Une femme consulte son téléphone en attendant que sa voiture électrique finisse de se recharger
Pratique

Paye-t-on réellement moins cher son assurance auto pour une voiture électrique ?

La réponse courte ? ça dépend. Beaucoup d’automobilistes s’attendent à une prime plus basse pour une électrique, au nom de l’écologie et d’une conduite réputée plus douce. Dans les faits, le tarif résulte d’un équilibre entre profil du conducteur, valeur du véhicule, coûts de réparation et données de sinistralité. Une citadine électrique utilisée majoritairement en ville, avec un bon bonus, peut être très compétitive. À l’inverse, un SUV haut de gamme doté d’aides à la conduite sophistiquées ne sera pas forcément moins cher à assurer qu’un thermique équivalent. Comprendre la formation du prix aide à trier les idées reçues. Les assureurs pondèrent le bonus-malus, l’âge et l’ancienneté de permis, le lieu de stationnement (rue, garage, parking sécurisé), l’usage (trajets domicile-travail, pro, loisirs), le kilométrage annuel et l’historique de sinistres. Côté véhicule, entrent en jeu la valeur à neuf, la fréquence de vol, le coût des pièces, le taux d’immobilisation au garage, ou encore la présence de capteurs et radars à recalibrer. L’électrique n’échappe pas à ces critères : elle y ajoute surtout la question de la batterie. Pour vous faire une opinion étayée, comparez plusieurs devis et étudiez les postes de garantie ligne par ligne ; demander un devis d’assurance auto permet de visualiser immédiatement les écarts de prix, les franchises et les exclusions importantes. C’est souvent à cette étape que l’on découvre qu’une offre légèrement plus chère couvre mieux les risques spécifiques à l’électrique.

Pourquoi la prime peut baisser pour une électrique

Plusieurs facteurs tirent les tarifs vers le bas. D’abord, certains assureurs appliquent une remise “éco” pour favoriser les mobilités propres. Ensuite, le kilométrage annuel de nombreux conducteurs électriques reste modéré, ce qui réduit mécaniquement l’exposition au risque (ou ouvre l’accès à des formules “au kilomètre”). La conduite linéaire d’un moteur électrique, sans passages de rapports, peut aussi corréler avec moins d’accrochages en agglomération. Enfin, les citadines légères et bien notées en sécurité coûtent moins cher à réparer et à indemniser que des modèles puissants.

… et pourquoi elle peut rester identique, voire augmenter

Côté hausses, deux points pèsent souvent lourd. Le premier, ce sont les coûts de réparation liés aux technologies embarquées : capteurs ADAS, radars, caméras, et pare-chocs intégrant de l’électronique. La note grimpe en cas de recalibrage. Le second, c’est la batterie de traction : même si elle n’est pas systématiquement remplacée après un choc, sa protection, son diagnostic et sa remise en état demandent des compétences et des procédures spécifiques. S’ajoute parfois un réseau de réparateurs agréés plus restreint, allongeant les délais d’immobilisation. Résultat : un véhicule électrique premium, puissant et fortement équipé peut coûter autant, voire plus, à assurer qu’un thermique comparable.

Un couple en train de vérifier une voiture d'un particulier qu'ils veulent acheter

Les clauses à vérifier avant de signer :

  • Batterie : vol, incendie, immersion, choc, diagnostic et remise en état couverts ?
  • Bornes et câbles : vol/dégradation du câble, dommages lors de la recharge, accessoires inclus ?
  • Assistance panne 0 km : prise en charge du remorquage en cas de batterie déchargée.
  • Valeur à neuf / valeur majorée : durée d’application et plafonds.
  • Véhicule de remplacement : durée, catégorie, disponibilité en cas d’immobilisation longue.
  • Franchises : montants par type de sinistre (bris de glace, vol, collision, événements climatiques).
  • Usage et kilométrage : limites des formules “pay as you drive” et pénalités éventuelles.
  • Exclusions : recharge non conforme, modifications, équipements non déclarés.

Trois profils, trois résultats possibles

Citadine électrique en province, conducteur expérimenté, parking fermé, 8 000 km/an : prime souvent compétitive en tous risques, surtout avec une franchise raisonnable et une assistance renforcée. SUV électrique haut de gamme en zone dense, conducteur récent, nombreux ADAS : tarif plutôt soutenu, la valeur et le coût de recalibrage des capteurs pesant sur la cotisation. Roule beaucoup toute l’année (autoroute, déplacements pro) : selon le modèle, la prime peut rester équivalente à un thermique, voire augmenter si le risque kilométrique s’accroît.

Comment payer (vraiment) moins cher ?

Comparez au moins trois devis en examinant surtout les garanties, pas seulement le prix. Ajustez la franchise pour réduire la prime sans sacrifier l’essentiel. Choisissez une formule alignée sur votre kilométrage (forfait, télématique, « au km »). Sécurisez le stationnement (garage fermé, antivols, alarme déclarée au contrat). Limitez les options coûteuses non indispensables (conducteur novice, pare-brise connecté, jantes onéreuses). Regroupez vos contrats (habitation, protection juridique) pour bénéficier d’une remise. Enfin, déclarez précisément l’usage (pro/privé) et mettez le contrat à jour en cas de changement.

Notre verdict

Non, l’assurance d’une voiture électrique n’est pas automatiquement moins chère. Elle peut l’être pour une petite ou moyenne citadine bien notée en sécurité, avec un conducteur au bon historique et un usage modéré. Elle peut au contraire grimper pour un modèle puissant, technologique, stationné en voirie ou conduit par un profil risqué. La bonne démarche consiste à comparer, analyser les garanties liées à l’électrique et calibrer votre franchise et votre formule selon votre usage réel. C’est ainsi que l’électrique devient un bon calcul… aussi côté assurance.

Abcmoteur

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