De nos jours, les invitations à essayer des voitures sont principalement constituées de modèles électriques ou, à minima, hybrides. Ce n’est pas une mauvaise chose, et il faut vivre avec son temps, mais le passionné d’automobile qui sommeille en moi aimerait prendre en main quelque chose de plus pétillant. Heureusement, en ce début de printemps, Mini nous a invités à essayer son cabriolet dans les versions C et S. Et même si elle a perdu un peu de fun, ça fait un bien fou !
Ne pas influencer le choix d’une motorisation selon le style
Que la Cooper C, qui n’a pas de vocation sportive, se passe de prise d’air sur le capot ou de sortie d’échappement visible, pourquoi pas. En revanche, que la Cooper S, dont la différenciation visuelle reposait sur ces deux éléments, en soit également privée, c’est difficilement acceptable, surtout pour les fans de la marque.
En effet, sur cette nouvelle génération, Mini a fait le choix de supprimer la prise d’air sur le capot — déjà factice depuis la F56 — ainsi que l’échappement central. Dommage. La marque ne souhaite pas influencer l’achat d’une Cooper thermique plutôt qu’une électrique en fonction d’éléments de design. Mais sur cette Mini Cabrio, le constructeur aurait pu se lâcher, puisqu’aucune version électrique n’existe. Il n’y a donc aucun risque d’hésitation entre thermique et électrique selon la carrosserie.
Dans l’ensemble, cette Mini Cabrio reprend tout ce qui fait le charme des nouvelles Mini : une calandre retravaillée, des projecteurs ronds avec leur signature lumineuse à LED, des poignées de porte intégrées à la carrosserie et des bas de caisse musclés. Mais c’est surtout à l’arrière que la Cabrio se distingue du reste de la gamme. Ses feux conservent leur forme ronde, sans céder à l’appel du triangle. Un choix conservateur dicté par la présence du coffre à ouverture vers le bas, spécifique au cabriolet. Ce dernier peut d’ailleurs supporter jusqu’à 80 kg et, avec la capote fermée, il est possible d’élargir l’ouverture grâce à deux tirettes situées de chaque côté, permettant de faire passer des objets plus volumineux.
Enfin, la capote en toile apporte toujours autant de charme. Comme les feux arrière, elle peut adopter le design de l’Union Jack, cher aux Anglais et à Mini.
L’habitacle des nouvelles Mini
Que dire de l’habitacle, si ce n’est qu’il n’y a pas de surprise dans ce cabriolet ? On retrouve la planche de bord des nouvelles Mini, dominée par un grand écran central et rond regroupant toutes les informations de la voiture. Il n’y a pas de compteur derrière le volant, ce qui, comme nous le verrons plus tard, est un peu regrettable.
Les tissus s’invitent sur la planche de bord pour créer différentes ambiances, plus ou moins chics ou sportives selon la finition. Le volant trois branches, doté d’une jante épaisse à la manière de BMW, se distingue par une languette en tissu sur la branche inférieure, ajoutant une touche de design. Les commandes sont physiques et non tactiles, garantissant une meilleure sensation à l’utilisation.
Les sièges avant offrent un bon maintien et peuvent être chauffants, un atout appréciable pour les amateurs de cabriolet, même en hiver. En revanche, les places arrière serviront davantage d’espace de rangement que de véritables assises, à moins d’y installer des enfants. L’espace aux jambes est réduit et l’accès, compliqué lorsque la voiture est capotée. De plus, pour profiter du filet anti-remous, il faudra condamner temporairement les places arrière.
Enfin, on finit de comprendre que la Mini Cabrio n’a rien d’une citadine pratique en découvrant que son coffre se limite à 215 litres. Ce n’est pas une voiture que l’on achète pour son côté pragmatique, mais bien sur un coup de cœur, en tant que deuxième ou troisième véhicule du foyer. Et finalement, que demander de plus à un cabriolet de 3,88 m, encore plus petit qu’une Renault 5 ?
Ne sortez pas couvert
Pour une fois, j’ai envie de vous dire : ne sortez pas couverts ! Cette Mini Cabrio s’apprécie cheveux au vent, coude à la portière et lunettes de soleil sur le nez. En hiver, on profitera des sièges et du volant chauffants, mais attention : il n’existe pas de mode de ventilation spécialement pensé pour la conduite décapotée. Et si jamais vous êtes un peu frileux, ou soucieux de votre mise en plis, il est possible d’ouvrir la capote sur 40 cm pour créer un effet toit ouvrant. En roulant décapoté avec le filet anti-remou, l’habitable n’a rien d’un sèche linge. Et si jamais un averse arrive, il est possible de capoter en roulant jusqu’à 30 km/h et ceux en 17 secondes.
J’ai débuté l’essai avec la version Cooper S, animée par un quatre-cylindres 2,0 litres turbo sans hybridation, développant 204 chevaux et 300 Nm de couple. Désormais, elle n’est plus disponible en boîte manuelle, mais uniquement avec une boîte automatique à 7 rapports. Cette dernière se montre assez réactive pour une conduite douce au quotidien et sait apporter un minimum de sensations en conduite plus dynamique… à condition d’avoir opté pour un pack d’équipements incluant les palettes au volant, qui ne sont pas de série !
Les performances sont honorables, avec un 0 à 100 km/h abattu en 6,9 secondes et une vitesse maximale de 237 km/h. Surtout, cette Mini incite à hausser le rythme pour retrouver le fameux feeling Go-Kart. Vive et agile, elle freine efficacement, sa direction est précise et le roulis reste contenu. Elle se révèle très amusante à conduire sur petites routes, et ce, malgré un poids annoncé à 1 455 kg. Mais forcément, en conduite sportive, la consommation s’envole, avec une moyenne avoisinant les 10 l/100 km. En conduite dynamique, on regrette simplement le manque d’un compte tour derrière le volant, pour avoir les informations de vitesse, il faut regarder dans l’affichage tête haute, elle est aussi disponible dans l’écran central, et pour ce qui est du rapport engagé ou du régime moteur, tout passe par l’écran et demande de détourner un peu le regard de la route.
Ce Go-Kart feeling se paie toutefois en confort, notamment en ville ou sur chaussée dégradée. Comme sur les autres Mini, la suspension est ferme, bien que cela semble moins extrême que sur la Mini Cooper SE. En revanche, sur autoroute, la capote assure un bon niveau d’insonorisation, permettant de discuter aisément avec son passager ou de profiter du système audio Harman Kardon. Avec une conduite plus coulée, il est possible d’abaisser la consommation autour de 8 l/100 km.
Au cours de l’essai, j’ai également pris en main la Cooper C. Sous le capot, on retrouve le même 2,0 litres, ici dans une version développant 163 chevaux et 250 Nm de couple. Et je dois dire qu’elle m’a davantage séduit. Sa monte de jantes plus petite, associée à des pneus à flancs plus hauts, améliore le confort sans pour autant gommer tout le dynamisme de la Mini. La puissance reste suffisante et incite davantage à rouler cool… finalement, exactement ce que l’on attend d’un cabriolet. La consommation est légèrement inférieure à celle de la Cooper S, mais avant tout parce que son conducteur est moins tenté d’écraser l’accélérateur.
Prix et conclusion
J’aurais pu vous parler de la fonction Always Open Timer, qui comptabilise le temps passé à rouler décapoté, ou encore évoquer quelques petits défauts, comme la rétrovision arrière réduite lorsque la capote est ouverte. Mais ce n’est pas le plus important.
Ce qui compte avant tout, c’est le plaisir que procure cette Mini Cabrio, un plaisir en voie de disparition, que ce soit avec la motorisation Cooper C ou Cooper S. Un plaisir accessible à partir de 33 450 euros pour la Cooper C et 36 800 euros pour la Cooper S en version d’entrée de gamme. Mais pour en profiter pleinement, mieux vaut se laisser tenter par quelques options en optant au minimum pour le Pack S ou le Pack M.
Paul-Emile
Journaliste à plein temps, je mets ma passion et mes connaissances du monde de l'automobile au service des lecteurs d'Abcmoteur.
Au plaisir sur les routes et sur mon Instagram.
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