, formule intermédiaire et tous risques, le niveau de franchise, les options vol/bris de glace/événements climatiques ou encore l’assistance 0 km peuvent faire varier sensiblement la prime. Dans un contexte où les cotisations auto devraient encore progresser de l’ordre de 4 à 5 % en 2026, ces arbitrages deviennent aussi importants que le malus au moment de l’achat.

Neuf ou occasion : le malus change, l’assurance aussi

Sur le marché du neuf, le malus 2026 s’applique directement à l’immatriculation (avec des règles spécifiques pour les sociétés et certains véhicules utilitaires). Sur l’occasion récente, il faut vérifier si le malus a déjà été acquitté à la première immatriculation et si un mécanisme rétroactif peut s’appliquer en cas d’import ou de changement de régime. Dans tous les cas, les assureurs regardent la valeur actuelle du véhicule, son profil de risque et son coût de réparation.

Un modèle d’occasion qui n’est plus exposé au malus CO₂ peut rester coûteux à assurer s’il figure dans les statistiques de vols ou si ses pièces valent cher. À l’inverse, une voiture légèrement malussée à l’origine mais sobre, largement diffusée et simple à réparer peut afficher des primes plus modérées une fois intégrée dans le parc.

Comment s’y retrouver avant 2026 ? Notre mémo en quatre réflexes

  • Vérifier le barème 2026 : repérer, pour le modèle convoité, le niveau d’émissions WLTP et le malus correspondant au 1er janvier 2026 (en gardant un œil sur les évolutions déjà annoncées pour 2027–2028).
  • Comparer deux ou trois configurations : motorisation en dessous ou au-dessus d’un palier, jantes plus petites, niveau d’équipement plus raisonnable, afin de voir l’impact sur le malus et la consommation réelle.
  • Mettre l’assurance dans l’équation : simuler plusieurs contrats pour le même profil conducteur, en faisant varier modèle, garanties et franchises, afin d’anticiper l’enveloppe annuelle d’assurance sur 3 à 5 ans.
  • Se renseigner sur la revente : pour les modèles très pénalisés au malus ou au poids, la valeur de revente peut être plus volatile. Un modèle plus sobre, bien positionné sur le marché, gardera souvent une meilleure image auprès des acheteurs et des assureurs.

A retenir

Le durcissement du malus CO₂ en 2026 n’est pas seulement une question de taxe à l’achat : il accélère la polarisation du marché entre modèles fortement pénalisés et véhicules plus sobres. Pour l’automobiliste, la bonne stratégie consiste à regarder l’ensemble du cycle de vie : malus au moment de l’immatriculation, coût d’usage, revente… mais aussi niveau des cotisations d’assurance. En prenant le temps de comparer quelques configurations et quelques contrats, il reste possible de rester dans une enveloppe maîtrisée sans renoncer à la sécurité ni au plaisir de conduire.

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