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Mini a complètement renouvelé sa gamme en 2024. Trois nouveaux modèles sont arrivés au catalogue, trois modèles proposant des motorisations électriques. D’abord avec les Mini Cooper et Countryman, mais il manquait un SUV compact avec 5 portes et 5 places, ce que ne propose pas la Mini Cooper. Pour combler ce manque dans la gamme Mini, le constructeur britannique présente l’Aceman. Nous avons pu prendre le volant de ce modèle lors de sa présentation nationale.
Le style Mini modernisé
La Mini Cooper reste fidèle à ses phares ronds, mais l’Aceman, étant un tout nouveau modèle dans la gamme, pouvait prendre des libertés esthétiques sans pour autant choquer les passionnés de la marque.
On remarque donc une face avant unique avec la calandre hexagonale, mais aussi des optiques à LED avec une signature lumineuse personnalisable selon trois designs. De profil, on retrouve toujours le toit à effet flottant, des poignées de portes affleurantes, peu de porte-à-faux et des jantes de 19 pouces en alliage.
À l’arrière, les optiques sont aussi à LED, permettant trois designs de signature lumineuse différents. L’inscription Aceman est en toutes lettres sur le hayon, accompagnée d’un S jaune fluo, signifiant qu’il s’agit d’une Mini électrique. Après avoir fait le tour de ce Mini Aceman, on le reconnaît bien comme une Mini, sans pourtant recopier le style de la Mini Cooper. L’Aceman a sa propre identité.
En ce qui concerne les dimensions, l’Aceman est plus grand que la Mini Cooper. Il mesure 4,08 m, soit exactement la même taille que le Jeep Avenger, le plus grand concurrent du petit britannique. La largeur est de 1,75 m et l’empattement est allongé à 2,60 m, soit 8 cm de plus que la Mini Cooper électrique. Le CX du Mini Aceman est de 0,27.
Un intérieur design mais des finitions décevantes
Dans l’habitacle du Mini Aceman SE dans notre finition d’essai Favoured, on remarque principalement cet écran tactile circulaire de 24 cm de diamètre. La qualité perçue au toucher est excellente, les affichages modernes, mais on a remarqué quelques ralentissements à l’usage.
La présentation du Mini Aceman est très travaillée, les textiles en polyester recyclé intégrés sont du plus bel effet mais restent malheureusement rigides au toucher. Ils ne sont pas très agréables en t-shirt, dommage car les accoudoirs sur les portières sont recouverts de cette matière. Le volant à trois branches présente une sangle textile séduisante, les commandes physiques sont faciles d’utilisation.
Il y a peu de problèmes d’ergonomie dans le Mini Aceman SE, même l’absence de compteur derrière le volant ne gêne pas à l’usage. L’affichage tête haute remplace facilement le bloc de compteur, qu’il soit numérique ou physique. Pour les personnes sensibles à la musique, nous recommandons le système Harman Kardon présent dans le catalogue d’équipements. Il offre des graves puissants et des réglages sur une grande amplitude de graves et d’aigus, un bon équipement pour le segment des citadines.
Le problème de l’habitacle du Mini Aceman réside principalement dans les finitions. Pour une voiture, certes citadine, se voulant premium, il est décevant de retrouver des plastiques durs sur l’ensemble des habillages, ce qui est dommage car selon votre position dans le véhicule, le contact avec certains plastiques peut devenir désagréable. Aussi, et c’est peut-être un problème plus personnel, j’ai rapidement ressenti des douleurs en bas du dos. La personne avec laquelle je partageais la voiture n’a pas eu ce souci, il s’agit certainement d’une question de morphologie. Pourtant, les sièges ont un réglage électrique et une fonction massante pour le conducteur. Par ailleurs, on ne comprend pas pourquoi le passager n’a pas droit au même accoudoir fixé sur le siège que le conducteur.
Chose surprenante dans une voiture de seulement 4,08 m, un adulte peut se glisser derrière mon siège. Je mesure 1,86 m, je n’avais pas réglé le siège avant comme une chaise longue, mais j’avais une position convenable pour conduire sans pour autant sacrifier l’espace arrière. Bon point pour le Mini Aceman. Le coffre propose un volume de 300 litres, allant jusqu’à 1 005 litres avec la banquette arrière rabattue.
Trois motorisations électriques et deux batteries
Le Mini Aceman propose dans sa gamme trois niveaux de puissance. L’entrée de gamme est l’Aceman E développant 184 chevaux et 290 Nm. Il est associé à une batterie de 38,5 kWh permettant une autonomie de 310 km en cycle WLTP. Cette version accepte une charge à 75 kW permettant de passer de 10 à 80 % en 28 minutes.
La seconde motorisation est celle de notre essai. L’Aceman SE développe 218 chevaux pour un couple de 330 Nm. La batterie est de 49,8 kWh pour une autonomie WLTP annoncée à 406 km. Les consommations sont comparables à celles de l’Aceman E. Comment Mini a-t-elle réussi à faire cela avec un moteur plus puissant ? En utilisant un onduleur optimisé permettant moins de perte électrique.
La troisième motorisation est la John Cooper Works. Elle développe une puissance de 258 chevaux pour un couple de 350 Nm. Cette version à vocation sportive récupère la batterie de 49,8 kWh pour une autonomie annoncée à 355 km. C’est comparable à ce que propose l’Alfa Romeo Junior Veloce en autonomie ; cependant, l’italienne est plus puissante et dispose d’un autobloquant mécanique sur le train avant.
Notre essai du Mini Aceman SE
Nous avons donc pris le volant du Mini Aceman SE pendant plus de 500 km pour vous donner notre avis détaillé. En commençant l’essai en ville, nous avons apprécié son régulateur de vitesse adaptatif avec fonction stop & go, qui permet de rouler dans une circulation chargée sans avoir à gérer les distances avec le véhicule précédent. Idem pour l’avertisseur d’angles morts, qui se montre aussi efficace en ville. En choisissant le mode B de la transmission, on obtient une forte récupération d’énergie permettant une conduite à une pédale agréable en ville.
Toutefois, tout n’est pas rose en ville ! La suspension est raide, on ralentit davantage sur les ralentisseurs et on ressent les raccords de bitume. Mais ce n’est pas une nouveauté ; on connaît ce trait de caractère sur les Mini. Le feeling « go-kart » se paie sur le confort des suspensions.
Car oui, bien que surélevé, le Mini Aceman se veut toujours dynamique à conduire. Lorsque l’on quitte la ville pour des routes plus rapides et sinueuses, on apprécie la fermeté des suspensions qui limitent le roulis, et les roues aux quatre coins rendent le Mini Aceman particulièrement agile.
La puissance de 218 chevaux est amplement suffisante, offrant un 0 à 100 km/h en 7,1 secondes et, surtout, de bonnes reprises grâce au couple instantanément disponible du moteur électrique. Et bonne nouvelle, le train avant semble moins débordé par la puissance de l’Aceman SE que celui de la Cooper SE, bien que les deux modèles utilisent pourtant le même moteur et les mêmes trains roulants. Selon nous, cette meilleure gestion de la puissance peut venir du poids légèrement supérieur de l’Aceman, annoncé à 1 785 kg (avec conducteur de 75 kg). L’empattement plus long peut aussi aider à cette meilleure stabilité à l’accélération.
Plusieurs modes de conduite et d’affichage sont proposés, mais nous avons principalement utilisé le mode Green, équivalent à un mode éco ; le mode Core, qui vaut un mode normal ; et le mode Go-Kart, qui propose le comportement le plus sportif. En alternant ces modes et en adoptant une conduite extra-urbaine plutôt dynamique avec quelques reliefs, nous avons relevé une consommation de 14,5 kWh/100 km. Pour une conduite autoroutière à 120 km/h, la consommation a grimpé à 16,5 kWh/100 km. Nous sommes dans la moyenne de la catégorie, comparable à celle d’une citadine de type Peugeot e-208.
Prix et concurrence
Le Mini Aceman est un modèle important pour la marque d’Oxford. Selon Ludovic LEGUEM, Directeur de la communication et des affaires publiques de la marque : « Ces modèles sont à Mini ce qu’est à BMW la Neue Klass. C’est une bascule ; il s’agit de véhicules pensés pour être électriques. » C’est certainement pour cela que Mini inaugure une nouvelle stratégie commerciale et tarifaire. Le constructeur a baissé tous les prix de base de ses véhicules en fonction des remises pratiquées en moyenne par les distributeurs de la marque. L’objectif est d’avoir un tarif transparent et unique pour tous les véhicules.
Ainsi, la gamme du Mini Aceman débute à partir de 33 550 euros, mais pour l’offre de location longue durée, Mini communique davantage sur une finition Classic Pack S à 350 euros par mois, avec un apport de 4 000 euros pour 3 ans et 30 000 km. Notre version d’essai Aceman SE Favoured Pack XL débute à 45 060 €. Parfait, vous vous dites qu’il peut bénéficier du bonus écologique, mais dans les faits, non. Sa production en Chine le prive de l’aide gouvernementale. Mini espère adapter l’usine d’Oxford à la production de voitures électriques d’ici 2026, permettant de rapatrier la production d’Aceman et Cooper.
Nous l’avons déjà évoqué, le Mini Aceman s’oppose frontalement au Jeep Avenger. Les autonomies sont comparables entre les deux modèles ; cependant, le Mini Aceman est plus puissant. Toutefois, quand le Mini Aceman est disponible uniquement en électrique, ce qui peut limiter son spectre d’acheteurs, le Jeep Avenger est disponible en hybride 48 volts, en thermique, en quatre roues motrices et en électrique. Jeep a fait le choix de couvrir tous les besoins du marché. Mini pourrait regretter le choix du tout électrique pendant encore quelques années, car une tranche de la population ne semble pas encore prête au passage à l’électrique, encore plus pour les personnes habitant en appartement et n’ayant pas la possibilité de charger à domicile.
article intéressant !